L’Italie concentre de grandes marques du luxe à portée mondiale, qui font rêver bien des amateurs. Vecteur de qualité et de créativité, source d’importants mouvements de capitaux financiers étrangers, le luxe raconte une histoire de passion, de beauté, d’artisanat, et d’interactions régionales. Et aussi d’investissement et d’opérations de fusion & acquisition, souvent français.
La mode et le luxe sont la troisième industrie en Italie, avec une valeur économique de près de 100 milliards €. L’industrie italienne de la mode est l’une des plus importantes au monde en termes de chiffre d’affaires, de nombre de personnes employées et d’entreprises impliquées, et elle est considérée comme l’un des fleurons du système industriel italien. Elle constitue un secteur économique majeur : c’est le troisième secteur manufacturier, après la mécanique et l’automobile.
Le chiffre d’affaires de la mode italienne a augmenté de 18 % pour atteindre 98 milliards € en 2022, dépassant les estimations, y compris les secteurs connexes tels que la lunetterie, la bijouterie et la beauté, selon les prévisions du Fashion Economic Trends de la Chambre nationale italienne de la mode (CNMI). Selon les données de l’ISTAT, il y a 338 195 entreprises liées à l’industrie de la mode, dont 91 000 fabrication/artisanat, 246 000 vente et services aux entreprises et 1 195 divers, pour un total de 1 million de personnes employées.
L’Italie, premier pays producteur de produits de luxe au monde
Selon les données du Global Powers of Luxury Goods 2022 de Deloitte, l’Italie est le premier pays producteur de produits de luxe en termes de nombres d’entreprises, avec 23 entreprises dans le top 100, qui représentent 8,3 % du chiffre d’affaires des produits de luxe, en comparaison avec la France qui représente 8 % en termes de nombres d’entreprises dans le top 100 mais 34,3 % de chiffres d’affaires générés.
Parmi les entreprises de luxe qui enregistrent la croissance la plus rapide figurent plusieurs sociétés italiennes dont : Golden Goose SpA, connue pour ses baskets de luxe ; Moncler SpA, connue pour ses vêtements d’extérieur et ses vêtements de ski, qui a acquis en 2021 Sportswear Company, une société en pleine expansion et propriétaire de la marque de vêtements de sport de luxe et de vêtements de ville casual Stone Island ; EuroItalia S.r.l. (parfums et produits de beauté).
Selon les données d’Area Studi Mediobanca, les 152 plus grandes entreprises de la mode italienne (avec un chiffre d’affaires d’au moins 100 millions €) basées en Italie enregistrent une valeur ajoutée égale à 1,3 % du PIB national en 2021 et sont réparties dans toute la péninsule, avec une prédominance dans le nord (111 unités), suivi par le centre (32). Parmi les entreprises manufacturières, l’habillement se démarque, avec 28,6 % du chiffre d’affaires cumulé en 2021, suivi par la maroquinerie, le cuir et la chaussure (23,1 %). La production haut de gamme représente 73,2 % du total pour les secteurs de l’habillement, du cuir et du textile. Le chiffre d’affaires moyen de ces 152 entreprises est de 451 millions €, à l’intérieur duquel on constate des moyennes hautes pour l’habillement à 595 millions €, l’industrie du haut de gamme à 536 millions € et la lunetterie à 958 millions €.
Les principales marques italiennes, un marché fortement concentré sur les 20 premières entreprises
Les 20 premières entreprises représentent à elles seules plus de la moitié (52 %) du chiffre d’affaires global des 152 entreprises considérées. En termes de chiffres d’affaires, Prada occupe la première place (3,36 milliards €), suivi du groupe Luxottica (3,15 milliards €), consolidé par la multinationale française Essilor-Luxottica, et de Calzedonia Holding (2,50 milliards €), en troisième position. Moncler et Giorgio Armani suivent, avec un chiffre d’affaires de 2 milliards € chacun. En sixième place se trouve ITX Italia (Zara) avec 1,7 milliard €, puis Max Mara Fashion Group (1,52 milliard €), OTB (Diesel) (1,48 milliard €), YNAP Group (1,45 milliard €), Decathlon Italia (1,42 milliard €), OVS (1,35 milliard €), Dolce & Gabanna (1,25 milliard €), Valentino (1,22 milliard €), Salvatore Ferragamo (1,13 milliard €), GIVI Holding (1,05 milliard €), Safilo Group (0,97 milliard €), Tod’s (0,88 milliard €), Fendi (0,85 milliard €), LIR (Geox) (0,77 milliard €) et LVMH Italia (0,73 milliard €).
