Henry Kissinger, le spectateur des mutations du monde

30 novembre 2023

Temps de lecture : 10 minutes

Photo : President Richard M. Nixon, right, makes remarks prior to Henry A. Kissinger, left, being sworn-in as the 56th United States Secretary of State Newscom/cnpphotos193459/CNP/NEWSCOM/SIPA/2011120527

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Henry Kissinger, le spectateur des mutations du monde

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Spectateur engagé des mutations du monde, l’artisan historique de la détente ne cesse, en grand témoin, de nous rappeler que la stabilité de l’ordre international repose sur l’équilibre des puissances et le respect de la souveraineté étatique. La diplomatie en est l’accoucheuse.

Article paru le 30 mai 2023 sous le titre « Henry Kissinger a 100 ans »

La nouvelle est passée largement inaperçue : le grand artisan de la politique étrangère des présidents Nixon et Ford, Henry Kissinger, a fêté ses 100 ans le 27 mai dernier. En 100 ans d’existence, de son enfance dans l’Allemagne tourmentée de l’entre-deux-guerres jusqu’à nos jours, où tend à s’affirmer le processus d’un remodelage multipolaire de l’ordre du monde, en passant par les heures où sa diplomatie de l’équilibre devait accoucher de la détente, Henry Kissinger aura traversé des époques très différentes. À travers les multiples reconfigurations du concert des nations, qui peuvent paraître quelquefois erratiques, cette dernière grande figure du réalisme continue de nous livrer un message d’une grande clarté : la stabilité de l’ordre du monde, dont dépend la paix, ne peut procéder durablement de coups de force ni de surenchères ; elle s’enracine concrètement dans l’équilibre des puissances, que canalise la commune reconnaissance par les États du cadre de dialogue axiologiquement neutre tracé par le principe de souveraineté. Kissinger nous donne ainsi la formule d’une politique étrangère dont le premier principe régulateur est l’intérêt national, conçu comme une limitation rationnelle apportée par la diplomatie à l’appétit de puissance, au regard des moyens à disposition et de la structuration du champ interétatique.

De l’Allemagne aux États-Unis

Né à Fürth, près de Nuremberg, le 27 mai 1923, le jeune Heinz Kissinger dut quitter l’Allemagne à quinze ans, en 1938, pour échapper aux persécutions nazies et s’établir aux États-Unis avec ses parents et son frère. Son destin rejoignait celui d’autres Allemands, ses aînés, Hannah Arendt, Leo Strauss ou Hans Morgenthau, qui ont contribué au rayonnement intellectuel des États-Unis.

Après des études qui devaient initialement le spécialiser dans la comptabilité, c’est finalement son enrôlement dans les rangs de l’armée américaine, contemporain de sa naturalisation, qui décide de son orientation. À son prénom germanique, il substitue alors celui d’Henry. Les opérations militaires auxquelles il prend part le conduisent de nouveau en Allemagne, où, sous l’uniforme américain, il s’acquitte de missions de contre-espionnage, matière dont il enseigne ensuite les rudiments. L’amitié nouée dans l’armée avec un autre Américain d’origine allemande ayant fui le régime nazi, Fritz Kraemer, lui apprend à ne pas renoncer à ses ambitions.

La question de l’ordre du monde, qui émerge dans la réflexion de Kissinger, en devient, dès lors, un thème récurrent et structurant, avec le concept de légitimité, défini, non à partir d’un contenu culturellement déterminé, mais comme un substrat minimal d’usages, partagé par les hommes d’État.

C’est ainsi qu’il entre à Harvard, mettant à profit un dispositif ouvrant aux vétérans les portes des meilleures universités américaines. Il y côtoie notamment l’historien William Yandel Elliott, sous la direction duquel il rédige un long mémoire d’undergraduate sur le sens de l’histoire. Les références qu’il y fait aux réflexions de Toynbee, de Spengler et de Kant tracent les premiers linéaments d’une pensée, selon laquelle l’homme peut chercher dans l’exercice de sa liberté la faculté de transcender le tragique de l’existence.

L’importance de l’histoire

La longueur de son mémoire n’est pas le seul trait par lequel Henry se distingue. Alors que tant de ses condisciples marquent un vif intérêt pour l’économie et pour les perspectives que la création de l’Organisation des Nations unies semble ouvrir au multilatéralisme, lui préfère aborder la politique internationale par l’histoire. Il consacre, en ce sens, sa thèse de doctorat au règlement diplomatique de la situation européenne après la chute de Napoléon. Les figures du chancelier autrichien Metternich et du secrétaire d’État britannique aux affaires étrangères, Castlereagh, retiennent son attention. Dans cette thèse, Kissinger s’intéresse, non à des crises contemporaines, mais à des faits historiques dont il prétend, par analogie, tirer des enseignements ; il y aborde, non le phénomène guerrier en soi, mais l’activité des diplomates, à qui il revient, par la négociation, de donner un fondement à la paix. Elle donne à voir le point de maturation et la profondeur historique qu’a atteints la pensée de Kissinger et dévoile les bases de sa pensée des relations internationales : sans la force, la paix ne peut reposer durablement que sur l’équilibre établi entre les puissances, qui parviennent à dialoguer pour résoudre les crises, parce qu’elles parlent le même langage diplomatique et se reconnaissent mutuellement comme parties institutionnelles d’un même ordre.

