Afrique, Chesapeake, Kolwezi, humanitaire, les écrivains et la mort. Présentation des livres de la semaine.
Olivier d’Auzon, Afrique 3.0 – Les nouveaux défis du continent, Éditions Erick Bonnier, 24€
La puissance de l’Occident est fortement contestée par les puissances montantes – ou qui l’ont dépassé – telles que la Chine, l’Inde, la Russie ou la Turquie. Chez le « Sud global », le sentiment anti-occidental ne cesse de croître, face à la multiplication de nouveaux partenaires parmi ces nouvelles puissances. Tel est le cas de l’Afrique, qui comptera 2,5 milliards d’habitants d’ici 2050, quand l’Europe en comptera seulement 450 millions. L’Occident, et la France en particulier, doivent donc s’adapter à ce nouveau système mondial dans lequel les Occidentaux n’ont plus le monopole de la puissance.
Jean-Christophe Chaumery, Chesapeake – La victoire française qui changea le monde, Éditions Pierre de Taillac, 26,90€
Dans cette synthèse historique richement illustrée et documentée, l’auteur – officier de marine – nous fait traverser l’Atlantique et 243 ans d’histoire pour rejoindre l’amiral de Grasse et ses marins, en ce glorieux jour de septembre 1781, où la marine française défit la Royal Navy dans la baie de Chesapeake. Cette victoire rappelle le rôle décisif du combat naval dans une guerre de haute intensité. Plonger dans son histoire militaire, c’est en tirer de précieux enseignements pour mieux préparer l’avenir.
Arnaud Érulin, L’honneur d’un colonel – De l’Algérie… à Kolwezi, Éditions Pierre de Taillac, 22,90€
En mai 1978, lorsqu’est déclenchée l’opération Bonite, le colonel Érulin saute sur Kolwezi, avec le 2e régiment étranger de parachutistes. En prenant de nombreux risques, en toute connaissance de cause, il mène à bien l’opération de libération d’otages. De retour en France, il est une gloire nationale. Dès son retour du Zaïre cependant, il est victime d’une campagne de diffamation menée par le parti communiste et liée à sa participation à la guerre d’Algérie en tant que jeune lieutenant. Le colonel reçoit l’ordre du pouvoir politique et de sa hiérarchie de garder le silence. Jusqu’à sa mort prématurée en 1979, il appartiendra à la Grande Muette et, par devoir, ne dit jamais un mot pour se défendre. Ce livre, écrit par son fils, cherche à laver l’honneur du colonel, dans un vibrant hommage à un officier d’une grande valeur.
Cécile Avena, Seules les montagnes ne se croisent pas – Une humanitaire au Sahel, Grasset, 19,50€
Dans ce poignant témoignage, on découvre la vie des travailleurs humanitaires, aux côtés de Cécile, jeune diplômée, qui quitte la France pour le Sahel central en 2019. Elle y découvre Niamey, son climat, sa culture, et ses habitants. Quand soudain, depuis son téléphone, elle apprend une terrible nouvelle : ses collègues, partis en excursion dans le sanctuaire des girafes, ont été tués par une attaque islamique. Après le choc, comment se relever ? Comment retrouver sa place ? Dans ce récit bouleversant, l’auteur cherche à conjurer sa peur de l’oubli et à sortir du déni.
Robin Nitot, La plume et le tombeau – Dix écrivains face à la mort, Salvator, 19,80€
La mort d’un écrivain est sa dernière signature. Elle fait partie de son œuvre, et l’achève. L’auteur choisit dix écrivains dont il étudie les œuvres et leur rapport à la mort, afin de deviner comment, d’une manière ou d’une autre, ils ont annoncé la fin qui les attendait. Car écrire, selon lui, c’est écrire vers sa fin.