L’Italie devient le quatrième exportateur mondial

24 octobre 2024

Temps de lecture : 3 minutes

Photo : Milan, Assemblée générale d'Assolombarda, Italie - 03 Jul 2023 Claudio Furlan/LaPresse/Shutters/SIPA

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L’Italie devient le quatrième exportateur mondial

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Quand la plupart des pays du monde sont bousculés par les tensions géopolitiques et les turbulences économiques, l’Italie est parvenue à sortir de sa stagnation après seize années de croissance mitigée et de profondes récessions, notamment pendant la crise de la dette souveraine et la pandémie de COVID-19.

En plein milieu des risques géopolitiques, des tensions internationales et des turbulences économiques et financières mondiales, l’Italie a réussi à sortir de la stagnation après seize années de croissance mitigée et de profondes récessions, notamment pendant la crise de la dette souveraine et la pandémie de COVID-19.

Autre fait, tout aussi marquant, concerne le commerce extérieur dont l’économie est fortement dépendante. Les exportations représentent non seulement 40% du PIB, mais sont aussi une composante cruciale pour la réduction du déficit et de la dette publique.

Au cours des sept premiers mois de l’année, l’Italie a augmenté ses exportations, dépassant pour la première fois le Japon et devenant le quatrième exportateur mondial, derrière la Chine, les États-Unis et l’Allemagne. Il s’agit d’un résultat historique si on pense que la population active en Italie est de 23,7 millions contre 69,3 millions au Japon. Les données de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) confirment donc la croissance constante des exportations italiennes depuis 2016, passant de 480 à 626 milliards d’euros en 2023. Selon les prévisions du gouvernement, les exportations devraient atteindre 680 milliards en 2025 et dépasser les 700 milliards en 2026.

Alors, de quels avantages compétitifs l’Italie dispose-t-elle pour continuer à se développer sur les marchés internationaux et maintenir son leadership mondial dans certains secteurs ?

Entreprises exportatrices : Selon l’ISTAT, en 2022, l’Italie comptait environ 35 000 entreprises exportatrices employant de 10 à 500 salariés. Fait important : les entreprises des secteurs du luxe, de la mode, de la mécanique de précision, de la pharmacie et de l’agroalimentaire exportent jusqu’à 70 % de leur production.

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Nouveaux marchés : L’Europe et les États-Unis représentent les premiers marchés des exportations italiennes. Cependant, les entreprises ont su développer de nouveaux marchés émergents, comme le Mexique, le Brésil, la Colombie, la Turquie, la Serbie, l’Égypte, le Maroc, l’Afrique du Sud, l’Inde, la Chine, le Vietnam et Singapour. Ces pays représentent actuellement 80 milliards d’euros d’exportations italiennes, et elles pourraient atteindre 95 milliards d’ici 2027, grâce aux importants investissements de ces derniers dans les secteurs clés où l’Italie excelle comme la mécanique, l’énergie, les infrastructures.

Stratégie de niche : La stratégie de niche représente un élément majeur du commerce extérieur italien. C’est grâce à ses très nombreuses niches dans lesquelles le pays est leader mondial que la balance commerciale est excédentaire de 100 milliards de dollars hors minéraux énergétiques.

Flexibilité : Les entreprises tricolores sont reconnues pour leur flexibilité. Cet atout leur permet de personnaliser les produits en fonction des requêtes spécifiques des clients, de répondre rapidement aux changements de la demande et de s’adapter aux nouveaux besoins du marché.

Les exportations, bien qu’elles représentent une composante vitale du PIB et offrent des opportunités de développement, en particulier dans des secteurs hautement spécialisés, ne suffisent pas à elles seules à résoudre certains problèmes systémiques dont le pays souffre. L’Italie doit impérativement adopter des mesures stratégiques ciblées pour permettre l’accroissement de son économie. Et pour cela il faut qu’elle apporte des solutions concrètes en matière de :

Dépendance énergétique : L’Italie est le pays européen avec le plus haut degré de dépendance énergétique, égal à 73,5 %. Le coût de l’énergie pèse sur la compétitivité des entreprises italiennes. L’Italie paie 10,1 % de plus que la France, 13,4 % de plus que l’Allemagne et 44,4 % de plus que l’Espagne. Promouvoir le développement des énergies renouvelables afin d’améliorer la sécurité énergétique et aussi de réduire les coûts est doublement important.

Pression fiscale : Baisser les impôts sur les entreprises et sur le travail pour réduire les coûts de gestion et encourager l’embauche de personnel.

Recherche & Développement : Promouvoir des politiques d’incitation à la recherche et au développement (R&D), avec des financements ciblés et des allègements fiscaux pour les entreprises qui investissent dans l’innovation.

Déficit de compétences : Le déficit de compétences touche les secteurs technologiques, mais aussi l’industrie. Les implications négatives sont nombreuses pour l’économie et pour l’emploi, rendant difficile pour les entreprises de trouver des travailleurs possédant les compétences nécessaires et diminuant ainsi leur développement. Une intervention coordonnée entre les entreprises, les institutions et le système éducatif est donc essentielle pour combler le vide et préparer le pays aux défis de l’avenir.

Dimension des entreprises : L’augmentation de la taille des PME est fondamentale pour améliorer la compétitivité et la résilience économique. Les PME italiennes se caractérisent souvent par une taille trop petite qui ne leur permet pas d’investir dans les nouvelles technologies, d’accéder à des financements à des conditions avantageuses et d’être compétitifs sur les marchés internationaux.

Transition numérique : La numérisation de l’administration publique et la réduction de la bureaucratie sont essentielles pour attirer les investissements étrangers, mais aussi pour améliorer la productivité. Former les fonctionnaires à acquérir des compétences numériques est essentiel pour accompagner la transition.

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À propos de l’auteur
Edoardo Secchi

Edoardo Secchi

Entrepreneur, investisseur, conseilleur économique. Président fondateur d’Italy-France Group et fondateur du club Italie-France.

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