La question de l’ordre du monde, qui émerge dans la réflexion de Kissinger, en devient, dès lors, un thème récurrent et structurant, avec le concept de légitimité, défini, non à partir d’un contenu culturellement déterminé, mais comme un substrat minimal d’usages, partagé par les hommes d’État.

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Après avoir publié sa thèse, en 1957, Henry Kissinger se fait remarquer par un autre ouvrage, Nuclear Weapons and Foreign Policy, qui, rompant avec la doctrine des représailles massives, envisage la possibilité d’user, dans certaines conditions, d’armes nucléaires tactiques. Anticipation de la doctrine de la riposte graduée, la réflexion de Kissinger avait surtout pour objet d’extraire les États-Unis des impasses diplomatiques où la doctrine volontiers manichéenne des représailles massives pouvaient l’enfermer, face à l’adversaire soviétique. Entre-temps, Henry Kissinger avait fait la connaissance à Harvard de Raymond Aron et entamé avec lui des échanges d’une grande richesse intellectuelle.

Les années Kennedy furent quelque peu décevantes pour Henry Kissinger : l’ancien doyen de Harvard, McGeorge Bundy, devenu conseiller à la sécurité nationale du président démocrate, ne répond pas à ses attentes. La contribution que Kissinger est invité à apporter aux réflexions en cours en matière de politique étrangère n’est qu’épisodique. Entre Kissinger et l’entourage de Kennedy, l’entente n’est pas au rendez-vous.

Les années Kennedy furent quelque peu décevantes pour Henry Kissinger : l’ancien doyen de Harvard, McGeorge Bundy, devenu conseiller à la sécurité nationale du président démocrate, ne répond pas à ses attentes.

Les années Nixon

Il bénéficie manifestement d’un meilleur accueil dans le camp républicain, où il tisse des liens étroits avec le gouverneur de l’État de New York, Nelson Rockefeller. Il soutient sa candidature aux élections primaires républicaines de 1968, mais Richard Nixon obtient l’investiture du Grand Old Party et est finalement élu président des États-Unis. Cette élection marquait-elle la fin des ambitions politiques de Kissinger ? Le contraire advint : alors que l’universitaire de Harvard ne s’était jamais vraiment senti d’affinités avec lui, le président élu, Richard Nixon, lui proposa le poste de conseiller à la sécurité nationale. Kissinger accepta, non sans avoir consulté, au préalable, ses collègues de Harvard.

L’aventure politique commence alors réellement pour Henry Kissinger. Les années Nixon sont pour la politique étrangère des États-Unis des années d’ajustement et de renouveau.

Profondément intellectuels et partageant l’idée que la décision de politique étrangère, qui relève du politique, ne peut être abandonnée à la routine administrative, Nixon et Kissinger ont promu, dans ces années d’intense activité, de nombreuses initiatives retentissantes : désireux de stabiliser le champ international, toujours marqué par la bipolarité, ils veillent à développer des relations directes et dépassionnées avec l’Union soviétique, concrétisées dans un dispositif d’échanges et d’accords qui donnent leur pleine portée, mais à l’échelle mondiale, à l’idée de détente, promue en son temps et pour la France par le général de Gaulle. Kissinger souhaite ainsi rapporter les objectifs de la politique étrangère américaine au critère ultime de l’intérêt national et proportionner, par conséquent, les ambitions affichées aux moyens dont elle dispose.

Simultanément, Kissinger met en œuvre une ouverture progressive à la Chine populaire. En se rapprochant visiblement de la Chine communiste, concurrente asiatique de l’Union soviétique, les États-Unis réussissent à susciter du côté de la Russie, soucieuse de demeurer l’interlocuteur principal de l’Amérique, un sursaut d’intérêt pour la détente. La diplomatie triangulaire ainsi inaugurée a pour effet de constituer, selon la formule alors employée, une « structure de paix », apte à stabiliser les relations internationales face aux incertitudes de l’affrontement est-ouest.

C’est dans ce contexte que Kissinger mène à leur terme les négociations sur la limitation des armes stratégiques dits SALT I, emblématiques de l’esprit de la détente. Le traité est signé le 26 mai 1972.

