[colored_box bgColor= »#f7c101″ textColor= »#222222″]Cette recension a été publiée dans le numéro 20 de Conflits. Si vous souhaitez acheter ce numéro, rendez-vous sur la e-boutique de Conflits en cliquant ici.[/colored_box]
Rares sont les géographes à se référer à l’Eurasie. Aujourd’hui, les projets russes d’Union économique eurasiatique et chinois des nouvelles routes de la soie transforment notre perception de ce continent et de son enveloppe maritime. C’est là tout l’intérêt de l’approche géo-historique de Michel Bruneau qui, en retraçant les principales trajectoires spatio-temporelles des peuples et des Empires qui ont « construit l’Eurasie » à partir de ses deux extrémités ouest et est, démontre comment un espace eurasiatique a pu fonctionner dans la longue durée.
La paternité du terme Eurasie revient au géographe français Élysée Reclus (1905). Sa nature a évolué au gré des interprétations et des projets impérialistes. De l’Antiquité à la première moitié du XXe siècle, l’Eurasie a été bâtie par des impérialismes successifs et concurrents qui obéissaient à des logiques territoriales propres. En cela, ce continent s’est construit par des conquêtes, des migrations et des échanges d’un bout à l’autre de ce vaste territoire par voie terrestre. Mais l’Eurasie a aussi très largement bénéficié des échanges et conquêtes par la voie maritime du sud de la Méditerranée à l’océan Indien et à l’océan Pacifique, à travers isthmes et détroits.
Avec le XXe siècle, les stratégies de conquêtes et d’homogénéisation territoriale cèdent la place à la croissance économique et au développement qui deviennent le moteur principal de l’affirmation d’un espace eurasiatique, le long des axes d’échanges et de circulation.
En guise de conclusion, Michel Bruneau note qu’un espace eurasiatique a tendance à se former de nouveau en s’appuyant sur la croissance économique et le développement. Les accords de libre-échange ainsi que corridors économiques continentaux ou maritimes configurent la nouvelle Eurasie. Avec ses chantiers de routes de la soie, la Chine s’affirme comme le moteur principal du développement des infrastructures de transports et de communications qui donneront plus de cohésion à cet ensemble continental.
T. Y.
[colored_box bgColor= »#DCEDC8″ textColor= »#222222″]Michel Bruneau, L’Eurasie. Continent, empire, idéologie ou projet, CNRS éditions, 354 pages, 25 euros.[/colored_box]
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