Sécurité en Asie centrale : comment Tachkent cherche à peser aux Nations Unies

20 septembre 2023

Temps de lecture : 3 minutes

Photo : Mirziyoyev, président de l'Ouzbékistan, et Guterres, Secrétaire Général de l'ONU. Credit: Photo by Derek French/Shutterstock (14109464aa)

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Sécurité en Asie centrale : comment Tachkent cherche à peser aux Nations Unies

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Pour lutter contre leur isolement, nombre de pays d’Asie centrale accentuent leur intégration au sein des institutions de coopération internationale. Parmi eux, ces dernières années, les dirigeants de l’Ouzbékistan, ont tenté de mettre en œuvre une politique étrangère qui soit davantage avec les organisations internationales. L’un des domaines prioritaires est le développement et le renforcement d’une interaction multiforme avec l’ONU et ses structures spécialisées.

Article écrit par Francis Sahel

En particulier, Tachkent élargit aujourd’hui considérablement ses contacts avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale (UNRCCA), l’Organisation internationale pour les migrations. (OIM) et d’autres organisations des Nations Unies. Dans le même temps, elle attache une importance primordiale à assurer la sécurité et la stabilité en Asie centrale et à accroître son rôle dans le système des relations internationales.

Et grâce à l’intensification du partenariat entre plusieurs pays d’Asie centrale et l’ONU, des progrès significatifs ont été réalisés dans l’établissement d’un nouveau climat de coopération mutuellement bénéfique en Asie centrale, basé sur la confiance mutuelle et le bon voisinage. En conséquence, la consolidation des États de la région s’est considérablement renforcée ; ils sont devenus plus velléitaires dans la proposition et la mise en œuvre d’initiatives, de programmes et de projets régionaux et internationaux conjoints visant à assurer le développement durable de l’Asie centrale. Ainsi, si entre 1991 et 2016, à l’ONU, à l’initiative des États d’Asie centrale, une vingtaine de résolutions ont été adoptées, il faut noter que depuis 2016 seulement, 18 ont déjà été acceptées.

Les domaines concernent des questions aussi importantes que le développement durable, la sécurité, l’établissement de la paix et de la confiance dans la région, la conservation des ressources en eau, le changement climatique et l’écologie. Au niveau régional, l’Ouzbékistan devient un participant actif dans la promotion des intérêts de l’Asie centrale au sein de l’ONU. Ainsi, dans la période 2018-2022, à l’initiative de Tachkent, six résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies ont été adoptées, dont celle intitulée « Renforcer la coopération internationale régionale pour assurer la paix, la stabilité et le développement durable dans la région d’Asie centrale » (en juin 2018), « Éducation et tolérance religieuse » (décembre 2018), « Sur la déclaration de la région de la mer d’Aral comme zone d’innovation et de technologie environnementales » (mai 2021). Par ailleurs, dans le cadre du sommet de l’OCS de Samarkand, tenu en septembre 2022, une réunion a eu lieu entre le président de l’Ouzbékistan Mirziyoyev et le Secrétaire général adjoint de l’ONU, Di Carlo, à la suite de quoi une « feuille de route » a été adoptée sur les mesures visant à poursuivre le développement de leur coopération.

Par ailleurs, dans le cadre du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies (CDHNU), une résolution a été adoptée « Sur les conséquences de la pandémie de COVID-19 sur les droits humains des jeunes » (octobre 2021) et à l’UNESCO sur le « Processus de Khiva » (novembre 2021) suite aux résultats du forum international « L’Asie centrale au carrefour des civilisations mondiales  » qui s’est tenu la même année.

L’ensemble de toutes les résolutions et autres documents initiés par les pays d’Asie centrale au sein de l’ONU ont sans aucun doute créé une base sérieuse pour unir les efforts des États de la région et peser sur la communauté internationale afin d’assurer certes le développement politique, économique, social et environnemental, et sécuritaire de l’Asie centrale, mais aussi sensibiliser la communauté internationale à y trouver son propre intérêt. Une action systématique en faveur du sauvetage de l’Afghanistan pour le bien de tous est portée, car sans pacification, déradicalisation et développement économique et social de Kaboul, la région continuera à vivre dans l’instabilité.

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Il est important de noter que dans tous les discours du chef de l’Ouzbékistan aux tribunes de l’ONU, une place centrale est accordée aux questions liées au règlement de la question afghane et des initiatives concrètes sont avancées pour contribuer à l’instauration de la stabilité dans ce pays. Ils démontrent également l’engagement de Tachkent à maintenir le rôle central de l’ONU dans la résolution de la question afghane et son intérêt à unir les efforts de l’ensemble de la communauté mondiale pour établir une paix durable dans ce pays.

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Photo : Mirziyoyev, président de l'Ouzbékistan, et Guterres, Secrétaire Général de l'ONU. Credit: Photo by Derek French/Shutterstock (14109464aa)

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