<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Les chercheurs français face aux études stratégiques

29 septembre 2021

Temps de lecture : 8 minutes

Photo : Les chercheurs français en études stratégiques aux prises avec le supplice de Tantale Copyrighted work available under Creative Commons Attribution only licence CC BY 4.0

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Les chercheurs français face aux études stratégiques

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Le supplice de Tantale est un épisode de la mythologie grecque : Zeus punit son fils Tantale condamné à voir se dérober nourriture et source d’eau. Par antonomase, celui qui le subit voit, tout près du but, ses projets ne pas se réaliser. En quoi les chercheurs français en études stratégiques sont-ils aux prises avec ce supplice ?

Docteur en science politique et en histoire militaire, Matthieu Chillaud a enseigné en France et en Estonie. Il a publié sur les questions stratégiques en Europe septentrionale et en France, notamment Les Études stratégiques en France sous la VeRépublique. Approche historiographique et analyse prosopographique (2020).

Nous estimons que, pendant longtemps, les études stratégiques se sont heurtées à des contraintes dont certaines ont été, semble-t-il, levées dernièrement. Enfin, les études stratégiques allaient bénéficier de ce dont on les privait jusqu’alors. Cependant, cet espoir n’est-il pas excessif ?

Pour bien des universitaires et des chercheurs engagés dans ce champ, mâtiner son discours de misérabilisme était une rengaine[i]. Les moyens consacrés au développement des études stratégiques seraient insuffisants et l’État ne chercherait qu’à domestiquer la pensée stratégique alors même que l’université française serait irrémédiablement allergique à toute étude ou enseignement sur la guerre. L’État tâtonnerait, alternant inlassablement soutien, ouverture, indifférence, réticence, méfiance voire parfois hostilité, pour promouvoir les études stratégiques dans le milieu académique, militaire comme civil[ii]. La France serait incapable de rivaliser avec d’autres pays dans lesquels la guerre est reconnue légitimement et scientifiquement comme objet de recherche dans les sciences sociales et humaines. Le grand débat, pour reprendre le titre d’un opus de Raymond Aron, serait atone.

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Tout cela, dans une certaine mesure, est vrai ; du moins, semble-t-il, jusqu’à ces derniers temps. Des indices laissaient présager d’une certaine évolution, voire d’une inflexion, dans ce qui semblait être figé dans le marbre des idiosyncrasies françaises.

Le rôle moteur de l’État tout d’abord. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, avait fait « d’aider à l’émergence, au sein des sciences humaines et sociales, d’une recherche stratégique universitaire » l’une des priorités de son mandat en estimant qu’elle devait passer « par le développement de war studies à la française »[iii]. Il s’agissait de contribuer à la constitution d’une filière « études stratégiques » à l’Université et d’aider les jeunes chercheurs et favoriser leur employabilité. Ce soutien s’est manifesté, financement à la clef, sous la forme d’un Pacte d’enseignement supérieur, en coordination avec l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM) ; des bourses doctorales et postdoctorales sur les thématiques « défense » sont accordées. Le dispositif de labellisation « Centre d’excellence », en outre, devait aboutir, par l’attribution à trois centres (finalement deux) d’un budget annuel de 300 000 euros pour cinq ans renouvelables. Une phase de présélection de deux ans était prévue pour que huit centres (chiffre finalement réduit à cinq) puissent bénéficier de 120 000 euros, permettant de recruter un chercheur et de concrétiser et affiner son projet. Les moyens mis à la disposition du ministère des Armées semblaient à la hauteur des ambitions. Sur la vingtaine de candidats, 14, fédérant 26 organismes et plus de 200 chercheurs, ont vu leur dossier de candidature au label Centre d’excellence retenu dans la première phase. 13 candidatures furent enregistrées avec des thématiques proposées des plus variées. Mais le modus operandi jeta le trouble auprès de ceux qui n’avaient pas été choisis. Après une première phase de sélection assurée par le comité scientifique, le choix des lauréats eut finalement lieu début 2018. Pourtant, seulement cinq d’entre eux (Paris 1, Paris 7, Grenoble 2, Bordeaux et Lyon 3) furent en définitive sélectionnés, le ministère se justifiant au motif que seuls les sujets de ces lauréats rencontraient les critères de départ (projet innovant, coopération entre plusieurs structures, perspectives de recrutement d’enseignants-chercheurs et partenariats internationaux). Comme les deux années s’écoulaient, les uns et les autres poussèrent leurs pions, pour maximiser leurs chances d’être sélectionnés dans la deuxième phase ou justifier a priori leur échec. Ainsi, l’équipe de Paris 1 demanda à un député, auditeur à l’Institut des hautes études en défense nationale (IHEDN), de poser une question au gouvernement sur les conditions d’attribution du label Centre d’excellence pouvant être vues comme excessivement interlopes[iv]. Le ministère des Armées répondit en assurant de la plus grande transparence dans le processus et de la meilleure vigilance pour éviter les conflits d’intérêts dans le choix des impétrants[v]. Peu convaincue, Paris 1, une fois la décision finale tombée de ne distinguer que les équipes de Paris 8 et Lyon 3, tenta de montrer les incohérences du processus de sélection[vi].

