<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Les Provinces unies aux XVIe et XVIIe siècles : l’opulence pour stratégie

16 décembre 2020

Temps de lecture : 9 minutes

Photo : L'attaque des Vénitiens et des flottes néerlandaise contre les Turcs dans la baie de Foja en 1649 - par Abraham Beerstraten, 1656 © Wikipedia.

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Les Provinces unies aux XVIe et XVIIe siècles : l’opulence pour stratégie

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L’expression « Pays-Bas » désignait au début de la Renaissance un ensemble de 17 provinces couvrant approximativement les territoires actuels de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg. Ces provinces, réunies par les ducs de Bourgogne, étaient passées dans l’héritage des Habsbourg d’Espagne. Dans la deuxième moitié du xvie siècle, une partie de ces provinces se rebellèrent contre leurs souverains espagnols et fondèrent un nouvel État qui rivalisa bientôt avec les plus grandes puissances dans l’édification d’un empire mondial.

Les Pays-Bas sont au xvie siècle une des régions d’Europe où le taux de « lisant-écrivant » est l’un des plus élevés d’Europe (sans doute au moins 25 %) et comprennent des centres universitaires renommés comme Louvain ou Utrecht – c’est la terre d’origine du grand humaniste Érasme (v. 1466-1536), né à Rotterdam. Cela explique à la fois la forte pénétration du protestantisme, vision plus individuelle et plus intellectuelle du christianisme, et le partage du pouvoir politique entre les représentants du roi et des assemblées locales – les États provinciaux et généraux.

Calvinisme et « démocratie »

 L’Espagne de Philippe II semble décidée, à partir des années 1560, à limiter l’autonomie des Pays-Bas et à restaurer le catholicisme. En 1565, une délégation des principaux nobles des provinces – car les institutions élues de cette époque sont en fait tenues par les grandes familles bourgeoises et aristocratiques – ne peut éviter la répression dirigée par le duc d’Albe et provoquée par une poussée de violences iconoclastes de la part des calvinistes. Les Néerlandais font débuter leur guerre d’indépendance – la « guerre de Quatre-Vingts ans » (1568-1648) – à la première victoire des rebelles, menés par Guillaume d’Orange (« le Taciturne ») sur le duc d’Albe à Heiligerlee, mais c’est en 1579 que les Pays-Bas espagnols se fracturèrent : en réponse à l’Union d’Arras des provinces méridionales, décidées à rester catholiques et fidèles à l’Espagne, les provinces du Nord (1) formèrent l’Union d’Utrecht dont les États généraux estimèrent que Philippe II n’était plus digne d’être leur roi et finirent par s’ériger en « République des Provinces-Unies » (1588).

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Le succès final de ces « Gueux de la mer », comme ils se surnommèrent eux-mêmes en reprenant comme valorisant le surnom méprisant donné par les Espagnols, s’explique par plusieurs facteurs. La valeur des Hollandais, d’abord, notamment comme marins, car leurs flottes de commerce et de pêche étaient déjà les plus actives d’Europe – en particulier pour la pêche au hareng, le « roi des poissons ». Mais aussi le soutien de la France et de l’Angleterre, ravies de contrecarrer la puissance espagnole : en 1588, une flotte que les Anglais surnommèrent ironiquement « Invincible Armada » est repoussée dans la Manche.

Il faut dire que l’Espagne devait disperser ses efforts sur l’ensemble du globe pour veiller sur ses possessions (2). De fait, Anglais et Hollandais s’en donnèrent à cœur joie dans les assauts contre les intérêts coloniaux hispaniques : ces derniers supplantèrent progressivement les Portugais dans l’océan Indien, voire provisoirement au Brésil, et Piet Heyn réussit en 1628 à s’emparer des galions transportant une à deux fois par an les cargaisons de métaux et biens précieux des colonies espagnoles et des Philippines vers l’Europe.

Une puissance sans stratégie 

Les Provinces-Unies durent leur indépendance autant aux défaites espagnoles – dont celle du 19 mai 1643 à Rocroi, face au duc d’Enghien, qui brisa l’image d’invulnérabilité de « cette redoutable infanterie de l’armée d’Espagne », comme devait l’écrire Bossuet – qu’à leurs propres victoires, qui furent surtout défensives. Lorsqu’elles souscrivent au traité d’Osnabrück (3), en 1648, ce qui vaut reconnaissance de leur statut d’État indépendant, elles sont en effet déjà devenues une grande puissance commerciale et coloniale et elles le resteront tout au long du xviie siècle. Et ce malgré des divisions internes, à la fois religieuses – entre les calvinistes orthodoxes et les « arminiens » récusant la prédestination – et politiques, entre les défenseurs d’une conception républicaine et fédéraliste, souhaitant conserver une large autonomie des États, et les partisans d’un pouvoir plus centralisé et quasi monarchique, incarné par Maurice de Nassau, le fils du « Taciturne », qui fut nommé stathouder (4) successivement par 5 provinces.

