[colored_box bgColor= »#f7c101″ textColor= »#222222″]Cette recension a été publiée dans le numéro 15 de Conflits. Si vous souhaitez acheter ce numéro, rendez-vous sur la e-boutique de Conflits en cliquant ici.[/colored_box]
Ancien diplomate resté fidèle aux principes gaulliens, Michel Raimbaud a servi dans un grand nombre de pays arabes et africains. Cette deuxième édition, abondamment documentée, récemment enrichie et mise à jour, se veut avant tout une tentative de désintoxication.
Avec un humour corrosif, l’auteur tire à boulets rouges sur les pompiers pyromanes néoconservateurs des deux rives de l’Atlantique. Il revient sur la «démocratisation » prônée par Bush Jr, grossier prétexte pour le Grand Moyen-Orient en y cassant les États-nations à forte identité, afin de les réduire à un patchwork d’entités confessionnelles ou ethniques. Objectif : faire en sorte que l’Amérique s’assure le contrôle stratégique de la « ceinture verte islamique ».
Jugée hétérodoxe sinon hérétique lors de la parution de l’ouvrage en 2014, cette thèse a acquis droit de cité. Il ne s’agit pas de conspirationnisme, car ce « grand dessein » annoncé par ses promoteurs depuis des lustres, avec le concours de nombreux alliés dans le monde arabe, notamment dans la mouvance islamiste qui a cru tenir une occasion historique d’imposer sa vision politico-religieuse. Car il existe une convergence paradoxale entre djihadistes et « néocons » qui poursuivent tous deux un objectif millénariste aux intérêts convergents.
En 700 pages, l’auteur revisite les principaux événements historiques qui ont bouleversé la région, décrypte les théories néoconservatrices du chaos constructeur – le false flag et la théorie du fou. Nul espoir de fléchissement de cet impérialisme belliqueux tant que les locataires de la Maison-Blanche devront se soumettre à « l’État profond » et au « complexe militaro-industriel », ce « parti de la guerre » qui n’appréciait pas la diplomatie apaisante de Jimmy Carter (futur Nobel de la Paix en 2002) ou du « think tank collectif » qui a fait d’Obama un autre « néocon » malgré lui. Bien qu’il se vante d’avoir gagné contre l’Establishment, l’imprévisible Donald Trump pourrait se révéler l’avatar le plus achevé du néoconservatisme…
T. Y.
[colored_box bgColor= »#DCEDC8″ textColor= »#222222″]Michel Raimbaud, Tempête sur le Grand Moyen-Orient, 2e édition enrichie et mise à jour, Éditions ellipses, 768 p., 28 €[/colored_box]
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