Copinage, régionalisme et corruption en Espagne

26 août 2019

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Photo : En dépit des tempêtes, l'Espagne garde le cap (c) Pixabay

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Copinage, régionalisme et corruption en Espagne

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Ces dernières années, plusieurs productions audiovisuelles traitant de la corruption des élites politico-financières ont remporté un franc succès outre-Pyrénées. Nous nous contenterons de rappeler ici l’existence de séries télévisées comme Crematorio (Canal+, 2016), adaptée du roman éponyme de Rafael Chirbes, qui traite de l’enrichissement douteux de la famille Bertomeu, dynastie de la côte valencienne ; ou La casa de papel (Antena 3 et Netflix, depuis 2017), que l’on ne présente plus tant son succès est devenu international. Un long métrage comme El reino (Rodrigo Sorogoyen, 2018), récemment sorti en France, rend encore mieux compte des amours incestueuses entre formations politiques et monde des affaires en mettant aux prises un responsable local, Manuel López Vidal (interprété par Antonio de la Torre), avec un sombre scandale de détournement de fonds.

 

I/ La corruption politique au centre du débat espagnol… à tort et à raison

 

Le regain de créativité dans ce domaine ne doit pas grand-chose au hasard. La crise économique de 2008, qui a durement touché l’Espagne, en a ébranlé l’économie et la société. Le taux de chômage a de fait atteint des niveaux stratosphériques (plus de 27 % de la population active à la fin de l’année 2013), frappant de nombreux ménages d’une classe moyenne brutalement appauvrie. Cette dernière a également dû faire face à de profondes mesures d’austérité mises en œuvre à tous les niveaux de décision (gouvernement national, communautés autonomes, municipalités)[1].

État de la corruption

La confiance des citoyens espagnols dans leurs dirigeants a rarement été aussi dégradée que depuis dix ans. Le baromètre mensuel du Centre des Recherches sociologiques (CIS) montre qu’en juillet 2019, les hommes politiques et leurs formations représentent la principale source d’inquiétude outre-Pyrénées (38,1 % des réponses au sondage), derrière le chômage (61,8 %) mais devant les problèmes économiques en général (25,7 %) et la corruption (25,1 %)[2].

Régulièrement cité dans les médias espagnols, l’Indice de Perception de la Corruption (CPI)[3] élaboré par Transparency International prouve que nos voisins ibériques considèrent cet aspect de la vie politique comme un phénomène généralisé. En 2018, sur les 180 pays analysés par l’organisation non gouvernementale sise en Allemagne, l’Espagne pointe à la 41e place, soit l’un des plus mauvais résultats en Europe occidentale (seules l’Italie et Malte font moins bien en la matière). Même des nations comme le Botswana ou le Qatar se placent devant elle[4].

Notons néanmoins qu’il est de notoriété publique que les Espagnols sont en général les plus sévères et pessimistes à propos de leur pays. Cet indice de perception est, de plus, fatalement subjectif et influencé non seulement par cet état d’esprit général ainsi que par d’autres facteurs (la place accordée au sujet de la corruption dans les médias, le malaise induit par la crise économique)[5]. Par ailleurs, la corruption politique outre-Pyrénées est probablement moindre à l’heure actuelle qu’elle ne l’a été durant les années de croissance (1998-2008)[6].

Force est également de reconnaître que le monde administratif est globalement peu touché par le phénomène et que l’Espagne figure parmi les pays où les fonctionnaires sont les moins corrompus en Europe. Elle se classe aussi bien en la matière que des pays à la solide réputation, comme l’Allemagne, la Suisse, la Norvège ou la Finlande[7].

Une problématique ancienne

Il existe encore de nombreux débats sur la définition que l’on peut donner au phénomène de la corruption[8]. L’on peut toutefois s’en référer, dans le cas espagnol, aux approches des auteurs hispanophones eux-mêmes. Nicolás López Calera y voit ainsi « l’utilisation d’une charge ou d’une fonction publique au bénéfice d’intérêts privés, particuliers et partagés »[9]. Cette phrase succincte suffira à comprendre dans sa globalité le problème tel qu’il se pose de l’autre côté de la chaîne des Pyrénées.

