Largement utilisées dans les conflits, les mines sont de types et d’usages différents. Explication de leurs fonctionnements et de leurs typologies.
Les mines ont trois effet
Premier effet : protéger un dispositif. En étant placées autour de ce dispositif, les mines antipersonnelles empêchent les personnels d’approcher et les mines antichars empêchent le déplacement des véhicules.
Deuxième effet : les mines sont faites pour contraindre, c’est à dire que les forces armées disposent des bouchons mines à certains endroits, ce qui va obliger à passer par d’autres endroits, contraignant ainsi les déplacements, ce qui permet de créer des embuscades. En contraignant à prendre un itinéraire plutôt qu’un autre, il est possible d’attendre les troupes adverses et de les attaquer.
Troisième effet : elles neutralisent des zones, ce qui permet de protéger le dispositif. Mais avec les mines dispersables, elles peuvent être utilisées dans une manœuvre. C’est-à-dire que lorsque des blindés arrivent à un endroit, si celui-ci n’est pas encore miné, il est possible de tirer des missiles de roquettes qui ont des mines dispersables à l’intérieur, ce qui permet de miner très rapidement.
Exemple opérationnel : des blindés avancent sur une zone. On les contraint à utiliser un passage car le terrain est miné, donc ils empruntent le passage non miné qui est celui souhaité par l’adversaire. Ensuite, on leur tire dessus et on disperse des mines derrière leur dispositif. Ce qui fait que quand ils opèrent un demi-tour ils tombent sur des mines qui n’étaient pas là quand ils sont passés à l’aller.
Mais, par la suite, s’il y a une avancée de l’armée qui a attaqué, elle sera à son tour bloqué par le champ de mines. Celui-ci la protégeait mais il devient désormais un obstacle.
Les dispositifs de mines ont donc un côté un peu rigide, c’est à dire que quand il est mis en place il est très compliqué de le retirer. Certes, l’armée qui a placé le dispositif dispose d’un avantage car elle sait où se trouvent les mines. Mais comme celles-ci peuvent bouger, cet avantage peut devenir un inconvénient.
Mine antipersonnelle russe. SOPA//SOPAIMAGES_SOPA0635/Credit:SOPA Images/SIPA/2310160928
Le déminage
Il existe deux systèmes principaux pour le déminage.
Le système à fléaux, qui fonctionne comme des charrues qui amènent devant eux des fléaux qui battent la terre et qui font exploser mines devant.
Un autre système est celui des chartes de déminage. Ce sont des chartes qui avancent comme des stocks de charrues devant qui soulèvent les mines et qui les font sauter.
Mais si le déminage est possible, cela ralentit malgré tout énormément le dispositif.
Déminage dans la région de Kharkiv //UKRINFORMAGENCY_ukr06575/Credit:V Madiyevskyy/UKRINFORM/SIPA/2310251555
Les engins explosifs
Les mines sont à distinguer des engins explosifs, qui ont été beaucoup utilisés au Sahel et qui ont causé la mort de plusieurs soldats français. Ce sont des charges explosives beaucoup plus lourdes que les mines, pouvant atteindre jusqu’à 40 kg. Ce ne sont pas des bouchons, comme pour les mines, mais des engins disposés sur les pistes. Il y a deux façons de les allumer. Soit ils se déclenchent au passage du véhicule, soit ils sont déclenchés à distance, par l’adversaire, au moment où le véhicule passer dessus. L’enjeu est donc de le disposer à un endroit, de le camoufler puis de contrôler les passages à proximité.
Les types de mines
Certaines mines ont un double déclenchement, sismique et métallique. Donc il suffit qu’une grosse masse métallique passe à proximité ou fasse trembler la terre pour déclencher le dispositif.
D’autres sont radiocommandées, ce qui permet de les déclencher au moment du passage d’un véhicule, comme les engins explosifs.
On trouve également les mines bondissantes, actionnées par un fil. Il suffit de toucher le fil pour que la mine saute et explose sur une hauteur de près d’un mètre cinquante, délivrant des petites billes d’acier autour d’elle, qui blessent ou tuent les personnes qui sont dans un rayon donné en fonction de la puissance de la mine.
Certaines mines sont déclenchées par un système de type infrarouge ou radar : un faisceau est disposé qui déclenche l’engin automatiquement quand une personne passe.
Or non seulement ces mines peuvent rester des années mais elles bougent en fonction des intempéries. Donc même si l’on dispose du plan de mines, celui-ci ne correspond plus à l’état réel des mines au bout de quelques semaines de pose. Ce qui rend le déminage particulièrement difficile, comme les pays de l’ex-Yougoslavie peuvent encore le constater.
