<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Saint François de Niolù, le couvent du souvenir #8

9 août 2023

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Saint François de Niolù, le couvent du souvenir #8

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Perché au cœur des montagnes corses, le couvent Saint-François de Niolù est un inestimable témoin de l’histoire tragique de l’île de Beauté.

L’association Arcade entame cette année la deuxième campagne de restauration du couvent bien délabré. Et il y a beaucoup à faire. Après plusieurs années de fermeture, le temps presse. Les bâtiments sont en dégradation, les infiltrations d’eaux, les déplacements de terrain, ou même les intrusions d’animaux en font un lieu sauvage. Mais c’est sans compter la détermination du curé de la paroisse locale, l’abbé Léon-Pape qui souhaite de tout cœur rendre à ce couvent sa vocation originelle.

La cible de l’histoire

Repérable depuis la rive opposée du lac de Calacuccia, son clocher demeure le point de ralliement des habitants de la région. Perché au cœur des montagnes corses, non loin de Corte, et à deux kilomètres à l’ouest de Calacuccia, le couvent Saint François a déjà cinq siècles d’histoire. Et une histoire riche, parfois tragique, mais dont le souvenir habite aujourd’hui la région du Niolù de manière très évocatrice.

Érigé en 1600, il servait autrefois de lieu de retraite et de halte spirituelles pour ceux qui s’aventuraient dans ces recoins perdus de l’île. L’entrée abrite un monument, une plaque commémorative qui rappelle un évènement sanglant survenu le 25 juin 1774. Les troupes françaises de Louis XV avaient alors entrepris la conquête militaire de la Corse sous les ordres du général Pascal Paoli. Depuis la défaite de Ponte Novu en 1769, les foyers insurrectionnels se multipliaient dans la région, à tel point qu’ils devinrent de véritables milices armées. Après la mort du roi de France, le comte de Marbœuf fut remplacé par le comte de Narbonne, qui fit arrêter et juger une soixantaine de personnes. La répression fut sanglante. Au mois de mai 1774, 400 Niolins se soulevèrent et prirent les armes. Un mois plus tard, sur ordre du général de brigade Sionville, onze paysans furent pendus aux châtaigniers du couvent. Le plus jeune avait 17 ans.

En décrépitude depuis de longues années, la restauration de l’édifice fédère aujourd’hui les bonnes volontés. Calacuccia, capitale du Niolù est un bourg de grand caractère, qui s’harmonise parfaitement avec la bâtisse religieuse.

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