Les OVNI existent-ils ? Entretien avec Luc Dini

21 juillet 2021

Temps de lecture : 3 minutes

Photo : OVNI (c) Pixabay

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Les OVNI existent-ils ? Entretien avec Luc Dini

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Le 25 juin, la Commission Sigma 2, groupe d’étude affilié à la 3AF, a publié un rapport sur les Phénomènes aérospatiaux non-identifiés (PAN), que le public connait sous le nom d’OVNI. Le sujet demeure particulièrement intéressant et fait l’objet d’études rigoureuses de la part des autorités aériennes. Entretien avec Luc Dini, Président de la commission Sigma 2.

Au-delà de l’acronyme, qu’est-ce exactement qu’un PAN ? En dehors de l’aspect vendeur du sujet, quels sont les réels enjeux de celui-ci ?

Les PAN regroupent de façon générique un ensemble de phénomènes étranges observés principalement dans le milieu aérien. Cela inclut des phénomènes naturels atmosphériques, plus ou moins bien connus, des rentrées dans l’atmosphère et ce qui ressemble finalement à des objets dont le comportement cinématique, électromagnétique semble décalé, voire échapper aux lois de la physique connue.

Le rapport note que depuis le milieu des années 2010, le nombre d’observations de PAN augmente ou que du moins on y prête davantage attention. Comment l’expliquer ? Est-ce le résultat de la scientifisation d’un sujet auparavant réservé à la science-fiction lui donnant de facto davantage de crédit ? Quelles sont les évolutions à noter quant à la communication et au traitement du sujet ?

Les rapports gouvernementaux américains font état de témoignages de nombreux pilotes depuis les années 2015. En Chine, des observations sont répertoriées. En réalité ces phénomènes sont observés depuis plus longtemps, également en France. Cela signifie que plus de témoignages affluent, que des témoins professionnels relatent leurs observations et qu’une collecte systématique des données est réalisée. Cela ne signifie pas forcément une surintensité des observations, bien que la multiplication des drones favorise aussi l’accroissement d’observations et de méprises.

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Succinctement, quelles sont les principales avancées mises en évidence par « le rapport d’avancement 2021 » de la Commission Sigma 2 auquel vous avez participé ?

Nous avons d’une part essayé de dresser une carte mondiale des recherches. D’autre part, nous avons étudié de façon approfondie quelques cas, en expliquant bien les limites des analyses et la nécessité de croiser les données, notamment infrarouges, avec les données radar, sans lesquelles les mesures de distance et de vitesse ne sont pas possibles. Des analyses de cas sont données dont celles des cas Cougar (observation par un hélicoptère Cougar de la marine chilienne en 2014) et Aguadilla (observation à Porto Rico en 2013) notamment.

Enfin, nous avons mené des analyses comparatives sur des cas électromagnétiques en comparant certaines caractéristiques lumineuses – lueurs bleues notamment – la génération de plasma, des émissions EM à 3 GHz, des points communs jusqu’aux interférences et au brouillage, voire aux effets de micro-ondes sur le vivant. En outre, un focus est fait sur les plasmas naturels dont nous pensons qu’ils peuvent générer des cas de PAN, mais avec des cinématiques limitées en vitesse et en accélération.

Selon vous, que sont réellement les PAN ? Des phénomènes météorologiques inexpliqués ? Le fruit de recherches, notamment militaires, qui profiteraient de technologies si avancées qu’elles seraient presque inconnues ?

Il y a plusieurs classes de phénomènes :

Des phénomènes de rentrée : des météorites ;

Des phénomènes naturels atmosphériques type foudre en boule, ou les Phénomènes Lumineux Orageux transitoires (des boules lumineuses qui peuvent être d’origine sismique) et peuvent se déplacer à 1000 km/h ;

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Des drones ou objets volants qui peuvent se déplacer en groupe, manœuvrer vite et émettre des lumières. Ils peuvent être confondus à courte distance avec des PAN ;

Des engins spéciaux militaires présentant des caractéristiques de furtivité, d’émissions lumineuses du type plasma… mais les vitesses, même si elles peuvent être élevées ne ressemblent pas à celles observées dans les cas vraiment hors norme ;

Des objets de nature inconnue montrant des comportements physiques hors norme (vitesse et accélération très élevées, passage du stationnaire au supersonique quasi instantané, absence d’interaction avec l’environnement, changement de forme, etc.), émissions lumineuses très intenses, effets EME à grande distance mais aussi à courte distance avec des perturbations des équipements électroniques voire de la matière vivante. Cette classe correspond à ce qu’on peut appeler des OVNIs.

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Photo : OVNI (c) Pixabay

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À propos de l’auteur
Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé

Docteur en histoire économique (Sorbonne-Université), professeur de géopolitique et d'économie politique à l'Institut Albert le Grand. Rédacteur en chef de Conflits.

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