Hasmik Tolmajian est en poste à Paris depuis 2018. L’ambassadrice de la République d’Arménie en France et à Monaco n’accorde que très rarement des entretiens. Un an après la seconde guerre du Karabagh, elle a accepté de revenir sur l’évolution d’une situation jugée explosive, tout en saluant le haut niveau d’une relation bilatérale au potentiel prometteur.
Entretien réalisé par Tigrane Yégavian
Cette guerre a suscité une charge émotionnelle forte en France, du fait notamment des liens anciens entre la France et l’Arménie. Comme revue, Conflits n’a pas de parti pris à l’égard de cette guerre et de ses acteurs, mais tente de la comprendre et de mesurer ses conséquences, notamment pour la France. C’est pourquoi nous donnons la parole à chacune des parties. Ici l’ambassadrice d’Arménie en France et dans un autre article à l’ambassadeur d’Azerbaïdjan.
Il y a tout juste 30 ans, l’Arménie proclamait son indépendance. Pour la première fois depuis 1375, cette vieille nation chrétienne plurimillénaire retrouvait ses attributs d’un État, reconnu par la communauté internationale. Or la terrible défaite de l’automne dernier face à l’Azerbaïdjan et la Turquie a replongé votre pays dans une lourde incertitude. Quels sont les principaux défis auxquels doit faire face l’Arménie pour assurer son avenir ?
En effet, il y a 30 ans, le 21 septembre 1991, en réalisant son droit à l’autodétermination et répondant résolument en faveur de l’indépendance, l’Arménie a proclamé la renaissance d’un État indépendant. Juste une précision à cet égard : depuis 1375, l’Arménie avait proclamé une première fois son indépendance en mai 1918 lorsque la première République d’Arménie, une république démocratique parlementaire, a été créée. Cet État créé après le drame humanitaire de 1915, le Génocide des Arméniens, n’a connu, hélas, qu’une brève existence de deux ans et demi seulement. Quant à la proclamation de l’indépendance de 1991, celle-ci était la conséquence directe du Mouvement Karabagh commencé en 1988. Il faut savoir que le Mouvement Karabagh était l’un des socles sur lequel s’est construite l’indépendance arménienne, et sur lequel s’est érigée l’identité de l’État arménien. Et c’est pour cette raison que l’agression azerbaïdjano-turque de l’automne dernier et ses conséquences ont bouleversé toute la nation arménienne.
Néanmoins, malgré ce choc et l’amertume des pertes, l’Arménie et l’Artsakh restent debout, l’État arménien indépendant demeurant fidèle à l’esprit de sa Déclaration d’indépendance. Encore aujourd’hui, un an après la guerre sanglante, le renforcement et l’essor d’un État arménien fort, viable, moderne et démocratique demeurent le principal défi des Arméniens du monde entier.
Dans ce contexte nous attachons une importance particulière à une redéfinition du contenu des relations avec la Diaspora ainsi qu’à une intégration plus active de son potentiel humain afin de relever les défis auxquels font face l’Arménie et l’Artsakh.
L’Azerbaïdjan n’a pas renoncé à sa rhétorique belliqueuse qu’elle met en pratique par la violation de la souveraineté de votre pays dans le Siunik et le Gherarkunik, elle pratique une forme de harcèlement sur les populations civiles des zones frontalières prétextant que le tracé de la frontière n’a pas fait l’objet d’un accord entre Bakou et Erevan. Où est-on sur cette question de la présence militaire azérie sur des portions de territoires arméniens et pourquoi la Russie ne vous aide pas à les déloger en vertu des accords d’assistance mutuelle passés ?
Le 12 mai de cette année, les forces armées de l’Azerbaïdjan, en ignorant, une nouvelle fois, les principes fondamentaux du droit international, ont pénétré de quelques kilomètres à l’intérieur du territoire souverain de l’Arménie, dans les régions de Syunik et de Gégharkounik. Cette incursion azerbaïdjanaise s’est heurtée à une condamnation ferme de la part de la communauté internationale : le président français s’est également exprimé sur le sujet condamnant ces actes et appelant les forces azerbaïdjanaises à quitter le territoire souverain de l’Arménie.
