Livre : La bataille de Dunkerque de Frédéric Lormier

19 août 2021

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Livre : La bataille de Dunkerque de Frédéric Lormier

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« Sans Dunkerque, il n’y aurait pas eu le 6 juin 1944. » déclarait en son temps le Prince Charles d’Angleterre. Dominique Lormier s’attache dans cet ouvrage synthétique à démontrer cette réalité, mais aussi que Dunkerque fut aux antipodes de la débâcle anarchique souvent décrite par la doxa.

Non seulement cette bataille ne fut pas une défaite, mais surtout le sacrifice des Français comme des Anglais ne fut pas vain. Il fut en effet déterminant pour le reste de la guerre en permettant sa poursuite et plus tard la victoire finale.

De fait, outre le rapatriement de près de 225 000 soldats professionnels du corps expéditionnaire britannique, Dunkerque fut également le point d’orgue d’une résistance acharnée de l’armée française. Du 10 au 23 mai  1940, les unités de blindés allemandes perdirent la moitié de leur chars. Plus encore, l’armée allemande connut de très sérieuses difficultés à Saint-Eloi, Lille, Arras ou encore Cambrai. À Boulogne, l’armée française est même à peu de choses de renverser le cours de la guerre. Cette résistance héroïque de l’armée française constitua une réelle épine dans la botte de l’armée allemande, qui fut freinée dans son offensive, ce qui sauva l’Angleterre. La description précise des combats nous rappelle que si l’armée française fut mise en déroute, de nombreuses poches de résistance demeurèrent malgré tout.

Ravitaillement et cohérence

Dominique Lormier mets également en lumière les problèmes de ravitaillements et plus encore de cohérence que connut l’armée française. Il explique ainsi que les Français apprennent le lendemain de son lancement l’opération de rapatriement du corps expéditionnaire britannique vers le Royaume-Unis. Or, dans l’enfer des combats ou tout est planifié, ce genre d’informations est capital. En l’occurrence, les Français se préparaient toujours à une contre-offensive qu’ils espéraient fatale pour l’envahisseur. Une fois mis devant le fait accompli, ils se sont donc concentrés sur la défense de Dunkerque permettant le « Miracle de Dunkerque » et le retour à bon port de près de 90% des Britanniques engagés en France. Beaucoup de ceux-ci, le futur maréchal Alexander par exemple, se trouveront à nouveau sur les plages françaises en juin 1944.

L’auteur souligne enfin que la résistance des Français comme des Anglais fut acharnée. En nette infériorité numérique, 30 000 Français et 2 000 à 6 000 Britanniques tinrent tête durant plusieurs jours à 30 000 Allemands soutenus par plus d’une centaine de chars et huit cents à mille avions. Les alliés purent toutefois compter sur le soutien de la Royal Air Force britannique qui joua elle aussi un rôle déterminant dans l’évacuation des troupes en permettant aux troupes au sol de ne pas se faire abattre purement et simplement par les bombardiers stukas du Reich.

A lire également : Grande bataille ; La bataille d’Angleterre (été 1940) : « Nous ne nous rendrons jamais »

Ainsi, en permettant la survie des troupes britanniques et en causant de nombreuses pertes à l’Allemagne, la bataille de Dunkerque, du 26 mai au 4 juin 1940, mérite de figurer parmi les batailles fondamentales de la Seconde Guerre mondiale. 

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À propos de l’auteur
Martin Capistran

Martin Capistran

Avocat, docteur en droit.

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