Lire aussi : Dominer le monde : la recette espagnole

La corruption politique est en effet un fléau dont l’intensité est réelle en Espagne et que même les autorités judiciaires reconnaissent comme tel[10]. Ce constat n’a rien de nouveau. Sans remonter à l’affaire Nombela[11] ni même aux détournements liés au marché noir (estraperlo) durant le franquisme[12], la fin de la très longue période socialiste dominée par Felipe González (1982-1996) se caractérise par une multiplication des affaires de corruption, à l’instar de l’affaire Filesa (1989)[13] ou de l’affaire Roldán (1994)[14].

Plus récemment, l’affaire Gürtel a commencé à défrayer la chronique avec le début de son instruction, en 2009. Ce scandale tire son nom de son principal accusé, Francisco Correa[15], entrepreneur du milieu de l’événementiel qui, avec son associé Pablo Crespo, est parvenu à obtenir de juteux contrats auprès de formations politiques (principalement le Parti populaire de Mariano Rajoy, président conservateur du gouvernement de 2011 à 2018) en échange d’un système de commissions très élaboré. Plus le travail des juges a progressé, plus le réseau délictueux est apparu dans toute son ampleur et a éclaboussé des responsables du PP. Un financement illégal du Parti populaire (surnommé caja B dans les médias, expression signifiant « caisse noire ») a également été mis au jour à cette occasion, faisant chuter l’ancien trésorier de la formation, Luis Bárcenas[16]. En juillet 2017, Mariano Rajoy devient le premier président du gouvernement en exercice à être entendu en tant que témoin auprès d’un tribunal[17] et son parti est par la suite condamné en justice à une amende de 245 000 euros en tant que personne morale[18].

Le PSOE est lourdement concerné

Pourtant, contrairement à une idée reçue, les conservateurs sont loin d’être les plus concernés par les affaires judiciaires de corruption, même si certaines personnalités emblématiques de cette partie de l’arc politique (Esperanza Aguirre[19], Rodrigo Rato[20], Rita Barberá[21]) sont balayées de la vie publique après avoir été condamnées. Dès 2009, en effet, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) cumule à lui seul plus de 264 affaires de corruption recensées par la justice[22]. Parmi ces scandales, le plus grave est sans nul doute celui des ERE[23], qui a supposé de vastes détournements de fonds publics destinés aux entreprises en difficulté entre 2001 et 2011. Au moins deux anciens présidents régionaux andalous, Manuel Chaves (1990-2009) et José Antonio Griñán (2009-2013) sont aujourd’hui sur le banc des accusés pour des faits qui leur sont reprochés dans ce cadre.

En réalité, aucune formation importante n’échappe à de telles accusations outre-Pyrénées. Podemos et ses alliés ont été éclaboussés à Saragosse (Aragon)[24] et à Cadix (Andalousie)[25], tout comme leurs partenaires de la Gauche unie (IU) à Madrid[26]. En Catalogne, l’affaire dite « des 3 % » n’en finit par de faire des ravages au sein des formations indépendantistes de droite[27]. Même le Pays basque, longtemps considéré comme une « oasis d’honnêteté » en Espagne, est aujourd’hui affecté par le scandale Alfredo de Miguel[28].

 

II/ Deux causes majeures : le financement des partis politiques et les baronnies locales

 

Des formations politiques et de leurs sources de revenus

Pendant de nombreuses décennies, le financement des partis politiques n’a pas fait l’objet d’un réel débat en Espagne. La transition de la dictature de Francisco Franco à la démocratie, entre 1975 et 1982, s’est faite par à-coups, en tâtonnant, et les formations qui ont dirigé le pays depuis lors ont été contraintes d’apprendre à gouverner et à gérer leur trésorerie de façon un peu empirique. Les électeurs eux-mêmes ont eu tendance à se montrer indulgents avec les corrompus de tous bords et à peu les sanctionner dans les urnes[29].

Une première loi, la LOFPP (Ley Orgánica sobre Financiación de los Partidos Políticos), a été votée en ce sens en juillet 1987 et réformée en 1991 et 1994 afin de limiter les dépenses lors des campagnes électorales[30]. Toutefois, un tel texte n’a donné que peu de pouvoir à la Cour des Comptes (Tribunal de Cuentas) pour vérifier la comptabilité des formations. De plus, le cadre législatif général a étroitement fait dépendre leur bonne santé financière des deniers publics[31]. Une telle situation a abouti à deux comportements différents : à gauche, les emprunts auprès des banques ont été nombreux et leur remboursement a été reporté à maintes reprises ; à droite, l’on a plutôt eu recours aux dons des particuliers, notamment les dons anonymes, qui pouvaient donner lieu à bien des dérives[32].

