La quatrième croisade
Lancée en 1198 pour délivrer Jérusalem, la quatrième croisade fut déviée de son cours par la cupidité vénitienne et les intrigues de cour byzantines. Les croisés s’emparent de Constantinople le 12 avril 1204. La ville est mise à sac pendant trois jours, les Latins se partagent ses richesses (900 000 marcs d’argent, dit-on) et son Empire. On remarquera que sur cette miniature du xve siècle les Grecs sont coiffés du turban : pour les croisés, ce sont des Orientaux comme les autres. Comme les Russes aussi ? Ces derniers restent encore scandalisés par cette agression contre des chrétiens orthodoxes.
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L’ordre règne à Varsovie
Les partages de la Pologne puis le congrès de Vienne ont permis à Moscou de contrôler Varsovie. Celle-ci se révolte en novembre 1830 et est reprise en septembre 1831. Le ministre des Affaires étrangères français se félicite que la « tranquillité » soit revenue, formule transformée en « l’ordre règne à Varsovie », d’où cette lithographie de Grandville qui popularise l’image du cosaque russe, une brute sanguinaire et hirsute, sans regard et au front bas. Elle ressurgit régulièrement à l’Ouest.
Le mur de Berlin
Pour l’Ouest, le mur est le symbole de l’oppression de la moitié de l’Europe par les Russes. Pour Moscou, il s’agit de protéger le socialisme et de contrôler un glacis par où sont passés d’innombrables envahisseurs depuis le xiiie siècle (voir cartes ci-contre). Reste la réalité d’une « prison des peuples » qui continue à ternir l’image de la Russie, même si elle a tourné le dos au communisme.
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La Crimée
La Crimée a été grecque, scythe, goth, byzantine, génoise, tatare, ottomane… Moscou l’acquiert en 1792 et la peuple principalement de Russes. En 1954, Khrouchtchev l’offre à l’Ukraine. Pour les Russes, c’est la terre où se sont déroulés la guerre de Crimée (1853-1856) et le siège de Sébastopol (1941-1942), le promontoire d’où les Russes blancs de Wrangel ont tenté de partir à l’assaut des Rouges, l’ouverture vers la mer Noire, un peuple qui dans sa grande majorité approuve le rattachement à la « mère-patrie ». Moscou n’est pas prête à y renoncer.