Notons, de même, la multiplication des dialogues parfois « musclés » entre les uns et les autres. Ainsi, l’auteur de ces lignes, qui avait répondu aux questions de Pierre Verluise pour son site Diploweb[vii], s’était vu opposer une réponse de Nicolas Bronard, chef du département « Recherche, innovation et communication » au ministère des Armées, nous reprochant, chiffres à l’appui, moins des inexactitudes que des incomplétudes[viii]. A d’autres occasions, il est parfois délicat de distinguer, d’une part, les egos et l’orgueil très développés chez les chercheurs et autres universitaires et, d’autre part, la volonté de chacun d’eux de dialoguer avec courtoisie et de mettre en évidence, par le jeu de la contradiction, les divergences ou les erreurs. Ainsi, lorsque Benoît Pelopidas et Sébastien Philippe affirmèrent dans un article tonitruant paru récemment dans la revue Cold War History que la Force de frappe était, contrairement au discours d’aujourd’hui, « unfit for purpose » – inapte à son objectif – au moins jusqu’en 1974[ix], ils provoquèrent une vive réaction, dans la rubrique de Jean-Dominique Merchet du journal L’Opinion[x], chez d’autres chercheurs qui réfutèrent leurs arguments. Maurice Vaïsse et Dominique Mongin, historiens connus pour leurs travaux séminaux sur la Force de frappe, ont contesté avec force l’article en interrogeant le « biais idéologique adopté » et « la réalité de la recherche historique telle qu’elle est invoquée »[xi]. François Géré et Philippe Wodka-Gallien ont « remerci[é] les auteurs d’avoir fouillé dans les poubelles de l’histoire pour exhumer les arguments tendancieux et ineptes qui ont marqué les débuts de la construction de la stratégie de dissuasion nucléaire française en les reprenant à leur compte »[xii](sic). Comment interpréter ce dialogue d’allure musclée ? Signe de vitalité d’un débat stratégique jusque-là atrophié ? Tentative de discrédit par le jeu de la calomnie et du procès d’intention, voire manifestation vive de l’ego disproportionné d’universitaires persuadés de détenir à eux seuls l’apanage du savoir en la matière ? De même, une tribune dans L’Obs signée par trois écrivains (Virginie Despentes, Annie Ernaux, Alexis Jenni), une actrice (Adèle Haenel) et un universitaire (Jean-François Bayart), mettant en évidence un lien entre les interventions militaires occidentales et le terrorisme, ne passa pas inaperçue[xiii]. Des universitaires – Delphine Deschaux-Dutard, Julian Fernandez, Beatrice Heuser, Jean-Vincent Holeindre, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Jenny Raflik Grenouilleau et Bruno Tertrais – répondirent, contredisant avec force ces « non spécialistes du sujet » en affirmant que « La France est bien attaquée pour ce qu’elle est, pas pour ce qu’elle fait »[xiv]. Par un étrange jeu de ping-pong, cette tribune fut contestée par une autre quelques jours après : Clara Egger (Université de Groningue, Pays-Bas) et Raul Magni-Berton (Sciences Po Grenoble) critiquèrent le « groupe de sept spécialistes des études stratégiques – affiliés ou proches de l’École militaire » (sic). Rappelons que seuls MM. Holeindre et Jeangène Vilmer sont membres de l’IRSEM (à considérer que ce dernier soit « proche » de l’École militaire, ce qui ne signifie pas grand-chose, car il s’agit d’un lieu et non d’une institution). Pour eux, « les pays ciblés par des attaques terroristes le sont en vertu des politiques qu’ils mènent (tant sur la scène internationale que domestique) et non à cause des valeurs qu’ils incarnent »[xv]. Les sept incriminés répondirent avec véhémence dans une quatrième tribune en soulignant notamment la faiblesse de l’approche quantitative des arguments de leurs contradicteurs[xvi].