De fait, aussi bien le PSOE que le PP (et l’ancêtre direct de ce dernier, l’Alliance populaire) ont été obligés de multiplier les sources de revenus pour faire face à des dépenses toujours plus substantielles. C’est ce qui explique la multiplication dans les années 1990 des scandales que nous évoquions plus haut. De semblables scandales ont touché les deux formations majoritaires dans le pays – à cet égard, nous n’avons pas encore cité l’affaire Naseiro[33].

Il faut attendre la fin du premier mandat du socialiste José Luis Rodríguez Zapatero pour qu’une nouvelle loi organique soit votée en juillet 2007[34] afin de réduire les possibilités de fraude : abolition des dons anonymes ; renforcement des mécanismes de contrôle et de transparence ; définition plus claire des sources de financement possibles ; introduction de nouvelles exigences dans la tenue des comptes des formations politiques ; élargissement du rôle de la Cour des Comptes[35]. Cette législation a été modifiée une nouvelle fois en 2015, sous le mandat de Mariano Rajoy, afin de resserrer les mailles du filet : interdiction faite aux entités financières d’effacer la dette des partis ou aux personnalités juridiques de faire des dons aux fondations dépendant desdits partis[36].

Ces différentes réformes ont eu pour effet d’accentuer la subordination des finances politiques au trésor public et l’on estime qu’en moyenne, les sources de revenus privées représentent à peine 10 % desdites finances en Espagne[37]. Dans ce domaine, il existe plusieurs grandes catégories de subventions publiques [38] :

  • les subventions annuelles, dont le montant est calculé en fonction du nombre d’élus et d’électeurs à toutes les échelles (0,37 euros par bulletin de vote aux élections générales de juin 2016, par exemple)[39];
  • les subventions pour frais de fonctionnement ;
  • les subventions versées par les groupes institutionnels (Parlement national, parlements régionaux, assemblées législatives diverses) ;
  • les indemnités des élus ;
  • les moyens matériels qui leur sont alloués par la loi ;
  • les abattements fiscaux dont bénéficient les partis[40].

Quant aux sources privées, elles peuvent être distribuées de la façon suivante :

  • les sommes correspondant à l’adhésion ou à la réadhesion des militants ;
  • les dons des particuliers ;
  • la gestion du patrimoine propre à chaque formation ;
  • les prêts contractés auprès d’entités financières ;
  • les héritages reçus[41].

Ce déséquilibre entre apports publics et privés entraîne également un déséquilibre entre formations quant à leurs capacités financières[42]. Cette tendance se trouve accentuée par une loi électorale et un découpage en circonscriptions provinciales qui favorisent les deux grands partis classiques (PP et PSOE) ainsi que les partis régionalistes[43].

Par ailleurs, en cas de crise économique, les fonds publics alloués aux partis politiques baissent drastiquement, comme cela a été le cas entre 2009 et 2013 (- 25 % de subventions destinées à leur fonctionnement ordinaire)[44]. Certains analystes n’hésitent pas à parler d’« étatisation » des formations politiques[45], qui deviendraient ainsi des fondations d’intérêt public en raison de leur participation à l’animation du débat d’idées.

Dans le même temps, cependant, l’État espagnol dispose de marges de manœuvre encore limitées pour contrôler la comptabilité des grandes formations. La Cour des Comptes accumule d’importants retards dans le traitement des dossiers (seuls 25 employés du tribunal sur 700 se consacrent pleinement à cette tâche) et ses membres sont en partis choisis par cooptation sur proposition des partis eux-mêmes, ce qui n’est pas sans nourrir les accusations de népotisme[46]. Par ailleurs, les irrégularités que peut établir la Cour des Comptes se prescrivent très vite (quatre ans après la commission d’un éventuel délit)[47], ce qui limite les possibilités de sanction administrative.

L’échelon régional et local, à l’origine de tous les maux ?

Depuis l’an 2000, l’État central espagnol constitue moins de la moitié des sources de financement public des partis politiques. En 2013, l’échelon régional (les dix-sept communautés autonomes du pays) et l’échelon municipal représentaient respectivement 36 % et 27 % des subventions versées aux formations outre-Pyrénées[48].

