[colored_box bgColor= »#f7c101″ textColor= »#222222″]Cette recension a été publiée dans le numéro 6 de Conflits. Si vous souhaitez acheter ce numéro, rendez-vous sur la e-boutique de Conflits en cliquant ici.[/colored_box]
Plongé dans les méandres du microcosme Washingtonien, Edward Klein, célèbre journaliste du New York Times, décrypte la guerre des clans Obama et Clinton. Depuis la primaire démocrate de 2008, leur rivalité n’a jamais vraiment cessé. Le couple de l’Arkansas a pourtant été loyal et n’a pas ménagé ses efforts contre le camp républicain. Trop peut-être, au point d’éclipser les Obama.
La volonté aristocratique de bâtir une dynastie est consubstantielle au système des élites américaines. Aujourd’hui, c’est par leurs épouses que les présidents Obama et Clinton rêvent de prolonger leurs mandats. Car la politique américaine se fait désormais en couple ; Michelle Obama est au plus haut dans les sondages, Hillary est candidate. Elles sont des relais pour leurs maris dans une campagne électorale sans fin.
Autre facteur explicatif et plutôt inattendu, Klein évoque la question raciale. La condescendance de Bill et l’arrogance d’Hillary sont pour Michelle et la redoutable amie du couple, Valérie Janett, rien moins que du racisme. La redoutable conseillère afro-américaine de la Maison-Blanche forme un couple à trois avec les Obama. Elle a progressivement éclipsé tous les autres membres du cabinet de la Maison-Blanche. Venue de l’Illinois, elle se méfie de ces démocrates du grand Sud, héritiers du camp esclavagiste, dont viennent les Clinton.
Au-delà de la précision diabolique, presque mesquine parfois, de ce pamphlet sur la classe dirigeante, La Guerre des clans dresse le bilan de Hillary Clinton et Barack Obama. L’ex-première dame s’est révélée une bonne gestionnaire au Département d’État. Soucieuse des moindres détails, elle s’est mêlée de tout, sans pour autant dégager une véritable vision de sa politique étrangère. Au contraire, Obama a dédaigné la gestion quotidienne et les tractations parlementaires. Mais il a eu un projet pour l’Amérique. Résolument à gauche sur le plan intérieur, il a par ailleurs tenu à replacer les États-Unis au centre du jeu international grâce à un patient réalisme diplomatique.
Mais pour l’auteur, son ego l’a desservi. Dans la lignée d’un Wodroow Wilson, il se croit en mission, désigné par Dieu pour guider l’Amérique. Une arrogance qui l’a tenu à l’écart des tractations parlementaires indispensables pour réussir complètement sa présidence.
H.D.
[colored_box bgColor= »#DCEDC8″ textColor= »#222222″]Edward Klein, La Guerre des clans, Éditions Hugo Doc, janvier 2015, 293 pages, 19,50 €[/colored_box]
Crédit photo : Marc Nozell via Flickr (cc)
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