Discréditer ses objecteurs en insinuant leur proximité avec l’institution militaire, et donc l’État, est coutumier des détracteurs des études stratégiques telles qu’elles sont actuellement portées sur les fonts baptismaux par le ministère des Armées. L’argument « choc » est celui des dangers de l’émergence d’un « complexe militaro-industriel académique », expression calquée sur celle de « complexe militaro-industriel » du président Eisenhower : pour perpétuer le sentiment d’insécurité et justifier de nouvelles guerres, on encouragerait une expertise scientifique dont le seul but serait de sonner le tocsin et d’être alarmiste. Cet argument est d’ailleurs avancé par les coryphées de ceux influencés par les thèses de Michel Foucault pour qui le rôle du pouvoir politique est d’abord d’inscrire et de réinscrire perpétuellement les rapports de force grâce aux guerres. Leur émergence s’est faite concomitamment à la création de l’Association pour les études sur la guerre et la stratégie (AEGES) en 2015 sur l’initiative de J.-V. Holeindre et de J.-B. Jeangène Vilmer avec le soutien du Secrétariat général pour la défense et la sécurité nationale. Listant les initiatives associant des universitaires et les industries d’armement ou l’État, les auteurs s’interrogent sur les conséquences qui en découlent en termes de frontière entre l’expertise et « le savoir en sciences humaines et sociales alors même que les deux types de production ne relèvent pas de la même logique épistémologique »[xvii]. Pour le ministère des Armées, l’intérêt ne serait-il donc pas de légitimer son action militaire avec le vernis de la science apportée par l’universitaire ?

Les chercheurs français sont-ils condamnés à voir se dérober sous leurs yeux la maturation des études stratégiques, objectif pourtant recherché tant par eux que par le ministère des Armées ? Comme l’analysait Hervé Coutau-Bégarie, « Les « chercheurs » ont un ego souvent développé, qui les porte à se mettre en avant et à se combattre mutuellement, par la plume bien sûr (la disputatio fait partie de la vocation des intellectuels), mais aussi par l’intrigue. Celle-ci est devenue de plus en plus fréquente depuis que les enjeux ne sont plus seulement intellectuels, mais terriblement concrets avec la lutte pour les places et les crédits. La recherche est au service de la stratégie, mais elle est aussi une fin en soi, pour laquelle tous les moyens sont bons »[xviii]. Rien n’aura donc changé. Comme toujours, les hommes sont plus médits que les idées sont constructivement discutées mais la nouveauté tient à la condamnation crescendo du rôle de l’État qui, longtemps critiqué pour son inaction, l’est désormais pour son action.

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[i] Comme pourraient le laisser suggérer les titres des articles de Pascal Boniface, « Misère de la recherche stratégique en France », Relations internationales et stratégiques, n° 21, 1996, p. 17-26 et de Patrice Buffotot, « De la misère des études stratégiques en France ? », Défense et stratégie, n° 22, 2008.

[ii] Voir notre thèse, Les Études stratégiques en France sous la Ve République. La structuration d’un champ disciplinaire au service d’une politique, thèse d’histoire militaire, sous la direction de Jacques Aben, Université de Montpellier III, soutenue le 15 juin 2018.

[iii] Jean-Yves Le Drian, conférence de clôture du colloque « Le Renouveau de la recherche stratégique », 25 janvier 2017.

[iv] Question écrite n° 29465 de M. Jacques Marilossian, question publiée au JO le 12/05/2020.

[v] Réponse publiée au JO le 03/11/2020 p. 7729.

[vi] Grégory Daho et Yann Richard, Responsables du programme Sorbonne War Studies Label centre d’excellence, ministère des Armées Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Retour d’expérience à propos des labels centre d’excellence du ministère des Armées, Paris, le 22 janvier 2020.

[vii] « Les études stratégiques en France : des raisons d’espérer ? », le 20 septembre 2020. https://www.diploweb.com/Les-etudes-strategiques-en-France-des-raisons-d-esperer.html

[viii] « Les études stratégiques en France : pour une nouvelle ambition collective », le 1er novembre 2020, [https://www.diploweb.com/Les-etudes-strategiques-en-France-pour-une-nouvelle-ambition-collective.html].

[ix] Benoît Pelopidas et Sébastien Philippe, « Unfit for purpose: reassessing the development and deployment of French nuclear weapons (1956–1974)  », Cold War History, 2020.

