[colored_box bgColor= »#f7c101″ textColor= »#222222″]Cette recension a été publiée dans le numéro 3 de Conflits. Si vous souhaitez acheter ce numéro au format numérique, rendez-vous sur la e-boutique de Conflits en cliquant ici.[/colored_box]
Hillary Rodham Clinton a profité d’une longue campagne de promotion internationale pour vendre ses mémoires. Celles-ci rassemblent non seulement les souvenirs d’une ancienne dirigeante de la diplomatie américaine mais aussi le projet d’une probable candidate à la succession de Barack Obama en 2016. Le bilan dressé est évidemment flatteur.
Il ressort malgré tout de ce pavé quelques tendances. Tout d’abord, Hillary Clinton pousse et encourage Obama à effectuer son pivot vers l’Asie. Elle consacre son premier chapitre international à sa première visite au Japon où elle se rend dès sa prise de fonction. L’Europe est rapidement évoquée, comme par politesse pour un vieil ami. Ensuite, de 2009 à 2011, elle s’attache à appuyer le reset d’Obama : la main tendue vers la Chine et la Russie. Mais à partir de 2011 jusqu’à son départ en 2013 Hillary s’affirme comme un des principaux faucons de l’administration Obama. Le « printemps arabe », l’opération libyenne, le retour de Poutine et le changement de dirigeants chinois contribuent à ce virage. Rapidement les rapports se dégradent avec la Chine et la Russie. Son opposition à Obama sur le dossier syrien et le fiasco libyen l’isolent peu à peu et elle doit laisser sa place à John Kerry. Un rival potentiel en 2016 qu’elle mentionne avec beaucoup de distance.
Au fil des pages se dégagent les principales priorités de la diplomatie Hillary. C’est tout d’abord la politique étrangère d’une ex-Première Dame. Elle revient sans cesse sur les années1990 et les contacts qu’elle a noués au côté de son mari. Elle était un ardent défenseur du droit des femmes. Et elle l’est restée. C’est son cheval de bataille partout où elle se rend.
Par ailleurs, elle définit une sorte de « clintonisme » typique des États-Unis d’aujourd’hui : le primat de l’Asie, la priorité de la diplomatie économique, l’ingérence permanente à propos des droits de l’homme et peu à peu une certaine arrogance vis-à-vis de la Russie. Au fond, Hillary Clinton ressemble beaucoup à Madeleine Albright. Elle confond les intérêts de l’humanité avec ceux des États-Unis et ne semble pas comprendre qu’on puisse s’opposer aux bonnes intentions de la « nation indispensable ».
H.D.
Hillary Clinton, Le temps des décisions, Fayard, juin 2014, 721 pages, 25 euros
Crédit photo : talkradionews via Flickr (cc)
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