En août 1918, les forces de l’Entente lancent une série de contre-offensives contre les armées de l’Empire allemand, qui recule vers le nord. Sur les bords de l’Ailette, entre Laon et Soissons, des combats acharnés font rage entre Allemands et Français.
Le 21 mars 1918, l’Empire allemand déclenche l’opération Michael, avec pour but de percer le front allié en deux, repoussant les forces anglaises vers le Pas-de-Calais et les forces françaises vers Paris. Mais cette large offensive échoue devant la ville d’Arras et un dernier effort contre la ville d’Amiens, nœud ferroviaire des réseaux alliés, s’avère inefficace. Les forces allemandes ressortent épuisées de cette offensive et en infériorité numérique.
Pour la première fois depuis 1914, les forces de l’Entente, sous le haut commandement du maréchal Foch, prennent un véritable ascendant sur les troupes allemandes. Fin juillet 1918, les contre-offensives alliées marquent le renversement décisif du rapport de force sur le front ouest. C’est le début de « l’offensive des Cent-Jours », ultime offensive menée contre les forces de l’Axe sur le front de l’ouest, jusqu’à la signature de l’Armistice le 11 novembre 1918.
Les forces allemandes, abandonnant leur ligne de front, se retirent de la Marne vers le nord. Le maréchal Foch décide alors de lancer ses troupes à l’offensive, et planifie une grande offensive concentrique sur les lignes allemandes en France, en direction de Liège, en Belgique.
L’Ailette, ainsi que son canal qui relie l’Oise et l’Aisne, sert alors de retranchement pour des milliers de soldats de l’Empire allemand. Dès août 1918, cette rivière sera le théâtre de combats acharnés entre forces françaises et allemandes.
Les forces engagées
Du côté des forces de l’Entente, sous le haut commandement du maréchal Foch, le général Mangin tient le front avec la 10e armée française. En face, les forces de l’Empire allemand sont représentées par la IXe armée de la Deutsches Heer, sous le commandement du général Johannes von Eben.
Les combats
Alors que l’armée du général Johannes von Eben est positionnée en profondeur, entre Audignicourt et Morsain, le général français Charles Mangin lance l’assaut et s’empare, le jour même, d’une position au large d’Autrêches. Le lendemain, il continue sur sa lancée et donne l’assaut sur 10 kilomètres de front. Cette opération est un large succès et les troupes françaises progressent de plus de deux kilomètres, faisant plus de 2 000 de prisonniers et s’approchant de la première ligne allemande.
Le 19 au soir, Mangin tient un front allant de Bailly à Tracy-le-Val. Les Allemands continuent de reculer progressivement et les forces françaises s’emparent tour à tour de Tartiers, Lombray et Blérancourdelle. Le nombre de prisonniers monte alors à 8 000 soldats allemands.
Mais les combats pour chaque commune continuent de faire rage. Dans la même journée, la commune de Cuts est prise par les Français, avant d’être perdue puis reprise. Le 22 août, les troupes françaises bordent l’Oise jusqu’à Quierzy, occupant une ligne de front allant de Pommiers à l’est à Bagneux au nord. Le 23 au soir, les troupes de Mangin arrivent au niveau du canal de l’Ailette, prenant le plateau situé entre Cuffies et Pasly.
Conséquences sur la guerre
Les forces allemandes sont rapidement repoussées au-delà des territoires conquis en 1914. En octobre 1918, elles se regroupent au niveau de la ligne de chemin de fer reliant Metz à Bruges, nœud ferroviaire des réseaux de l’Empire allemand pour alimenter le front de l’ouest. Perdant toujours plus de territoire et décimés par l’incessante progression des forces de l’Entente, les forces de l’Empire allemand sont contraintes d’abandonner toujours plus de matériel lourd, réduisant jour après jour leurs capacités de résistance.
L’avancée des forces du maréchal Foch, ainsi que la vague révolutionnaire qui gagne une Allemagne acculée, mène à l’abdication de Guillaume II. Deux jours plus tard, le 11 novembre 1918, l’État-major allemand signe l’armistice. Les combats cessent le jour même, à 11h du matin.
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