[colored_box bgColor= »#f7c101″ textColor= »#222222″]Cette recension a été publiée dans le numéro 2 de Conflits. Si vous souhaitez acheter ce numéro au format numérique, rendez-vous sur la e-boutique de Conflits en cliquant ici.[/colored_box]
Quoi de neuf en géopolitique ? La Première Guerre mondiale dont les conséquences ont pesé sur tout le XXème siècle et dont les commémorations font l’objet d’un intérêt étonnant – mais ne seront étonnés que ceux qui ignorent la force du temps long.
Dans la profusion éditoriale marquant le centenaire de 1914, trois ouvrages méritent une attention particulière. Non, l’Allemagne n’était pas coupable, rappelle l’économiste Philippe Simonnot dans un essai publié en bilingue franco-allemand par Europolis (132 p., 13,90 €). L’ancien chroniqueur au Monde taille définitivement en pièces le mythe, forgé par les vainqueurs, de la culpabilité allemande. Il en récuse d’ailleurs le principe même : « Ce sont des personnes en chair et en os qu’il faut accuser, et non des collectivités, quelles qu’elles soient. La prise en compte d’une responsabilité collective est le commencement de la barbarie. » Pour l’auteur, l’aspect « moral » de la culpabilisation n’avait pour fonction que de justifier les Réparations exigées au vaincu, l’une de ses thèses étant que la guerre constitue « la continuation de l’économie par d’autres moyens ».
Dans un registre plus large, mais avec une approche encore plus originale, le directeur de La Nouvelle Revue d’Histoire, Philippe Conrad, propose une analyse très solidement documentée du pseudo-« engrenage » ayant conduit au grand « suicide de l’Europe ». Avec 1914, La guerre n’aura pas lieu (Genèse Édition, 197 p., 22,50 €), l’historien démontre qu’aucune des causes avancées communément, ni même leur conjonction, ne suffit à expliquer le drame. Le rôle des individus, mais aussi la malchance et l’imprévu, pèsent bien davantage dans l’enchaînement des événements. Un siècle après les faits, Philippe Conrad présente une vision renouvelée de la matrice du déclin européen, ainsi qu’une ébauche d’« histoire totale » dont les hommes restent les principaux acteurs.
Plus didactique enfin, mais tout aussi utile, le Dico Atlas de la Grande Guerre (Belin, 96 p., 11,95 €) offre un panorama complet, richement illustré, de la guerre proprement dite. Pierre Royer, collaborateur de Conflits, alterne entrées chronologiques et thématiques, appuyées sur les recherches historiques les plus récentes et de nombreuses cartes, pour rendre accessible à tous un conflit qui ouvrit le terrible « Siècle de 1914 ».
G.G.
Crédit photo : DR
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