C’est qu’en réalité, le nœud du problème se niche en partie dans les strates administratives intermédiaires et inférieures, qui disposent en Espagne d’un pouvoir et de capacités fiscales bien supérieures à ceux des régions françaises[49]. Par ailleurs, outre-Pyrénées, il existe toute une série d’administrations qui viennent se greffer à une organisation politique déjà fournie. Une telle façon de procéder a favorisé, on le sait bien aujourd’hui, la constitution de baronnies qui entendent renforcer leur assise par la multiplication des entreprises et fondations publiques. Le  financement de ces dernières est souvent opaque[50] et a pu servir par le passé à entretenir une clientèle et des réseaux de corruption effrayants, comme en Andalousie.

Ce n’est qu’avec l’arrivée de la droite au pouvoir à Séville (en février 2019, après plus de trois décennies de pouvoir socialiste) que ces institutions et organismes divers (péjorativement surnommés chiringuitos[51] dans les médias) ont commencé à être sérieusement audités[52]. Autre exemple paradigmatique : le népotisme qui règne depuis des années au sein du monde politique catalan, en particulier chez les dirigeants séparatistes[53].

Plus globalement, les années de « vaches grasses » de l’économie espagnole, permises par les bas taux d’intérêt impulsés depuis la Banque centrale européenne (BCE) et la propension généralisée à l’endettement, ont favorisé l’expansion de pratiques politiques illégales. Dès 2005 éclate l’affaire Malaya, qui éclabousse l’ensemble de la municipalité de Marbella (Andalousie), alors dirigée par le Groupe indépendant libéral (GIL). Pas moins de 95 personnes sont accusées par la justice d’avoir profité de commissions liées à de grands projets de construction sur le territoire communal. Parmi les principaux prévenus, l’on retrouve deux anciens maires, Julián Muñoz et Marisol Yagüe[54].

Corruptions immobilières

Ce scandale dévoile la façon dont les partis politiques, quels qu’ils soient, conçoivent le pouvoir à l’échelle régionale et locale en Espagne et la façon dont ils s’enrichissent, soit au profit de leurs membres les plus éminents, soit pour financer leurs actions électorales. Ils profitent en réalité d’un cadre institutionnel très large, qui remonte aux premières lois urbanistiques du franquisme (notamment la Loi du Sol de 1956)[55] mais aussi aux réformes mises en œuvre par le conservateur José María Aznar (1996-2004).

La Ley del Suelo de 1998[56], qui fixe les modalités de construction et la valeur des terrains, laisse aux mains des Conseils municipaux la possibilité de classer un terrain comme propre ou impropre à la construction, moyennant une taxe qui revient aux caisses de la commune. Un tel avantage pousse les maires à faire construire le plus possible. Le propriétaire dudit terrain se voit de plus favorisé par l’accroissement constant d’une bulle immobilière entre 1998 et 2008, renforcée par le sentiment d’abondance généré par l’euro ainsi que par la ruée des touristes européens vers le littoral méditerranéen. Dans le même temps, les mécanismes de contrôle de l’urbanisme sont généralement déficients[57].

Ce phénomène a aiguisé les appétits de toutes sortes (y compris les moins légaux), poussant les partis politiques à « se gaver » par le biais de contrats avec les grandes entreprises du bâtiment et des travaux publics[58]. Se sont alors enchaînées les infrastructures publiques toutes plus somptueuses les unes que les autres (aéroports, musées, centres de loisirs, autoroutes, gares pour trains à grande vitesse, complexes sportifs) mais dont le coût était faramineux et dont l’utilité s’est parfois avérée incertaine[59].

Outre le fait que de tels chantiers ont laissé dans leur sillage d’importantes affaires de corruption liées au versement de juteuses commissions, ils ont aussi nourri la croissance excessive des caisses d’épargne régionales (cajas de ahorro) dont la restructuration s’est faite dans la douleur après l’éclatement de la bulle immobilière[60]. Or, ces caisses d’épargne étaient souvent dirigées par des cadres issus des partis politiques nationaux ou régionaux, lesquels ont péché non seulement par imprévoyance mais aussi par détournement de fonds ou blanchiment d’argent[61]. Le retentissant scandale des cartes de crédit illégales de la caisse d’épargne madrilène Bankia (les tarjetas black)[62] a beaucoup frappé l’opinion mais il est loin d’être un cas isolé.