Le temps de la guerre fut favorable au stathouder, qui réussit à vaincre les réticences des États et à écraser provisoirement les républicains en faisant exécuter leur chef de file Oldenbarnevelt en 1619. Mais après le retour à la paix et la mort de Guillaume II d’Orange (1650), les États reprirent le contrôle et laissèrent le poste de stathouder vacant deux décennies (1650-1672), qui correspondent vraiment à l’« Âge d’or » hollandais y compris sur le plan artistique.

La puissance des Provinces-Unies ne résulta donc pas d’un projet impérial(iste) porté par une volonté politique, mais d’une vision avant tout mercantile : tout faire pour favoriser l’enrichissement de la bourgeoisie d’affaires qui contrôlait les institutions « fédérales ». Était-ce, comme le soutiendra Max Weber, pour obtenir la certitude de son salut par la réussite sociale (5) ? Ou plus prosaïquement par recherche du confort et intuition d’un « ruissellement (6) » pas encore théorisé ? Il y avait bien en tout cas une conception du monde derrière cette expansion, conception « libérale » au sens plein et étymologique que défendit notamment le juriste Grotius (forme latinisée de de Groot) en publiant en 1609 Mare liberum, une « dissertation » sur la liberté des mers où il attaquait le monopole de commerce avec les Indes revendiqué par le Portugal et la logique patrimoniale qui avait conduit les puissances ibériques à se partager le monde (traités de Tordesillas, 1494, et de Saragosse, 1529) sous le patronage du pape, ce qui n’impressionnait évidemment pas un pays devenu protestant.

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L’instrument de cette puissance « apolitique » fut logiquement une entreprise : la Compagnie unifiée des Indes orientales, connue sous l’acronyme hollandais de VOC. Comme son nom l’indique, cette VOC résulte de la fusion de plusieurs compagnies antérieures qui avaient commencé à contester le monopole portugais dans les liaisons avec l’Asie du Sud-Est. Après plusieurs tentatives enrayées, les Hollandais réussissent entre 1598 et 1602 à envoyer 65 navires dans l’océan Indien, d’où certains poussent jusqu’en Chine et au Japon, permettant des bénéfices allant jusqu’à 265 % sur les cargaisons. Pour éviter une concurrence tirant les profits vers le bas, ce sont les États généraux des Provinces-Unies, leur parlement donc, qui, en 1602, imposent la fusion des concurrents et donnent à la nouvelle compagnie sa charte.

La VOC ne cessera dès lors de recevoir des privilèges commerciaux mais aussi diplomatiques, l’autorisant à traiter avec des États souverains et même à entretenir une véritable armée privée, préfigurant en somme les compagnies de sécurité récemment engagées par l’armée américaine pour assurer certaines opérations militaires lors de ses interventions à l’étranger. Au début des années 1670, la VOC est à la tête de 150 bâtiments de commerce et de 40 navires de guerre – la Marine de Louis XIV en compte à peine plus avant que le plan d’armement de Colbert ne la dote de quelque 120 unités à partir de 1672. Elle compta plus de 12 000 soldats, nécessaires pour la police sur ses vaisseaux et la protection de ses comptoirs, qui pouvaient à l’occasion servir offensivement comme dans la conquête progressive de l’Indonésie (fondation de Batavia (7) en 1619, prise de Malacca en 1641).

Thalassocratie et capitalisme

La VOC fut le véritable « bras armé » de l’expansionnisme néerlandais dans l’océan Indien, imposant progressivement aux souverains locaux, des côtes de l’Inde à celles de Malaisie et des archipels indonésiens, un monopole sur les exportations d’épices – de poivre en particulier – et de textiles, les principales productions intéressant les Européens. Elle assurait également une grande part du « commerce aux Indes », que nous appellerions aujourd’hui « échanges intra-régionaux » (une centaine de navires s’y consacrait fin xviie s.). Elle finança les explorations d’Abel Tasman dans le Sud de l’océan Indien et l’Ouest du Pacifique entre 1642 et 1644, découvrant aussi bien l’île Maurice que la Tasmanie, la Nouvelle-Zélande, les Tonga ou les Fidji. Elle était, de loin, la plus importante compagnie commerciale de cette époque : à sa fondation, son capital équivalait à 60 tonnes d’or (8), soit 10 fois plus que sa rivale anglaise. Elle est aussi la première grande société anonyme de l’histoire, au capital divisé en actions de 3 000 florins, détenues par un peu plus de 300 actionnaires et cotées à la bourse d’Amsterdam (9). L’organe suprême de direction était le Conseil des 17 Messieurs, dont 8 représentaient la ville d’Amsterdam, qui se réunissait ordinairement 3 fois par an.