[x] « Pendant longtemps, la dissuasion nucléaire française n’a pas été crédible », L’Opinion, 23 février 2021. https://www.lopinion.fr/edition/international/pendant-longtemps-dissuasion-nucleaire-francaise-n-a-pas-ete-credible-237163

[xi] « Dissuasion nucléaire : « Une entreprise idéologique de déconstruction », par Maurice Vaïsse et Dominique Mongin », L’Opinion, 2 mars 2021. https://www.lopinion.fr/edition/international/dissuasion-nucleaire-entreprise-ideologique-deconstruction-maurice-237941

[xii] « Dissuasion nucléaire : « Des falsifications grossières de l’histoire », par François Géré et Philippe Wodka-Gallien », L’Opinion, 3 mars 2021. https://www.lopinion.fr/edition/international/dissuasion-nucleaire-falsifications-grossieres-l-histoire-francois-237942

[xiii] Virginie Despentes, Adèle Haenel, Annie Ernaux, Jean-François Bayart et Alexis Jenni. « Guerres et terrorisme : sortir du déni », L’Obs, 14 novembre 2020. https://www.nouvelobs.com/idees/20201114.OBS36086/guerres-et-terrorisme-sortir-du-deni.html

[xiv] Delphine Deschaux-Dutard, Julian Fernandez, Beatrice Heuser, Jean-Vincent Holeindre, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Jenny Raflik Grenouilleau et Bruno Tertrais, « Guerres et terrorisme : ne pas se tromper de cible », L’Obs, 21 novembre 2020. https://www.nouvelobs.com/idees/20201121.OBS36387/guerres-et-terrorisme-ne-pas-se-tromper-de-cible.html

[xv] Clara Egger et Raul Magni-Berton, « Le lien entre guerre et terrorisme : ce qu’en disent les études », L’Obs, 26 novembre 2020. https://www.nouvelobs.com/idees/20201126.OBS36631/le-lien-entre-guerre-et-terrorisme-ce-qu-en-disent-les-etudes.html

[xvi] Delphine Deschaux-Dutard, Julian Fernandez, Beatrice Heuser, Jean-Vincent Holeindre, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Jenny Raflik Grenouilleau et Bruno Tertrais, « Guerres et terrorisme : Ne pas manipuler les faits », L’Obs, le 1er décembre 2020. https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20201201.OBS36842/guerres-et-terrorisme-ne-pas-manipuler-les-faits.html

[xvii] Thibaud Boncourt, Marielle Debos, Mathias Delori, Benoît Pelopidas, Christophe Wasinski, « Que faire des interventions militaires dans le champ académique ? Réflexions sur la nécessaire distinction entre expertise et savoir scientifique », Revue d’histoire, n°145, 2020, p. 135-150. Il faut relire l’article de Thibaud Boncourt, Raphaëlle Branche, Christel Coton, Marielle Debos, Mathias Delori, Sylvain Laurens, Chowra Makaremi et Christophe Wasinski, « Pour des recherches sur la guerre indépendantes », Zilsel, 30 mai 2018. https://zilsel.hypotheses.org/3052. Cet article avait été écrit suite à la publication de l’article d’Alexandre Jubelin dans la revue Le Crieur (« Qui pense la guerre ?, La France en retard d’une bataille », 2018, n°9). Cet article faisait le point sur le soutien du ministère de la Défense au financement des travaux dans le champ des études stratégiques.  Par la suite, une journée d’études intitulée Troubles dans l’étude de la guerre et les études stratégiques ? fut organisée le 4 avril 2019 à l’ESPOL de Lille. Réunissant quelques-uns des auteurs de l’article paru dans Zilsel et Jean-Vincent Holeindre critiqué ad hominem(l’auteur de ces lignes qui y était par curiosité), cette demi-journée d’étude fut l’occasion de faire le point entre les différents protagonistes.  Après s’être séparé courtoisement sur le constat qu’un dialogue était profitable à tous, chacun d’eux est resté invariablement campé sur ses positions. Enfin, un récent article signé par Philippe Bonditti, Grégory Daho et Thomas Hippler a incontestablement enfoncé le clou. Intitulé « Relations entre armées et universités, les déliaisons dangereuses » et paru le mardi 9 mars 2021 dans AOC (https://aoc.media/analyse/2021/03/08/relations-entre-armees-et-universites-les-deliaisons-dangereuses/), cet article est d’une sévère critique contre les dispositifs mis en place par le ministère des Armées pour promouvoir les études stratégiques.

[xviii] Hervé Coutau-Bégarie, La Recherche stratégique en France, Paris, 2000, document polycopié (non publié).

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Photo : Les chercheurs français en études stratégiques aux prises avec le supplice de Tantale Copyrighted work available under Creative Commons Attribution only licence CC BY 4.0

À propos de l’auteur
Matthieu Chillaud

Matthieu Chillaud

Docteur en science politique et en histoire militaire, Matthieu Chillaud a enseigné en France et en Estonie. Il a publié sur les questions stratégiques en Europe septentrionale et en France, notamment Les Études stratégiques en France sous la Ve République. Approche historiographique et analyse prosopographique (2020).

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