Parution Conflits – Napoléon. Le politique, la puissance, la grandeur

10 juillet 2021

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Parution Conflits – Napoléon. Le politique, la puissance, la grandeur

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Les Actes des Rencontres napoléoniennes de Sartène, dont Conflits est partenaire, paraissent dans une version revue et augmentée. Le thème en est Napoléon. Le politique, la puissance, la grandeur. L’ouvrage est dirigé par le Pr. Olivier Battistini et préfacé par Jean Tulard.

Les auteurs

Olivier Battistini. Maître de conférences HDR en histoire grecque à l’Université de Corse, directeur du LABIANA et chercheur associé à l’ISTA, Université de Franche-Comté. Ses ouvrages portent sur la guerre – theôria et praxis–, le politique en Grèce ancienne, Thucydide et Alexandre le Grand. Parmi eux : La Guerre – avec Pascal Charvet et Anne-Marie Ozanam – (NiL, 1994) ; Les Saisons de la loi (Klincksieck, 2000) ; La Guerre du Péloponnèse. Thucydide d’Athènes (Ellipses, 2002) ; Alexandre le Grand, Histoire et Dictionnaire, en codirection avec Pascal Charvet, (Robert Laffont, « Bouquins », 2004) ;Dictionnaire des lieux et pays mythiques, en codirection, (Robert Laffont, « Bouquins », 2011) ; L’Histoire grecque de Thucydide, Jean-Baptiste Gail, 1807 (Clémentine, 2013) ; Pour saluer Plutarque (Clémentine, 2013) ; Alexandre le Grand, Le Philosophe en armes, (Ellipses, 2018).

Jacques-Olivier Boudon. Ancien élève de l’École normale supérieure, professeur d’histoire contemporaine à la faculté des Lettres de Sorbonne Université et président de l’Institut Napoléon. Il a dirigé une vingtaine d’ouvrages collectifs et publié en son nom propre une quarantaine de livres, parmi lesquels, Histoire du Consulat et de l’Empire (Perrin, 2000, Tempus, 2003), Napoléon et les cultes (Fayard, 2002), La France et l’Europe de Napoléon (Armand Colin, 2006), Les Habits neufs de Napoléon (François Bourin, 2009), ou plus récemment La Campagne d’Égypte (Belin, 2018) et Napoléon, Le Dernier Romain (Belles Lettres, 2021).

Gérard Chaliand. Spécialiste des conflits, il est géopoliticien et historien de la guerre ainsi qu’homme de terrain. Il a connu, au cours des cinquante dernières années, la plupart des mouvements insurrectionnels en Asie, en Afrique et en Amérique Latine. Visiting Professor à Harvard, Berkeley et UCLA, il a enseigné sept ans à l’ENA, et cinq ans au Collège Interarmées de Défense, ainsi que dans nombre d’institutions à travers le monde (Capetown, Montréal, Bogota, Singapour, Canberra…). Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont l’Atlas stratégique, (avec J.-P. Rageau), Fayard, 1983, L’Anthologie mondiale de la stratégie, Robert Laffont, « Bouquins », (1990 revu en 2009), Guerres irrégulières, Gallimard, « Folio », 2008, Guerres et civilisations Odile Jacob, 2005, Géopolitique des empires, des pharaons à l’imperium américain, Arthaud, 2010, Pourquoi perd-on la guerre, un nouvel art occidental, Odile Jacob, 2016 et Des guérillas au reflux de l’Occident, Passé composé, 2020. Il donne des conférences dans des entreprises européennes et américaines.

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 David Chanteranne. Journaliste, historien et historien de l’art. Diplômé de l’Université de Paris-Sorbonne, administrateur de l’Institut Napoléon, il est rédacteur en chef du magazine Napoléon 1er – Revue du Souvenir Napoléonien, ainsi que de plusieurs publications d’histoire. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages et consultant pour France Télévisions, il est également attaché de conservation au musée Napoléon de Brienne-le-Château.

 François Costantini. Docteur en sciences politiques (Université Paris I, Panthéon Sorbonne), diplômé de Sciences Po Paris, spécialiste de géopolitique du Proche-Orient, a enseigné à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Le Liban, Histoire et destin d’une exception (Perspectives Libres) et Les Relations Internationales en fiches (Ellipses).

