Guerre de Cent Ans, Vikings, prises d’otages, guerres nucléaires et guerres mondiales, sélection de quelques parutions récentes.
Guerre et histoire
Amable Sablon du Corail, La guerre de Cent Ans. Apprendre à vaincre, Passés Composés, 25€
Remise au goût du jour sous le Second Empire, la guerre de Cent Ans opposa pendant plus d’un siècle (1337-1453) deux dynasties françaises : les Plantagenêt sur le trône d’Angleterre et les Valois régnant sur le Royaume de France.
Comment après de cuisantes défaites comme Crécy et Azincourt, les rois de France l’ont-ils finalement emporté sur la perfide Albion ?
C’est en retraçant tout le récit de cette guerre qu’Amable Sablon du Corail nous expose la stratégie globale des Valois qui a permis de vaincre l’Angleterre lors de cet affrontement total entre les deux royaumes. Le livre est étayé de cartes éclairantes permettant d’avoir une vision plus claire de la situation donnée et des différents mouvements opérés par les deux nations belligérantes.
De Philippe VI à Charles VII en passant par la naissance de l’impôt et de l’absolutisme, cette œuvre complète nous révèle tous les moyens qui ont permis finalement au Royaume de France de l’emporter, tant d’un point vu militaire et stratégique que d’un point de vue politique et social, conquérant à la fois les cœurs et les citadelles.
Otages
Doron Levy, Crises d’otages, Éditions du Cerf, 22€
Pratique vieille comme le monde, la prise d’otage a cependant bien évolué depuis l’Antiquité et le Moyen-Âge. Nous pourrions même parler, à l’époque, d’un ‘’don ou remise d’otage’’, utilisé comme garantie en attendant la réalisation d’un accord, d’une promesse.
Tout comme le statut d’otage a changé au cours des siècles, les motivations et méthodes ont-elles aussi connu quelques changements, pour arriver aujourd’hui à être principalement utilisées pour une demande de rançon ou des revendications terroristes (15% des actes terroristes sont des prises d’otages selon le Département d’État américain).
Réelle industrie criminelle ayant connu un essor considérable, la prise d’otage en tant que crise demande une gestion très spécifique et des méthodes de résolution bien particulières dont Doron Levy nous livre quelques clefs.
Souhaitant dépeindre tous les protagonistes, de la victime au négociateur, en passant par les politiques et les assureurs, l’auteur dépeint également ’image du ravisseur et du bourreau.
Il décrypte finalement les moyens de survie mis en œuvre (ou à mettre en œuvre) par les otages ainsi que l’épreuve de ‘’l’après’’, celle du retour et de la reconstruction, offrant une lueur d’espoir dans cet univers sombre et brutal.
Guerre nucléaire
Vincent Touze, Comment Kennedy évita la troisième guerre mondiale, Octobre 1962. Journal de la crise des missiles. Éditions Archipoche, 11€
Le 3 juin 1961, Kennedy et Khrouchtchev se rencontraient à Vienne. Moins d’un an et demi plus tard, les deux chefs des nations les plus puissantes du monde allaient le faire trembler, à travers la crise la plus importante de la Guerre froide.
En effet, le 16 octobre 1962 sont apportées au président américain les preuves irréfutables de la présence de missiles nucléaires soviétiques sur l’île de Cuba.
Revenant très vite sur son idée première d’une riposte surprise immédiate, Kennedy s’engage alors dans un combat singulier avec Khrouchtchev pour résoudre cette crise. Le monde occidental retiendra son souffle pendant plus d’une semaine, craignant le début d’une nouvelle guerre mondiale.
Décortiquant la crise côté américain au jour le jour, presque heure par heure, l’auteur nous partage ici les leçons retenues des archives des conversations secrètes du Président avec ses conseillers auxquelles il a eu accès. Mais au-delà d’un simple récit, ce livre suit John Fitzgerald Kennedy au cœur d’un cours magistral de leadership mené à bien dans l’une des plus grandes crises géopolitiques de l’après-guerre que le monde est connu.
Les hommes du Nord
Lucie Malbos, Le Monde Viking, Portraits de femmes et d’hommes de l’ancienne Scandinavie, Tallandier, 21,90€
Malgré tout l’imaginaire que nous avons autour des Vikings, nous n’en avons finalement qu’une définition vague et erronée.
C’est ce que nous révèle Lucie Malbos dans cet ouvrage consacré aux anciens Scandinaves qui ne s’avère pas tous être des Vikings contrairement à ce que l’on a tendance à croire. Le terme de Viking, apparu relativement tard dans les écrits, désigne ainsi plus un mode de vie qu’une appartenance quelconque à un peuple.
On s’attarde ici sur la Scandinavie des IXe, Xe et XIe siècles, composée de sociétés riches et complexes dont nous n’avons retenu que quelques figures à l’image de Rollon et Éric le Rouge. Cependant, même si nous n’avons retenu que quelques personnages guerriers et malgré le peu de traces qui ont résisté au temps, cette époque regorge de personnages emblématiques, héros ou inconnus, hommes ou femmes dont les explorations, conquêtes et conversions forment autant d’histoires oubliées.
Lucie Malbos nous livre donc quatorze destinées permettant d’éclairer le fonctionnement et les ressorts des sociétés scandinaves de cette époque lointaine restées dans l’ombre des grands guerriers vikings.
Guerre mondiale
La Seconde Guerre mondiale vue d’ailleurs, sous la direction de Claude Quétel, Buchet Chastel, 23,90€
« L’histoire est écrite par les vainqueurs » disait Brasillach, une affirmation on ne peut plus vraie concernant la Seconde Guerre mondiale, dont la mémoire et les récits n’ont fait que se multiplier et évoluer depuis 1945.
Il est vrai que dans ce cas précis il y eut plusieurs vainqueurs, et que l’URSS n’en a pas fait le même récit que les États-Unis, le Royaume-Uni ou la France. Même du côté des vainqueurs l’histoire est écrite différemment.
Cette guerre comme son nom l’indique fut mondiale et toucha les quatre coins de la planète, n’affectant pas seulement les pays considérés généralement comme vainqueurs ou vaincus. Les fronts furent multiples : l’Afrique du Nord, le Pacifique, l’Europe du Nord…
C’est du point de vue de pays parfois oubliés dans l’histoire de cette guerre (dans le récit européanocentré) que Claude Quétel a souhaité diriger cette étude, entouré de spécialistes de chaque pays concerné pour nous offrir les récits de la Seconde Guerre mondiale vue d’ailleurs et leur vision de celle-ci. On y redécouvre le rôle de certains à l’image de l’Italie en Afrique du Nord et les neutralités irlandaise, suédoise et suisse, mais également le vécu de l’Australie, du Maroc ou encore de l’Égypte, ainsi que celui de la Pologne où pour certains la guerre ne s’est pas terminée en 1945…
Si les faits sont souvent indéniables, le vécu et le récit que l’on en a sont quant à eux bien différents selon les individus. En ressort une certaine leçon de recul et de prudence face au récit d’aussi tragiques évènements.