Régionalisme et corruption

De fait, les communautés autonomes semblent être devenues le principal foyer de corruption politique en Espagne.

En janvier 2017, le Conseil général du Pouvoir judiciaire (CGPJ, instance de gouvernement de la justice outre-Pyrénées) montrait ainsi que la Catalogne était la région la plus concernée par des affaires de ce type (303 personnes sur le banc des accusés), loin devant l’Andalousie (153) et la Communauté de Madrid (145)[63].

Ce phénomène pose une fois de plus la question globale de la pertinence du système des autonomies en Espagne : « En résumé, les avantages économiques supposés de l’autonomie régionale ne sont visibles nulle part. Ils sont équivoques, incertains et ne parviennent à se manifester ni en Espagne, ni dans d’autres pays qui ont derrière eux une tradition fédérale ou qui, comme le nôtre, ont entrepris au cours des cinquante dernières années un processus de décentralisation tourmenté »[64]. L’analyse de la corruption politique peut donc être un biais par lequel les citoyens espagnols doivent réfléchir à la façon dont s’organise leur pays.

Notes

[1] Pour plus de précisions sur la crise économique, voir le dossier que j’y ai consacré pour le blog de Liliane Held-Khawam, en particulier ce chapitre : https://lilianeheldkhawam.com/2018/06/05/espagne-victime-des-crises-de-grands-travaux-inutiles-et-de-la-corruption-nicolas-klein/.

[2] Voir la série statistique du CIS : http://www.cis.es/cis/export/sites/default/-Archivos/Indicadores/documentos_html/TresProblemas.html.

[3] Voir par exemple l’édition de 2017 de cet indice : https://transparencia.org.es/wp-content/uploads/2018/02/tabla_sintetica_ipc-2017.pdf.

[4] Voir Pi, Jaume, « España se mantiene entre los países con mayor percepción de corrupción en la UE », La Vanguardia, 29 janvier 2019.

[5] Voir, par exemple, Buesa, Mikel, « El porqué de la corrupción », Expansión, 30 juin 2016.

[6] Voir Villoria, Manuel, « La corrupción en España: rasgos y causas esenciales » in Cahiers de civilisation espagnole contemporaine (de 1808 au temps présent) – Histoire politique, économique, sociale et culturelle, Angers : Presses universitaires, automne 2015, numéro 15, « Probablemente ahora hay menos corrupción de la que había cuando estábamos creciendo » et « La percepción ciudadana de la corrupción es altísima ».

[7] Ibid., « En España, la corrupción de los funcionarios es baja ».

[8] Voir Soriano, Ramón, « La corrupción política: tipos, causas y remedios » in Anales de la Cátedra Francisco Suárez, Grenade : Presses universitaires, 2011, numéro 45, « La corrupción política: una aproximación a su definición », pages 383-387.

[9] Voir López Calera, Nicolás, « Corrupción, ética y democracia » in Laporta, Francisco et Álvarez, Silvina (éds.), La corrupción política, Madrid : Alianza Editorial, 1997, pages 117-135 – c’est nous qui traduisons.

[10] Villoria, Manuel, op. cit., « En España, sin embargo, existe un problema serio de corrupción política ».

[11] Du nom d’Antonio Nombela, fonctionnaire espagnol qui dénonce en 1935 des indemnisations frauduleuses effectués par le gouvernement d’Alejandro Lerroux (Parti républicain radical) en faveur de la Compagnie d’Afrique occidentale, entreprise catalane qui gère à l’époque les liaisons maritimes entre le Río Muni (partie continentale de la Guinée équatoriale, alors colonie espagnole) et la province insulaire de Fernando-Poo. À ce sujet, voir notamment Poux, Carole et Anzemberger, Claire, Précis de civilisation espagnole et ibéro-américaine du xxe siècle à nos jours, Paris : Ellipses, 2018, « La corrupción », pages 144-151.

[12] À ce sujet, voir, par exemple, Arco Blanco, Miguel Ángel del, « La corrupción en el franquismo: el fenómeno del «gran estraperlo» » in Hispania Nova – Revista de historia contemporánea, Madrid : Presses de l’Université Charles-iii, 2018, numéro 16, pages 620-645.

[13] Voir, par exemple, Alvar Pariente, Víctor, La financiación de los partidos políticos en España, La Corogne : Presses universitaires, 2017, « El problema de la corrupción », page 45.