Si la VOC appartenait à des Néerlandais et était dirigée par des « nationaux », elle peut être considérée comme la première « transnationale » de l’Histoire dans la mesure où ses opérations avaient surtout pour cadre les territoires outre-mer. Elle se cantonna pour l’essentiel à une activité commerçante, sans véritable « colonisation » si l’on excepte la fondation de la colonie du Cap, à la pointe de l’Afrique (1652), pour permettre une escale sur la « route des Indes » et secourir les navires faisant naufrage dans ces parages dangereux – ce fut l’origine de l’actuelle Afrique du Sud et de son peuplement d’« Afrikaners », descendants de colons néerlandais mais aussi protestants français. En revanche, son équivalent pour les Indes « occidentales » chercha davantage à s’implanter en Amérique du Nord et aux Antilles (elle créa notamment la Nouvelle Amsterdam dans l’île de Manhattan). Mais cette WIC n’atteignit jamais le rayonnement de son homologue orientale ; elle perdit une partie de ses possessions – dont la future New York – dès la seconde guerre anglo-hollandaise et cessa son activité dès 1674.

Ce n’est pas un hasard si ces grandes entreprises ont vu le jour aux Pays-Bas, où furent mis au point certains des instruments essentiels du capitalisme : si la banque apparut en Lombardie au Moyen Âge et si la pratique du financement participatif aux frais des expéditions maritimes existait déjà à Venise, les sociétés par actions et les « bourses » de valeurs furent bien inventées dans les Flandres : le mot – et la pratique – apparaît à Bruges au début du xve siècle et la bourse d’Anvers est attestée dès 1531, en attendant la fondation de celle d’Amsterdam en 1611. C’est aussi dans la capitale hollandaise que fut fondée, en 1609, une banque publique contrôlée par la municipalité, la Wisselbank, dotée du monopole de change et premier exemple d’une banque de dépôt. Le capitalisme néerlandais associait donc étroitement intérêts privés et puissance publique, même si cette dernière apparaissait largement sous le contrôle et au service des premiers.

Un âge d’Or fragile 

La domination des Pays-Bas au début du xviie siècle profita de circonstances favorables. Tandis que l’Espagne et les Impériaux étaient occupés ailleurs par la guerre de Trente Ans, l’Angleterre connut aussi un recul par rapport à la période élisabéthaine, notamment sur les mers, durant le règne de Charles Ier, marqué par des affrontements politiques et religieux culminant en deux guerres civiles (1642-1645 et 1648-1649) et dans l’expérience républicaine sous Cromwell (1649-1660).

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Quant à la France, secouée par les convulsions de deux régences (1610-1617 et 1643-1651) et de la Fronde (1648-1653), elle ne pouvait rivaliser avec la première puissance maritime du temps et soutenait de toute façon les Provinces-Unies contre les Impériaux. Localement enfin, la révolte contre l’Espagne entraîna la ruine d’Anvers, mise à sac en 1576 et en partie désertée par ses habitants, dont certains migrèrent vers les Provinces-Unies qui bloquèrent les bouches de l’Escaut à partir de 1585 ; l’asphyxie de ce port majeur et le déclin du principal pôle économique des Pays-Bas du Sud facilita l’ascension d’Amsterdam.

L’« âge d’Or » des Provinces-Unies était cependant fragile car la base territoriale de l’État était vulnérable : peu de temps après son indépendance officielle, le pays se retrouve embarqué dans deux guerres contre l’Angleterre, dont la puissance maritime se renforce après les Actes de Navigation de 1651 : ces actes sont des mesures protectionnistes destinées à financer la construction d’une marine de guerre. Ils instauraient un monopole aux navires anglais pour les importations et menaçaient l’activité de la marine hollandaise, qui assure alors une grande partie du fret international en Europe – 70 % du commerce en Baltique par exemple.

Les Provinces-Unies en sortirent sans trop de dommages grâce à des amiraux d’exception, Tromp et de Ruyter. Ce dernier infligea à la Royal Navy une défaite et une humiliation mémorables par son raid de juin 1667 dans l’estuaire de la Tamise. L’Angleterre prit alors conscience de la vulnérabilité de Londres et comprit qu’elle ne devrait jamais laisser une forte puissance navale tenir la façade de la mer du Nord, et notamment les bouches de l’Escaut.