Présence consolidée des groupes étrangers dans la mode italienne, avec une prédominance des groupes français investissant dans la production haut de gamme
La présence étrangère est d’une extrême importance dans la chaîne d’approvisionnement de la mode haut de gamme, confirmant l’appréciation des investisseurs étrangers, principalement des Français, pour la très haute qualité du Made in Italy. 58 des 152 entreprises prises en considération ont un actionnariat étranger contrôlant 43,6 % du chiffre d’affaires global (24,2 % sont françaises), ce qui confirme l’appréciation des Français pour la production italienne. Et lorsque les étrangers décident d’investir en Italie, ils préfèrent le segment haut de gamme : 87,4 % du chiffre d’affaires global des entreprises sous contrôle étranger se situe dans le segment du luxe (58,8 % sont françaises).
France, Royaume-Uni et Pays-Bas : Les investisseurs sont principalement européens. Selon la localisation de la maison mère, 88,6 % du chiffre d’affaires des entreprises à capitaux étrangers est localisé dans un pays européen (France, UK, Pays-Bas, Suisse, Allemagne) dont 55,4 % en France (avec 30,2 % pour le groupe LVMH et 15,9 % pour le groupe Kering) qui contrôle 28 entreprises (dont 11 pour le groupe LVMH et 10 pour le groupe Kering), 6,5 % sur le continent asiatique et 4,9 % aux États-Unis.
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En termes d’incidence sur le chiffre d’affaires global des secteurs d’activité, l’investissement étranger représente 43,6 % de part de marché italien, et est particulièrement significatif dans le secteur de la maroquinerie, où 42 % du chiffre d’affaires est réalisé par des entreprises dont le siège est hors Italie, et dans le secteur de la bijouterie, où la part est de 38 %. Les sociétés commerciales sous contrôle étranger, principalement des filiales de grands groupes multinationaux, dominent le marché national en contrôlant 72,7 % du chiffre d’affaires. Le choix des groupes internationaux se portent massivement sur la production du haut de gamme (87,4 % vs 12,6 % pour le moyen de gamme).
Une industrie tournée vers l’international. La puissance de l’industrie manufacturière de la mode et du luxe repose sur sa structure internationale : 73,7 % de son chiffre d’affaires total est réalisé à l’étranger, avec en tête la bijouterie (80,3 %), la lunetterie (78 %) et le secteur du cuir, de la maroquinerie et de la chaussure (76,9 %). Les fabricants de produits haut de gamme (habillement, maroquinerie et textile) exportent davantage que ceux du segment plus économique du marché (73,2 % contre 58,2 %), ce qui témoigne d’une plus grande capacité à s’imposer sur les marchés étrangers. Les exportations tirent le chiffre d’affaires, en progression de 24 % sur 2021 : les marchés les plus dynamiques sont l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient, mais l’Europe tire également son épingle du jeu, grâce au retour des touristes et à la reprise de la consommation. La réouverture de la Chine apparaît comme une opportunité et un moteur de croissance important.
Les marques italiennes investissent dans la production de haute qualité et la production en Italie. La base de production des entreprises est principalement en Italie, surtout pour le milieu de gamme : 68 % des unités de production sont situées en Italie, tandis que les 32 % restants sont dans des pays étrangers : 17 % en Europe, 8 % en Asie, 5 % en Afrique et 2 % dans les Amériques. Pour les entreprises haut de gamme, la concentration de la production est de 83 % en Italie, ce qui met l’accent sur la qualité et la créativité 100 % italiennes.