[14] Voir, par exemple, Canal, Jordi (dir.), Histoire de l’Espagne contemporaine – De 1808 à nos jours, Paris : Armand Colin, 3e édition, 2017, « La décade socialiste (1982-1996) », pages 271-272.

[15] Le terme espagnol correa et son équivalent allemand Gürtel signifient « ceinture ».

[16] Voir Alvar Pariente, Víctor, op. cit., pages 45-46.

[17] Voir Menéndez, María, « Rajoy, testigo de Gürtel y primer presidente que declara en un juicio », RTVE, 26 juillet 2017.

[18] Voir Carpio, José, « La Audiencia Nacional condena al PP por lucrarse en la trama Gürtel y acredita la caja B », RTVE, 24 mai 2018.

[19] Voir, par exemple, Romero, José Manuel, « Anticorrupción apunta, diez años después, a la jefa de todos los corruptos », El País, 7 août 2019.

[20] Voir, par exemple, Rincón, Reyes, « El Supremo aboca a Rodrigo Rato a ir a prisión por las «tarjetas black» », El País, 3 octobre 2018.

[21] Voir, par exemple, Nieto, Juan, « «Taula»: el caso que acabó con la carrera de Rita Barberá », El Mundo, 23 décembre 2016.

[22] Voir Buesa, Mikel, op. cit.

[23] Sigle signifiant Expedientes de Regulación de Empleo, équivalents de nos plans de compression du personnel.

[24] Voir Ortega, Javier, « El alcalde de Zaragoza y todo su equipo de Gobierno, de Podemos e IU, imputados por prevaricación », El Mundo, 7 juillet 2018.

[25] Voir « «Kichi», ante el juez imputado por prevaricación y malversación en la gestión de los chiringuitos de Cádiz », ABC, 5 novembre 2018.

[26] Voir Costantini, Luca, « El juez imputa a Carlos Sánchez Mato y Celia Mayer por el caso del Open de tenis », El País, 21 juin 2017.

[27] Voir, par exemple, Solé Altimira, Oriol et Rodríguez, Pau, « No era el 3% sino el 4%: las claves de la sentencia que confirma las mordidas a CDC a través del Palau », El Diario, 15 janvier 2018.

[28] Voir, par exemple, Vega, Maxi, « «Caso de Miguel»: la corrupción a la vasca, a la espera de sentencia », El Mundo, 26 décembre 2018.

[29] Voir Buesa, Mikel, op. cit.

[30] Voir, par exemple, Rodríguez Teruel, Juan et Casal Bértoa, Fernando, « La financiación de los partidos políticos: España en perspectiva comparada » in Presupuesto y gasto público, Madrid : Institut des Études fiscales, 2016, numéro 82, pages 161-162 ; et Navarro, Joan, « El problema de la financiación de los partidos políticos en España », La Información, 5 février 2013.

[31] Voir Rodríguez Teruel, Juan et Casal Bértoa, Fernando, op. cit.

[32] Ibid., page 162.

[33] Du nom du secrétaire aux finances du PP en 1989, Rosendo Naseiro, qui a organisé un réseau de commissions illégales auprès d’entreprises privées – voir Alvar Pariente, Víctor, op. cit., page 44.

[34] Voir le texte intégral de cette loi (en espagnol) sur le site du Bulletin officiel de l’État : https://www.boe.es/buscar/act.php?id=BOE-A-2007-13022.

[35] Voir Rodríguez Teruel, Juan et Casal Bértoa, Fernando, op. cit., pages 162-163.

[36] Voir Alvar Pariente, Víctor, op. cit., « Legislación vigente », page 10.

[37] Voir Alvar Pariente, Víctor, ibid., « Financiación pública », pages 12-24 ; et Rodríguez Teruel, Juan et Casal Bértoa, Fernando, op. cit., page 164.

[38] Voir « La financiación de los partidos políticos », infographie d’El País, 22 mars 2019.

[39] Voir « Cómo se financian los partidos políticos y otras respuestas sobre sus cuentas », Europa Press, 6 février 2019.

[40] Voir Alvar Pariente, Víctor, op. cit., page 12 et pages 15-16.

[41] Ibid., page 25.