En 1672, l’allié français, déjà engagé dans une guerre douanière depuis 1667, change de posture et combine une offensive terrestre avec la troisième guerre anglo-hollandaise, sur mer. L’attaque française est fatale aux républicains : le Grand Pensionnaire (10) de Witt et son frère sont massacrés par la foule de mécontents et le stathoudérat est rétabli au profit de Guillaume d’Orange, troisième du nom. Ruyter fait encore des miracles, comme au Texel où il écarte la menace d’un débarquement, tandis que l’invasion terrestre est enrayée au prix de l’inondation des polders récemment gagnés sur la mer. Mais le Sud du pays est dévasté et les conflits internes affaiblissent la République : le stathouder expédie de Ruyter, proche des de Witt, en Méditerranée où il est battu par Duquesne à Agosta et meurt des suites du combat (1676). La politique extérieure des Pays-Bas se cale alors de plus en plus sur celle de l’Angleterre, d’autant plus lorsque le stathouder eut accédé au trône d’Angleterre avec sa femme Marie, à la place de son beau-père Jacques II, à l’issue de la « Glorieuse Révolution » (1688-89).

Le xviiie siècle sera celui du déclin des Provinces-Unies, irrémédiablement dépassées sur le plan naval par l’Angleterre et obligées de s’en remettre à des puissances protectrices pour conjurer la menace française – l’Angleterre justement, mais aussi la Prusse par choix de Guillaume IV, qui obtint le rétablissement du stathoudérat après une nouvelle vacance de 45 ans (1702-1747) avec deux nouveautés : il s’étendait à toute la République et devenait héréditaire, préparant le basculement vers la monarchie. Les Républicains, devenus « patriotes », tentèrent bien d’infléchir la politique conservatrice de Guillaume V, mais une quatrième guerre anglo-hollandaise désastreuse (1780-1784) et l’intervention prussienne mirent fin à une amorce de révolution. L’occupation du pays par les Français à partir de 1795 et la dissolution de la VOC en 1799, vinrent confirmer le passage au second plan de la puissance néerlandaise, qui conserva toutefois une grande partie de son empire colonial jusqu’aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale.


  1. Hollande, Zélande, Gueldre, Frise, Utrecht, Groningue, Overijssel, Flandre et Brabant. Seules les 7 premières constitueront finalement les « Provinces-Unies ».
  2. De 1580 à 1668, le Portugal est rattaché à l’Espagne, qui cumule donc les deux empires.
  3. Ce traité appartient, avec celui de Munster, aux « traités de Westphalie » qui imposent le principe de l’État-nation comme fondement de l’ordre juridique et politique dans l’Europe moderne.
  4. Littéralement « lieutenant », poste équivalent à celui de gouverneur et exercé à l’origine au nom du roi d’Espagne. Avec la révolte, le stathouder s’apparente aussi au commandant en chef.
  5. Thèse qu’il développe dans L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme. Pour les calvinistes, le salut vient uniquement de la grâce accordée par Dieu. Donc celui qui réussit matériellement bénéficie de la protection divine, il peut être rassuré sur son salut.
  6. La théorie libérale du ruissellement encourage la baisse des impôts sur les riches : ceux-ci dépenseront ou investiront plus, et cela profitera finalement aux plus modestes.
  7. Aujourd’hui Jakarta, capitale de l’Indonésie.
  8. Au cours actuel, plus de 2 milliards d’euros. Le budget de la France à cette période, avec toute l’imprécision de ce genre de conversion, approcherait les 400 millions d’euros.
  9. Un demi-siècle après leur lancement, les actions atteignaient un cours de 18 000 florins.
  10. Le Pensionnaire était à mi-chemin entre le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères de chaque État. Celui des États de Hollande avait le titre de « Grand Pensionnaire » et était le seul reconnu par les puissances étrangères pour traiter au nom de la République.

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Photo : L'attaque des Vénitiens et des flottes néerlandaise contre les Turcs dans la baie de Foja en 1649 - par Abraham Beerstraten, 1656 © Wikipedia.

À propos de l’auteur
Pierre Royer

Pierre Royer

Agrégé d’histoire et diplômé de Sciences-Po Paris, Pierre Royer, 53 ans, enseigne au lycée Claude Monet et en classes préparatoires privées dans le groupe Ipesup-Prepasup à Paris. Ses centres d’intérêt sont l’histoire des conflits, en particulier au xxe siècle, et la géopolitique des océans. Dernier ouvrage paru : Dicoatlas de la Grande Guerre, Belin, 2013.

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