Répartition géographique des entreprises italiennes : forte prépondérance du nord
Si l’on considère les entreprises ayant un chiffre d’affaires d’au moins 100 millions €, le plus grand nombre d’entreprises est situé dans le nord-ouest (39 %) et le nord-est (34 %), suivi par le centre avec 21 %. Les entreprises du nord-est, avec 24,7 milliards €, et celles du nord-ouest, avec 23,5 milliards €, contribuent respectivement à 36 et 34,3 % du chiffre d’affaires total. Trois régions regroupent la plus forte densité d’entreprises de mode : la Lombardie (29 % des entreprises représentant 28,8 % du chiffre d’affaires total), la Vénétie (23 % ; 26,2 %) et la Toscane (14 % ; 20,5 %).
À noter : l’importance du contrôle familial et de sa gouvernance avec un total de 91 entreprises sur 152, dont 29 PMI et 62 grandes entreprises.
La chaîne d’approvisionnement de la mode : une excellence italienne à forte implantation locale. La chaîne d’approvisionnement italienne dans son ensemble, de la production à la fabrication des grandes marques, est au cœur de l’industrie mondiale de la mode : en moyenne, plus d’un quart des fournisseurs des groupes de mode européens sont basés en Italie, avec des pointes de plus de 80 % dans le haut de gamme. Les grandes marques de mode italiennes se sentent investies d’une forte responsabilité à l’égard des nombreuses petites entreprises qui travaillent très souvent pour les plus grandes. Il est donc nécessaire de conclure des accords qui peuvent bénéficier à l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.
Il existe trois types d’entreprises en Italie :
– les groupes de luxe italiens dont la production est 100 % locale ;
– les petites et moyennes entreprises italiennes qui produisent en partie en Italie afin de trouver un équilibre ;
– les groupes de luxe internationaux qui produisent en Italie pour le compte de tiers ou achètent directement des sites de production.
La chaîne d’approvisionnement de la mode possède une caractéristique de district bien définie. En Italie, la production de mode est assurée par un réseau dense d’ateliers, petits et grands, et la plupart des produits font l’objet de plusieurs déplacements avant d’atteindre leur destination finale. En effet, la production italienne se caractérise par une grande flexibilité de sa chaîne d’approvisionnement pour répondre rapidement à la demande : les filières de production sont formées et reconfigurées en fonction de l’évolution des besoins de chaque collection.
Relations industrielles entre districts interconnectés : un modèle similaire à celui de la Silicon Valley. Il existe des similitudes entre la Silicon Valley et les districts industriels italiens en termes de relations entre les entreprises et de présence d’une culture et d’une vision entrepreneuriales communes au sein du district. Une certaine similarité existe également dans la structure du réseau, caractérisée par un grand nombre de sous-traitants qui permettent aux activités du district d’être flexibles et de résister même en cas de crise du marché. Les entreprises du district ne suivent généralement pas de politiques visant à intégrer la production et ont plutôt tendance à se concentrer sur la conception et l’assemblage des produits. Dans les districts, on peut également observer que l’accent est mis sur les compétences du personnel et sur la facilité des échanges entre les entreprises, dans un climat propice à la création de nouvelles sociétés.
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Les relations entre les entreprises assurent l’adaptabilité du processus en termes de volume (adaptabilité) et de différenciation des produits (flexibilité). Les produits italiens ont souvent été associés à la qualité, à une spécialisation et une différenciation élevée, à l’élégance et à des liens étroits avec des districts industriels italiens expérimentés et réputés, souvent liés au concept de luxe. L’Italie compte 200 districts, dont huit principaux avec la Lombardie, la Vénétie (habillement, chaussures, bijoux et lunettes), le Piémont (textile), l’Émilie-Romagne (habillement, bonneterie, chaussures), la Toscane (habillement, accessoires, textiles, fils, maroquinerie), les Marches (chaussures, chapeaux et denim), la Campanie (confection pour hommes, chaussures et maroquinerie) et les Pouilles (vêtements pour enfants, robes de mariées et accessoires).
Florence et la Toscane : un pôle d’excellence internationale
En termes de districts, le plus dense est celui de Castelfiorentino / Santa Croce sull’Arno (Valleverde, Gucci, Ferragamo et Magli), près de Florence, en Toscane. De nombreuses maisons célèbres ont choisi de concentrer leur production dans la région florentine, ce qui en fait un pôle d’excellence. Cartier, Hermès, Louis Vuitton, Céline et les maisons LVMH, Chanel, Yves Saint Laurent avec Kering ont investi dans le tissu industriel local pour garantir la qualité de leur production, notamment pour la maroquinerie et les accessoires haut de gamme. « Le système italien de prêt-à-porter est très interconnecté. Nos fournisseurs sont extrêmement spécialisés » explique Carlo Capasa, président de la CNMI.