[42] Voir Sevillano, Elena et Barrón, Íñigo de, « Así se financian los partidos políticos: el 80% del dinero es público », El País, 23 mars 2019 ; Alvar Pariente, Víctor, ibid., « Financiación de los principales partidos en España », pages 38-42 ; et « Las carencias del modelo de financiación de partidos políticos: una asignatura pendiente en España », El Cierre Digital, 22 avril 2019.

[43] À ce sujet, voir notamment Alvar Pariente, Víctor, ibid., « Ley electoral », pages 34-38.

[44] Voir Rodríguez Teruel, Juan et Casal Bértoa, Fernando, op. cit., page 167.

[45] Ibid., pages 160 et 165.

[46] Voir Alvar Pariente, Víctor, op. cit., « Mecanismos de control », pages 52-53.

[47] Voir Navarro, Joan, op. cit.

[48] Voir Rodríguez Teruel, Juan et Casal Bértoa, Fernando, op. cit., page 167.

[49] Voir, notamment, « Las CCAA son las regiones que más dinero público manejan de la UE », Libre Mercado, 17 juin 2014 ; et Estructura del sistema impositivo español, Barcelone : Département d’Économie politique et de Finances publiques de l’Université de Barcelone, 2010, en particulier « La descentralización fiscal en España ».

[50] Voir Villoria, Manuel, op. cit., « La corrupción se da sobre todo en el nivel local de Gobierno y, hasta cierto punto, en el nivel autonómico ».

[51] À l’origine, le terme espagnol chiringuito désigne une buvette, une paillote, un bar situé sur une plage. Son sens a dérivé pour désigner toute entreprise à l’utilité douteuse et aux pratiques soupçonnées d’illégalité.

[52] Voir, par exemple, « Empieza la purga de chiringuitos en Andalucía con el fin de 70 consorcios fantasma », Libre Mercado, 26 février 2019.

[53] Voir, par exemple, « La frustrante e incomprensible impunidad de la familia Pujol », El Mundo, 12 décembre 2016 ; et « Nuevo caso de nepotismo en la Generalitat: el Govern coloca a Ramona Barrufet de asesora de Territori », Catalunya Press, 3 août 2018. Il ne s’agit que de deux exemples parmi bien d’autres…

[54] Voir Alvar Pariente, Víctor, op. cit., « El problema de la corrupción », page 45.

[55] Voir Villoria, Manuel, op. cit., « Las causas fundamentales de corrupción han tenido o tienen que ver con defectos institucionales muy graves y áreas de riesgo muy poco protegidas ».

[56] Voir le texte complet (en espagnol) de la loi sur le site du Bulletin officiel de l’État : https://www.boe.es/boe/dias/1998/04/14/pdfs/A12296-12304.pdf.

[57] Voir Villoria, Manuel, op. cit.

[58] Id.

[59] Voir, par exemple, « La BBC señala los proyectos que arruinaron las Administraciones », El País, 27 juillet 2012.

[60] À ce sujet, voir Herrero Batalla, Teresa et Teijeiro Pita da Veiga, Luis, « La reestructuración de las cajas de ahorro tras la crisis » in Cuadernos de información económica, Madrid : FUNCAS, octobre 2012, numéro 229, pages 113-121.

[61] Voir, par exemple, Arechederra, Luis, « Juicio a las cajas de ahorro: la fiesta que acabó en los tribunales », ABC, 28 janvier 2015.

[62] Voir López-Fonseca, Óscar et Barrón, Íñigo de, « Rodrigo Rato pide «perdón a la sociedad» al ingresar en la cárcel de Soto del Real », El País, 25 octobre 2018.

[63] Voir Marraco, Manuel, « Cataluña lidera el ránking de corruptos procesados », La Vanguardia, 12 janvier 2017.

[64] Buesa, Mikel, La pachorra conservadora – Política y economía en la gobernación de Rajoy, Madrid : La Esfera de los Libros, 2015, « Economía territorial de España: ¿un dividendo de la descentralización? », page 121 – c’est nous qui traduisons.

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À propos de l’auteur
Nicolas Klein

Nicolas Klein

Nicolas Klein est agrégé d'espagnol et ancien élève de l'ENS Lyon. Il est professeur en classes préparatoires. Il est l'auteur de Rupture de ban - L'Espagne face à la crise (Perspectives libres, 2017) et de la traduction d'Al-Andalus: l'invention d'un mythe - La réalité historique de l'Espagne des trois cultures, de Serafín Fanjul (L'Artilleur, 2017).
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