Mondial au Qatar : une opportunité pour la question israélo-palestinienne…

19 novembre 2022

Temps de lecture : 2 minutes

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Mondial au Qatar : une opportunité pour la question israélo-palestinienne…

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La coupe du monde au Qatar sera peut-être l’occasion d’intensifier les relations diplomatiques avec Israël. Preuve que sport et diplomatie peuvent utilement s’associer.  

La relation entre le Qatar et Israël révèle depuis l’origine une trajectoire ambivalente : défiance d’un côté, volonté de ne pas rompre totalement les liens du dialogue de l’autre.

Contrairement à ses voisins – les Émirats arabes unis (EAU) et Bahreïn – désormais liés par les accords dits « d’Abraham », souscrits entre septembre et décembre 2020, entre les EAU, Bahreïn, Maroc, Soudan) avec l’État hébreu – le Qatar a toujours conditionné la normalisation de sa relation avec Israël à la création d’un État palestinien. Pour autant, en 1996, il avait été le premier pays du Golfe à établir des relations diplomatiques avec Tel-Aviv et ce, jusqu’en 2000.

Une « Nouvelle ligne »

Récemment encore, si les autorités qataries déclaraient vouloir maintenir une « relation de travail » avec leurs homologues israéliens afin de préserver, en particulier, leur aide aux Palestiniens, la perspective d’un « réchauffement » diplomatique semblait assez illusoire.

Mais un événement sportif vient aujourd’hui changer la donne : la Coupe du monde de football qu’accueille le Qatar durant un mois et qui débutera dans moins de deux semaines.

Dès le printemps 2022, Israël annonçait ainsi que ses ressortissants pourraient assister à ce Mondial, estimant même qu’une telle décision pouvait ouvrir « une nouvelle porte » avec le pays hôte.

Parler de « nouvelle ligne » aurait sans doute été plus juste, à l’heure où l’on apprend la création d’un couloir aérien entre les deux pays, aussi inédit qu’emblématique : en effet, à la faveur de ce rendez-vous planétaire, des supporters israéliens et palestiniens feront ensemble le déplacement vers Doha et pourront ainsi partager les joies et les émotions associées à ce tournoi.

Ce fait majeur est le produit d’un dialogue manifestement engagé depuis plusieurs mois. Associant la fédération internationale de football ainsi que des représentants qataris, Israéliens et Palestiniens, il démontre, une fois de plus, la capacité d’un sommet mondial à convoquer l’inattendu.

Boycott ?

Et c’est peut-être là une réponse aux partisans du « boycott », très mobilisés ces dernières semaines : sans ignorer la légitimité de certaines critiques, réserves ou questions, on voit quand même que se placer sous le regard du monde oblige généralement un pays à prendre en compte la pression qui le vise.

Dès lors, deux conceptions s’opposent : stigmatiser dans une logique de marginalisation, quitte à pérenniser l’objet de ce qu’on dénonce, ou assumer l’ouverture en pariant sur des avancées devenues à tout le moins probables.

« Ephémère » ou « symbolique », diront certains. Peut-être ! Mais un pas tout de même. Un acte sur lequel peu auraient parié. D’ailleurs, la politique ne se nourrit-elle pas aussi de ces symboles qui ont valeur de messages ? Des « ennemis » qui volent ensemble vers une même destination, une passerelle commune, un rêve et du plaisir en partage.

Nulle candeur dans ces propos, juste le constat d’un espoir que personne ne doit jamais sous-estimer. Qui n’efface rien bien entendu, mais autorise, et c’est déjà considérable, à ne rien exclure non plus.

Qu’on se souvienne de cette conviction exprimée à l’époque par Yitzhak Rabin : « Nous avons réussi des choses impossibles. Nous avons moins bien réussi les choses possibles » …

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À propos de l’auteur
Emmanuel Dupuy

Emmanuel Dupuy

Président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE)
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