La créativité italienne, un patrimoine universel et les quatre piliers AAAA. Outre sa valeur économique, la mode est aussi une source créative de savoir-faire et d’artisanat, enracinée dans des siècles de culture et de beauté. L’Italie a toujours eu le goût du beau et du bien fait, depuis la Renaissance, et est réputée pour la qualité de son artisanat et de sa confection. Made in Italy est une marque de fabrique indiquant qu’un produit est conçu, fabriqué et emballé en Italie. La marque est utilisée depuis 1980 pour indiquer la spécificité internationale de l’Italie dans quatre secteurs traditionnels : la mode, l’alimentation, les meubles et objets design, l’ingénierie mécanique (automobiles, design industriel, machines et construction navale).
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En italien, ces quatre piliers sont également connus sous le nom de Four A : Abbigliamento (vêtements), Agroalimentare (alimentation), Arredamento (meubles) et Automobili (automobiles). Les produits Made in Italy de haute qualité se distinguent par cing aspects essentiels :
– esthétique : garantie de style et d’élégance, caractéristiques du produit liées au style et au mode de vie typiquement italiens ;
– artisanat : passion, créativité, attention portée aux détails ;
– culture : relation étroite entre le territoire et l’histoire ;
– valeurs sociales : valeurs italiennes liées à la famille et à la tradition ;
– variété : expression de la richesse naturelle et culturelle.
La transmission : un défi pour de nombreuses entreprises de caractère familial. L’avenir de la mode et du luxe italiens doit prévoir la transition vers une nouvelle génération de managers. De nombreuses maisons célèbres ont été détenues par des familles depuis des générations, comme Gucci, Fendi, Versace et Valentino Garavani, et ont poursuivi leur croissance dans une configuration internationale, avec d’intenses activités de fusion et d’acquisition, rachetées par de grands groupes. D’autres préparent des plans de succession internes. Le groupe Prada l’a déjà fait avec le nouveau CEO Andrea Guerra, qui accompagnera Lorenzo Bertelli, fils de Miuccia Prada et Patrizio Bertelli, à la tête du groupe éponyme dans les prochaines années. Les marques Salvatore Ferragamo, Ermenegildo Zegna, Brunello Cucinelli, Moncler, Missoni, Dolce & Gabbana conservent une forte empreinte et une direction familiales, avec le soutien, dans certains cas, de gestionnaires externes et de fonds italiens. Le défi n’est pas seulement la transition générationnelle, mais aussi le développement d’une culture managériale structurée : les entrepreneurs italiens sont particulièrement attachés à leur « créature » et ne sont pas toujours prêts à faire évoluer l’organisation vers un leadership managérial. Aujourd’hui, les PDG doivent maîtriser une pluralité de compétences : de la stratégie de marque et du merchandising ou du marketing à la finance, des logiques de distribution omnicanale au client marketing. Il est nécessaire d’incarner les valeurs de la marque. En ce qui concerne la succession, plusieurs entreprises n’ont pas encore partagé leurs plans : Giorgio Armani, Tod’s Group, Otb, Benetton.
La valeur sociale de l’industrie de la mode et du luxe et l’importance stratégique de la formation pour préparer les compétences de demain. Le soin et le développement continu d’une production italienne de qualité contribuent à la transmission des savoirs et des compétences et créent ainsi un avenir pour les générations futures. Le défi de la formation, essentielle à la transmission du savoir-faire artisanal acquis au fil du temps, touche de près les entreprises du secteur : le problème actuel du manque de figures professionnelles dans les différents secteurs de l’industrie de la mode est une question très urgente. Afin de répondre à la demande de personnel qualifié, de nouveaux cours d’enseignement et de formation professionnels sont progressivement créés, même à proximité des sites de production des entreprises. Dans un pays comme l’Italie, à vocation industrielle, avec des districts hautement spécialisés dans la fabrication et l’artisanat, la formation professionnelle est un levier stratégique pour la compétitivité des entreprises et le système Made in Italy. Selon Unioncamere, le secteur prévoit entre 63 000 et 94 000 embauches de professionnels spécialisés d’ici 2026, et 36,4 % des entreprises déclarent, dans une projection récente d’Unioncamere, avoir des difficultés à trouver les compétences professionnelles adéquates. Les artisans et les travailleurs spécialisés dans le secteur du textile, de la mode et des accessoires (qui comprend les chaussures et la maroquinerie) sont parmi les plus difficiles à trouver. Il semble urgent d’investir dans la formation professionnelle.