Héritage des administrations démocrates, la guerre du Vietnam figurait parmi les dossiers les plus brûlants que devait traiter Kissinger. Prenant part, en région parisienne, à des négociations secrètes avec une délégation nord-vietnamienne conduite par Le Duc Tho et maintenant un contact avec le gouvernement sud-vietnamien, Henry Kissinger eut à mettre en œuvre, dans des circonstances particulièrement difficiles, le désengagement progressif des troupes américaines, sanctionné par les accords de Paris du 27 janvier 1973.

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La réélection de Richard Nixon en novembre 1972 permet à Kissinger de consolider le rôle central qu’il joue dans la définition de la politique étrangère américaine, puisqu’il devient secrétaire d’État en septembre 1973, cumulant cette fonction avec celle de conseiller à la sécurité nationale. Ses réussites diplomatiques et sa personnalité lui donnent d’acquérir une notoriété médiatique qu’aucun autre secrétaire d’État n’aura connue.

La crise du Watergate, dans laquelle Kissinger n’est pas impliquée, vient toutefois abréger le second mandat de Nixon.

Quand Gerald Ford succède à Richard Nixon, la présence d’Henry Kissinger au gouvernail de la diplomatie est un atout et un gage de continuité.

Celui-ci fait de nouveau la preuve de grands talents de médiateur en mettant en œuvre une active diplomatie de la navette à la suite de la guerre du Kippour. L’Égypte et Israël acceptent de se parler et de chercher un accord.

Mais le monde auquel est confronté le secrétaire d’État est en pleine mutation. Le choc pétrolier de 1973 place l’Occident devant la réalité de sa dépendance énergétique et la contestation de puissances qui lui sont extérieures. Les questions économiques tendent à prendre de plus en plus de place dans des négociations internationales au format multilatéral et les revendications des non-alignés se font entendre, en particulier à la tribune de l’assemblée générale des Nations unies.

Kissinger face aux idéalistes

En interne, les idéalistes de toutes obédiences ne manquent pas de dénoncer la politique de détente de Kissinger, en quoi ils voient un affaiblissement des États-Unis et une relativisation de la Destinée manifeste. Un bras de fer s’engage, en plusieurs occasions, avec le Congrès. L’amendement Jackson-Vanik, finalement adopté en 1974, à l’issue de débats longs de deux ans, a pour effet d’empêcher que la clause de la nation la plus favorisée soit accordée à l’Union soviétique en réplique aux législations restrictives que cette dernière opposait à l’émigration de ses citoyens, en particulier de ses citoyens juifs. D’autres initiatives changent la tonalité de la relation établie avec l’Union soviétique, dont le fait qu’en dépit des objurgations de nombreux politiciens, le président Ford n’ait pas cru bon de recevoir l’écrivain russe exilé, connu pour sa critique du système de coercition soviétique, Alexandre Soljenitsyne. Les critiques adressées à Kissinger sont certes formulées par des libéraux au sens américain du terme, mais aussi, de manière de plus en plus bruyante, par des conservateurs traditionnels, au rang desquels Phyllis Schlafly, et par des néoconservateurs, qui, dénonçant la prétendue faiblesse des États-Unis à l’égard de l’est, soutiennent la candidature de Ronald Reagan.

1977 est pour Kissinger un tournant : l’élection du démocrate Carter le conduit à quitter le pouvoir. Alors qu’il pensait y être rappelé tôt ou tard, il ne l’exerça plus directement ; mais il fut consulté régulièrement, devenant, aux yeux de beaucoup d’Américains, le conseiller que l’on fait entrer à la Maison-Blanche par la porte de derrière. Il exerça, dès lors, une sorte de ministère pythique et mythique, si l’on peut dire.

De fait, si Reagan ne l’associa pas visiblement à la définition de sa politique étrangère, conçue en rupture rhétorique avec l’esprit de la détente, le conseiller du président Carter, Zbigniew Brzeziński, ne manqua pas de consulter Kissinger.

Succédant à Reagan, George H. W. Bush fut entouré de nombreuses personnalité kissingériennes. Il veilla cependant à ne pas associer trop directement l’ancien conseiller de Nixon à sa politique, craignant sans doute d’en perdre le contrôle.

Les relations de Clinton et de Kissinger furent globalement distantes, même si ce dernier eut des échanges intellectuels réguliers avec son épouse, Hillary.

À l’égard de George W. Bush, Henry Kissinger fit montre d’une grande bienveillance. Il soutint l’engagement américain en Irak, mais ne partagea pas la naïve et brutale conviction des néoconservateurs, qui se proposaient d’instaurer par la force et sans délai des démocraties pluralistes dans des pays historiquement étrangers à ce mode de fonctionnement institutionnel.

