Guerre Russie / Ukraine, Louis II de Bavière, Etats-Unis, écologie et christianisme, guerre économique : aperçu des livres de la semaine.
Dario Battistella, La Guerre Russie-Ukraine – Une analyse réaliste, Presses de l’Université de Montréal, 30€
La guerre, activité violente, collective et organisée, est tout sauf un accident. L’invasion russe de l’Ukraine a choqué l’Occident, qui croyait encore à l’obsolescence des guerres. Elle a réhabilité les analyses réalistes de relations internationales, que l’on avait quelque peu oubliées. « La guerre est de tous les temps historiques et de toutes les civilisations. » disait Raymond Aron. C’est dans cette approche que l’auteur présente, dans une argumentation remarquablement fondée et documentée, les raisons du conflit.
Jacques Bainville, Louis II de Bavière, Tallandier, 9,50€
On apprécie que soit réédité le premier livre de Jacques Bainville, éminent intellectuel du début du XXe siècle. L’historien, au style enlevé, raconte la vie du dernier roi de Bavière, au destin malheureux. Monté sur le trône à 18 ans, grand admirateur de Wagner dont il reproduit l’environnement féérique dans son château de Neuschwanstein, admirateur aussi de Louis XIV et de Versailles qu’il copie dans son château de Herrenchimsee, le jeune Louis n’est pas fait pour gouverner. Pourtant artisan de l’unité allemande, dans une relation complexe avec Bismarck, il délègue la gestion de l’État à son gouvernement, avant d’en être évincé. Sa fin, mystérieuse et tragique, participe au mythe qui l’entoure aujourd’hui.
Guillaume Debré, La Nouvelle guerre de sécession, Fayard, 20,90€
Le compromis politique n’est plus d’actualité aux États-Unis. Partout, on cherche le conflit. Les antagonismes, ancrés depuis longtemps dans la société américaine, sont aujourd’hui renforcés, plus profonds et plus idéologiques. Cols blancs contre cols bleus ; élites contres déclassés. L’Américain se définit désormais par son identité politique. La fracture est si profonde que de nombreux Américains déménagent pour vivre dans son camp. Et si ce « grand regroupement » était le signe d’une nouvelle guerre de sécession ? Pour Guillaume Debré, journaliste à CNN puis correspondant à Washington, une sécession civique est à l’œuvre.
Nicolas Moinet, De la compétition à l’affrontement – Les sentiers de la guerre économique, VA Éditions, 18€
La crise sanitaire a marqué le basculement d’un monde, en mettant en lumière la fragilité de nos chaînes de valeur. Chaque État a compris l’importance de la souveraineté économique pour l’autonomie stratégique. La globalisation et le libre-échange sont touchés au cœur. C’est le grand retour de la guerre économique : la compétition laisse place à l’affrontement. En somme, la globalisation est plus musclée. À travers de nombreuses études de cas méticuleusement analysées, l’auteur expose les stratégies cachées des États et les batailles de l’ombre qui redéfinissent la souveraineté économique.
Benoît XVI, L’Homme au cœur de la création, Artège, 19,90€
Lorsque l’on pense Église et écologie, on pense au Pape François et à Laudato Si. Cette encyclique, du 18 juin 2015, est en effet une référence dans l’enseignement de l’Église sur l’écologie. Cependant François n’en est pas le précurseur, et il ne manque pas, dans son encyclique, de rendre hommage à ses prédécesseurs, notamment Jean-Paul II, et après lui Benoît XVI, dont il souligne la conception holistique qu’il avait des problèmes de ce monde. De fait, les enseignements de Benoît XVI sur le sujet sont nombreux et profonds. C’est le but de l’ouvrage : rassembler les textes clés du pape précurseur de l’écologie intégrale.