Les initiatives des maisons de luxe en matière de formation en Italie. LVMH lance un prix pour valoriser les artisans italiens en risque d’extinction. Le pôle métiers d’excellence de LVMH s’est associé à Fendi, propriété du groupe de luxe français, à la CNMI et à Confartigianato, l’association qui regroupe les entreprises artisanales italiennes, pour créer le prix Maestri d’Eccellenza.
Altagamma et le projet Adoptez une école : 23 entreprises du secteur de la mode et du luxe (dont Davines, Ferrari Trento, Feudi di San Gregorio, Gucci, Pomellato et Zegna, Aurora, Bottega Veneta, Moncler, Bulgari, Fendi, Ferragamo, Herno, Technogym, The Gritti Palace Venice) proposent des cours et des stages en collaboration avec des instituts technico-professionnels dans dix régions.
Hermès a mis sur pied le programme Manufacto, qui en est à sa troisième année, et qui apporte le savoir-faire dans les écoles primaires, les collèges et les lycées : les élèves apprennent à fabriquer des objets en cuir ou en bois, en explorant trois métiers artisanaux. Chanel a signé un partenariat avec l’École polytechnique de Milan (Politecnico). L’objectif est de s’appuyer sur l’expertise du Politecnico pour développer de nouveaux modèles qui tiennent compte des changements rapides et profonds dans les activités de fabrication du monde du luxe, ainsi que pour accompagner et accélérer l’innovation, la recherche et le développement de matériaux et de processus de production plus durables. L’Italie joue un rôle fondamental dans les activités de manufacture de la maison qui, depuis l’acquisition de la manufacture de chaussures Roveda en 1999, a acquis au fil du temps huit autres entreprises spécialisées dans la chaussure, la maroquinerie, la tannerie et le textile.
Dans un marché complexe et concurrentiel, la plateforme financière des entreprises est essentielle pour investir dans la technologie, l’expérience, la vente au détail de haute qualité et la communication afin d’être plébiscitée par les consommateurs. De multiples tendances caractérisent la croissance du marché :
Polarisation : dans un scénario de plus en plus mature, complexe et hautement innovant, la concurrence en matière de croissance ne peut que s’intensifier et il est raisonnable de s’attendre à une polarisation croissante entre quelques grands acteurs qui généreront de plus en plus de valeur et de nombreux petits acteurs qui auront de plus en plus de mal à être compétitifs.
Dimension : dans ce contexte, la dimension est une caractéristique incontournable et, d’une certaine manière, un « choix forcé » pour être compétitif à l’échelle mondiale. Seuls les grands acteurs seront en mesure d’attirer les meilleurs talents, de protéger la créativité qui est au cœur de ce secteur, d’avoir accès aux meilleurs emplacements retail, d’avoir un plus grand pouvoir de négociation avec les clients et les fournisseurs, et d’exploiter pleinement les économies d’échelle et le potentiel des données (intelligence artificielle).
Flexibilité : le mot d’ordre pour les prochains défis est la flexibilité. Flexibilité dans la modification de l’organisation commerciale à tous les niveaux (chaîne d’approvisionnement, opérations, personnel, mise sur le marché et communication), flexibilité de la vision (se concentrer sur la compréhension du changement), flexibilité de l’omnicanal à l’omniprésence, du produit à l’expérience, du client aux communautés, du transactionnel à l’émotionnel, du dénombrable à la valeur. Tout cela indique un monde qui oblige les marques à changer la façon dont elles interagissent avec leurs partenaires, en adoptant une approche horizontale plutôt que verticale. Le succès d’une entreprise ne se mesurera plus seulement à son chiffre d’affaires et à ses marges, mais à sa capacité à dialoguer avec ses communautés, les zones géographiques et les générations.
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