Antoine-Baptiste Filippi. Étudiant en droit (Université Paris I Panthéon Sorbonne), chercheur au LABIANA (CNRS-LISA ; CNRS-ISTA), laboratoire de philologie du politique. Il a publié La Corse, terre de droit ou Essai sur le libéralisme latin, Mimèsis, Prix Morris L. Ghezzi 2019 et médaille de la ville de Sartene.

Raphaël Lahlou. Historien, ancien élève des classes préparatoires et de formation universitaire. Il a publié depuis 2001 diverses études consacrées à l’histoire napoléonienne. Depuis 2004, principalement, un ensemble de biographies et d’essais sur Alexandre Dumas, Napoléon III ou Garibaldi ou la Deuxième République et le Second Empire. Il est aussi un historien et géographe de la Méditerranée et un géopoliticien.

Jean-Baptiste Noé. Docteur en histoire économique. Professeur à l’Université catholique de l’Ouest (Angers) et à l’Institut Albert le Grand (Lyon). Rédacteur en chef de la revue de géopolitique Conflits. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels La Parenthèse libérale, Calmann Lévy, 2018 ; Rebâtir l’école, plaidoyer pour la liberté scolaire, Bernard Giovanangeli Éditeur, 2017.

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 Stéphane Perez-Giudicelli. Docteur en histoire grecque de l’Université de Corse et chercheur au LABIANA (CNRS-LISA ; CNRS-ISTA). Ses recherches portent sur la guerre – tactique et stratégie – et les mythes grecs, en particulier les modèles héroïques et guerriers d’Alexandre le Grand.

 François Santoni. Doctorant en histoire ancienne à l’Université de Corse et chercheur au LABIANA (CNRS-LISA ; CNRS-ISTA). Ses travaux portent sur la réception d’Alexandre le Grand dans le monde romain.

 Gilles Wauthoz. Poète et écrivain.

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Le livre (278 pages) se termine par un apparat critique – lexique, notices et documents autour des questions traitées, des illustrations et des cartes –, un glossaire, une bibliographie sélective et un index.

 En couverture, le Napoléon d’Auguste Rodin, une étude préparatoire au mystérieux Napoléon enveloppé dans son rêve. Un profil d’imperatoret, dans la ténèbre des yeux sans regard, le souvenir d’un Alexandre le Grand,invincible, sur les traces de Dionysos.

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À l’origine de ce livre, il y a le soutien de la mairie de Sartène, celui de la revue de géopolitique, Conflits, et les Rencontres napoléoniennes, au cœur de la cité, en début de nuit, au Théâtre minéral.

Ces Rencontres ont permis des échanges entre des historiens de Napoléon et Olivier Battistini, un helléniste passionné par celui qui « a remis en lumière toute une face du monde antique, peut-être la plus définitive, la face de granit », des conversations sur un Napoléon aux « cent visages », chef de guerre et lecteur des historiens grecs et latins, et « dernier Romain », des comparaisons entre un Napoléon et un Alexandre le Grand, maîtres de la bataille rangée, selon les principes du « modèle occidental de la guerre » et qui, pourtant, affrontent, l’un, les Scythes insaisissables, au-delà des rives de l’Iaxarte et de l’Alexandrie Eschatè, l’Ultime, à la limite septentrionale de l’Empire, vers des solitudes dévastées, aux confins du monde, l’autre, les Cosaques, la « guerre de partisans » et les « guerres irrégulières » dans les plaines de l’immense Russie.

Napoléon et Alexandre le Grand, des Vies parallèles.

Dans les Proclamations, les Discours de guerre, les Bulletins de la Grande Armée ou encore dans les Mémoires ou la Correspondance de l’Empereur, des mots qui sonnent grec ou latin. Tenter alors des analogies, des symétries. Par un catalogue de « lieux » abstraits et concrets, de « chambres aux miroirs » à la Léonard de Vinci, de concepts ou de mises en distance, d’approches par des voies détournées, d’actions, de choix politiques ou de batailles, Napoléon et Alexandre – « ceux qui marchent seuls » –, peuvent apparaître comme deux figures d’un même héroïsme antique, guerrier et tragique.

Et le souvenir de Chateaubriand et de son Essai historique politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes considérées dans leurs rapports avec la Révolution française.

