Qu’est-ce que la géopolitique ? Frédéric Pichon apporte quelques réponses brèves au questionnaire Lacoste.
Dans son premier numéro, Conflits avait interrogé Yves Lacoste, l’un des pères du renouveau de l’école française de géopolitique. À l’issue de l’entretien, plusieurs questions brèves lui avaient été posées. C’est ce questionnaire à Yves Lacoste, devenu le « questionnaire Lacoste » auquel répondent les membres du comité de rédaction de Conflits.
Frédéric Pichon est docteur en histoire et professeur en classes préparatoires. Il étudie principalement la Syrie et le Liban et a consacré plusieurs ouvrages à la guerre en Syrie.
Quel est votre parcours et qu’est-ce qui vous a spécifiquement mené vers la géopolitique ?
J’ai fait des études d’histoire et une thèse de doctorat sur le Liban. Enfant, j’ai été marqué par la guerre du Liban et adulte par les attentats du 11 septembre 2001. Cela m’a donné la ferme conviction que le Moyen-Orient allait devenir une question centrale pour au moins 20 ans.
Votre définition de la géopolitique ?
L’art de se mettre à la place de l’Autre.
La vertu cardinale d’un géopoliticien ?
Voyager. C’est bien utile, ça fait travailler l’imagination.
Le péché capital pour un géopoliticien ?
Devenir l’Autre.
Votre maître (ou vos maîtres) ?
Nicolas Bouvier, Richard Burton.
Votre voyage le plus instructif ?
Beyrouth-Paris en Oldsmobile.
Votre sujet d’étude de prédilection ?
Le malheur arabe.
Le fondement de la puissance selon vous ?
La volonté.
Un sujet de géopolitique qui ne serait pas assez étudié ou mis en avant ?
La fin des paysans.