Réservé à l’égard de la politique de remodelage du monde des néoconservateurs, Barack Obama imposa au dispositif de puissance américain une rationalisation que beaucoup ont rapprochée de la politique conduite par Kissinger sous Nixon. Au grand dam des démocrates les plus idéalistes, Hillary Clinton ne cacha rien, quant à elle, de la cordialité des relations qu’elle entretenait avec Kissinger, quoique ce dernier fût peu enclin à manifester un réel engouement pour la ligne générale de l’administration Obama.

La question ukrainienne

S’exprimant en 2014 sur le règlement à apporter à la crise ukrainienne, Kissinger a considéré classiquement que, pour garantir l’équilibre international, il importait de préserver la neutralité de l’Ukraine, en ne permettant pas son adhésion à l’OTAN. Invité à s’exprimer devant le forum de Davos en mai 2022, quelques mois après l’invasion de l’Ukraine, il réitère les mêmes vues, avant d’en changer en janvier 2023, sous le poids des circonstances, tout en estimant qu’il convenait de ne pas s’engager dans une guerre explicitement dirigée contre la Russie. Tel Castlereagh à l’égard de la France au sortir des guerres napoléoniennes, il préconise de ne pas humilier la Russie dans le souci de permettre une stabilisation ultérieure.

Sur le moment Trump, même si Kissinger a toujours veillé à ne pas se prononcer de manière trop directe à ce propos, il a jugé à plusieurs reprises que la politique mise en œuvre par le président républicain pouvait entrer en consonance avec les changements qui affectaient l’ordre du monde et n’a pas refusé de lui prodiguer ses conseils. Bien plus, une convergence de fond, si ce n’est de style, a pu sembler rapprocher la politique internationale de règlement par la négociation de Trump des vues fondamentales de Kissinger.

La cohérence intellectuelle dont Henry Kissinger témoigne à travers les époques différentes qu’il traverse confère à ce centenaire de la diplomatie un statut d’exception dans l’histoire des États-Unis et dans l’histoire des relations internationales. La clarté des positions de Kissinger, perpétuellement soucieux de conserver son assiette à l’ordre du monde, lui-même hérité, sous ses divers avatars, des traités de Westphalie, tranche singulièrement avec le vague idéalisme sans vision de la plupart des politiciens occidentaux, esclaves de l’opinion.

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‎Figure tutélaire que la plupart des Américains saluent comme le secrétaire d’État le plus marquant de l’après-guerre, Henry Kissinger est pour notre temps la dernière incarnation de la diplomatie classique d’origine européenne.

Se référant à l’histoire et à la permanence des continuités qu’elle forge, il voit dans les relations internationales le vaste champ où se font face tragiquement, mues chacune par ses intérêts propres, les personnes publiques que sont les États souverains.

L’équilibre de leurs intérêts concurrents, que limite, précisément, leur interaction et que canalisent les usages de la diplomatie, est de nature à consolider l’ordre du monde et à renforcer sa stabilité.

Révélée dans ses multiples œuvres, qui vont de sa thèse, publiée en 1957, à Leadership paru en 2022, en passant par ses volumineux mémoires et par Diplomatie, la pensée de Kissinger nous donne la formule d’un réalisme authentiquement classique, au sens où, à la différence notable de Morgenthau, il valorise, pour expliquer les logiques innervant le système mondial, le rôle des unités politiques fondamentales que sont les États souverains, en faisant l’économie de toute réflexion sur les origines de la conflictualité et les liens qu’elle pourrait avoir avec la nature humaine.

La cohérence intellectuelle dont Henry Kissinger témoigne à travers les époques différentes qu’il traverse confère à ce centenaire de la diplomatie un statut d’exception dans l’histoire des États-Unis et dans l’histoire des relations internationales.

Ce centième anniversaire nous conduit à méditer les leçons d’un homme qui n’oublie pas que l’histoire est tragique ni que la tâche particulière des hommes d’État consiste à assumer cette dimension de la politique, sans croire que la réalité extérieure puisse être aisément remodelée selon les formes d’un idéal culturellement déterminé.

Puissent les 100 années de vie de ce maître en diplomatie inspirer les gouvernants en manque de vision et notre monde en quête d’équilibre.

Chercheur associé à la chaire de géopolitique de la Rennes School of Business, Olivier Chantriaux   achève une thèse de doctorat consacrée à l’étude de la pensée d’Henry Kissinger.

Diplômé de la Sorbonne et de Sciences Po Bordeaux, il est l’auteur d’ouvrages et d’articles visant à valoriser les apports de l’analyse réaliste des relations internationales.

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À propos de l’auteur
Olivier Chantriaux

Olivier Chantriaux

Docteur en histoire des relations internationales et diplômé de l'Institut d'études politiques de Bordeaux.
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