 En voici quelques idées essentielles

Dans la pensée de la guerre et de l’Empire, par la fulgurance des décisions au combat, par l’organisation de l’armée, par la question du devenir des peuples vaincus, par la grandeur et une esthétique tragique, Napoléon, comme Alexandre le Grand, le « philosophe par les armes », ou César, imperator et historien, nous fascine…

Pour Hannah Arendt, sans grandeur, il n’y a pas de politique. Avec Napoléon, voici une détestation de la médiocrité. L’attrait pour ce qui élève. Pour Jean-Marie Rouart, « l’amour inconsolé de la grandeur ». Dans l’univers politique et guerrier de l’Empereur, la volonté de puissance et le rêve de grandeur.

Une remarque de Goethe, en 1828 :

 « Voilà où Napoléon était quelqu’un de formidable ! Toujours illuminé, toujours clair et résolu, et doué à toute heure de l’énergie suffisante pour mettre en œuvre aussitôt ce qu’il avait reconnu avantageux et nécessaire. Sa vie fut la marche d’un demi-dieu, de bataille en bataille et de victoire en victoire. On pouvait bien dire de lui qu’il se trouvait dans une illumination perpétuelle : c’est aussi pourquoi sa destinée fut d’un éclat tel que jamais le monde n’en avait vu de pareil avant lui, et jamais peut-être n’en reverra après lui. Oui, oui, mon bon : c’était là un homme, que nous ne pouvons, bien entendu, égaler ! »

Pour Stendhal, Napoléon, est un étrange survivant d’une faune humaine éteinte. Le temps qu’il réussira à durer, par un miracle de despotique sagesse, « il sera puni de sa grandeur par la solitude de l’âme » ; puis ce sera contre le grand solitaire une chasse à l’homme organisée par toutes les superstitions coalisées avec toutes les bassesses. Napoléon est lié à la puissance, à la grandeur. Au génie.

Nietzsche, l’Hyperboréen, est, également, fasciné par « le Corse Napoléon » qui a la « fierté de l’homme qui se révolte ». Napoléon, c’est « l’apparition d’un maître absolu », le « plus haut bonheur auquel ce siècle ait pu atteindre » (Par-delà Bien et Mal, 110-11). Pour le philosophe, en Napoléon éclate « l’alliance de la puissance et de la génialité » : « il usait de l’univers comme Hummel de son clavier, avec l’aisance d’un génie toujours égal à lui-même, toujours rempli de l’illumination, de la clarté, de la décision intérieure, et en qui l’énergie suffit toujours à l’étendue de la conception. » (Nietzsche, Conversations avec Eckermann, 11 mars 1828)

Il se représente Napoléon « comme une sorte de force métaphysique ». Nietzsche dissocie Napoléon de la Révolution française. Plus qu’une distinction, il dessine une opposition. La Révolution incarne le sentimentalisme de la fraternité, Napoléon la grandeur héroïque de la guerre. Si la Révolution instaure le règne du bourgeois, Napoléon le renverse. Napoléon est l’antidote au « déclin », à « l’épuisement », à « l’affaiblissement des instincts ».

Une esthétique de la grandeur.

Table des matières

Préface par Jean Tulard
Avant-propos par Olivier Battistini
Penser la guerre, penser l’Empire, Une esthétique de la grandeur par Olivier Battistini
Napoléon en majesté par Jacques-Olivier Boudon
L’Échec de Napoléon en Russie par Gérard Chaliand
La Conquête du beau par David Chanteranne
Du rêve de grandeur au bouleversement des mondes, Bonaparte et l’Orient par François Constantini
Du Libéralisme latin et de la Corse des révolutions, Un Napoléon politique par Antoine-Baptiste Filippi
Napoléon face à Louis XIV, Éloge de la grandeur ou vie parallèle assumée ? par Raphaël Lahlou
Alexis de Tocqueville et Napoléon III, Deux visions de l’esthétique du politique par Jean-Baptiste Noé
Héritage homérique, philosophique, Fondements d’une pensée stratégique et tactique chez Napoléon par Stéphane Perez-Giudicelli
De Rome à Napoléon, Une esthétique de la puissance par François Santoni
Napoléon, ou Le Christ de la Terre par Gilles Wauthoz
Note complémentaire à la préface de Jean Tulard

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À propos de l’auteur
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Fondée en 2014, Conflits est devenue la principale revue francophone de géopolitique. Elle publie sur tous les supports (magazine, web, podcast, vidéos) et regroupe les auteurs de l'école de géopolitique réaliste et pragmatique.

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