Toulon, histoires maritimes, guerre des Boers, batailles navales, Hamas. Aperçu des livres de la semaine.
Michel Vergé-Franceschi, Toulon. Port royal, Alpha histoire, 12€
En 1481, le comté de Provence est rattaché à la couronne de France. Les rois font alors de Toulon le grand port de guerre du Levant, jusqu’en 1789. Cette monographie richement documentée nous plonge dans trois siècles d’histoire méditerranéenne, qui décrivent les évolutions que connut le premier port de guerre du royaume sous Charles VIII, François Ier, Henri IV et Louis XIV.
Sir Arthur Conan Doyle, La Guerre des Boers, traduit, présenté et annoté par Quentin Marais, Passés composés, 26€
Traduit pour la première fois en français, l’ouvrage du grand écrivain anglais – auteur de Sherlock Holmes – raconte en détail son expérience du conflit colonial. En 1899, il s’engage dans la guerre entre l’Angleterre et les Boers en tant que médecin suppléant dans un hôpital privé. Son témoignage, dans la première partie de l’ouvrage, a été principalement écrit sur place, entre octobre 1899 et l’été 1900. La deuxième partie, mise à jour à chaque nouvelle édition – il y en a eu seize jusqu’en 1902 – raconte la fin de la guerre, jusqu’à la capitulation des Boers en mai 1902. Le récit, précieux témoignage de son temps, est aussi un outil au service de la glorification du soldat britannique, bien que critique à l’égard du commandement.
Nicolas Mazzucchi, La Confrontation en mer. L’avenir de la stratégie navale, Éditions du Rocher, 17,90€
Dans le grand basculement du monde qui est à l’œuvre, la globalisation se poursuit, mais de manière plus dure et plus musclée. La mer, principal lieu d’interconnexions et d’échanges, que cela concerne le réseau de câbles sous-marins ou le transport de marchandises, redevient un lieu de tensions, comme on le voit par exemple en mer rouge avec les attaques balistiques des Houthis sur des navires occidentaux. L’hypothèse d’un conflit entre puissance mondiale est à nouveau envisageable, sur terre comme sur mer. C’est pourquoi on assiste dans le monde entier à un réarmement naval. C’est pourquoi aussi il est essentiel de penser l’avenir de la stratégie navale. C’est la réflexion que propose Nicolas Mazzucchi, directeur de recherche en stratégie navale au sein du Centre d’études stratégiques de la Marine. Un ouvrage qui cède parfois au travers de la science politique d’être ennuyeux et de flirter avec l’intellectualisme mais qui est néanmoins une étude essentielle sur ce sujet.
Jean-Yves Delitte, Les grandes batailles navales – Tchesmé, Glénat, 15,50€
Dans la collection des grandes batailles navales de l’histoire, où figurent Actium, Lépante et Trafalgar, la bataille de Tchesmé n’est pas la plus connue. Son histoire est pourtant intéressante : l’agression cosaque d’une ville ottomane en 1770 est considérée par Mustapha III comme un casus belli. Il déclare aussitôt la guerre à la Russie, qui n’en avait nullement l’intention. La guerre se règle sur les flots, et se solde d’une victoire écrasante de la marine russe de Catherine II, qui en profite pour étendre son empire vers les rives de la mer Noire. Tel est pris qui croyait prendre ! Une bande dessinée remarquablement documentée et dessinée par le peintre officiel de la Marine belge.
Christophe Oberlin, Cheikh Yassine. Le fondateur du Hamas, Éditions Erick Bonnier, 22€
A l’heure où la bande de Gaza est sous le feu des projecteurs, Ahmed Yassine est presque oublié en Occident. Farouche opposant aux accords d’Oslo et aux négociations avec Israël, il est pourtant le fondateur et dirigeant spirituel du Hamas jusqu’en 2004, année de son assassinat lors d’une attaque israélienne. De nombreux acteurs politiques palestiniens revendiquent aujourd’hui son héritage. Dans cet ouvrage semé de témoignages de ceux qui l’ont côtoyé et qui ont participé avec lui à la réflexion stratégique du mouvement nationaliste palestinien, on découvre la vie du Cheikh, et son héritage, jusqu’en 2024.