Cependant, les forces azerbaïdjanaises continuent toujours d’occuper certaines zones frontalières du territoire souverain de l’Arménie ce qui est inadmissible. L’Arménie, fidèle à son approche constructive, tente, avec la médiation de son alliée stratégique, la Russie, de trouver une solution pacifique au problème. Nous espérons que l’Azerbaïdjan adoptera lui aussi une position constructive dans les négociations en cours, et, évitant une confrontation armée, évacuera ses forces du territoire souverain de l’Arménie pour revenir aux positions établies au 11 mai de l’année en cours. Cela permettrait d’apaiser la tension actuelle et de créer des conditions favorables pour l’engagement des processus de démarcation et de délimitation des frontières.
Bakou exerce une forte pression pour obtenir l’application du point 9 de l’accord de cessez-le-feu, à savoir ce qu’elle nomme le « corridor du Zangezour » cette voie de communication ultra stratégique qui la relierait à son exclave de la Nakhitchevan, et par ricochet à la Turquie. Votre voisin l’Iran y est formellement opposé. Que pouvez-vous nous dire au sujet de cette question du corridor ? Est-ce une option réaliste et dans quelle mesure représente-t-il un danger pour l’Arménie ?
Ce point portant sur le déblocage des infrastructures dans la région est inscrit de manière claire et sans équivoque dans la déclaration tripartite du 9 novembre qui prévoit également la garantie par la partie arménienne des échanges et transferts de civils, de marchandises et de moyens de transport entre l’Azerbaïdjan et le Nakhitchevan. Ni ce document ni aucun autre ne font la moindre mention à une mise à disposition d’un couloir traversant le territoire de l’Arménie. Aussi, celle-ci rejette avec vigueur la question tout artificielle que Bakou tente de mettre à l’ordre du jour concernant d’un soi-disant « couloir de Zanguezour » de même que toute mis à disposition de quelque couloir à travers de son territoire et au détriment de sa souveraineté.
Nous ne sommes pas surpris par le fait que les actes non-constructifs de l’Azerbaïdjan, en particulier ses déclarations sur des modifications des frontières du territoire souverain de l’Arménie provoquent une préoccupation profonde auprès des puissances régionales, notamment l’Iran. L’Iran joue un rôle important dans le désamorçage des tensions et l’établissement d’une stabilité dans la région, et la dernière manifestation en est la position récemment exprimée par l’Iran sur l’inviolabilité des frontières de la République d’Arménie. Nous sommes convaincus que l’élargissement de l’implication de l’Iran aura un impact positif sur les perspectives de paix et de sécurité dans la région.
L’Arménie a perdu son statut de garant de l’intégrité et surtout de la sécurité de la population de l’Artsakh (ex Karabagh, non reconnu ni par Erevan ni par la communauté internationale) au profit de la Russie. Que peut-elle entreprendre à ce stade ?
La Russie a joué un rôle essentiel dans l’arrêt des opérations militaires contre l’Artsakh l’année dernière. À l’heure actuelle les forces de maintien de la paix russes accomplissent leur mission au Haut-Karabagh contribuant à la sécurité physique de la population d’Artsakh et au rétablissement des conditions d’un retour à la vie normale. La présence des forces russes de la paix est un facteur crucial de sécurité. L’Arménie assure quant à elle toutes les conditions nécessaires pour que cette mission se déroule sans entraves, contrairement à l’Azerbaïdjan qui n’hésite pas à saisir toutes les occasions pour une remise en question de la pertinence et de l’efficacité de cette mission de maintien de la paix.
Dans le même temps, l’Arménie continue et continuera à être la garante de la sécurité du peuple d’Artsakh et à défendre les droits fondamentaux du peuple d’Artsakh. La sécurité de l’Artsakh est assurée par l’Armée de Défense du Haut-Karabagh. Le gouvernement d’Arménie à son tour ne ménage pas ses efforts pour atténuer les effets de la dernière guerre. En étroite collaboration avec le gouvernement du Haut-Karabagh des programmes sociaux de retour à la vie normale et de rétablissement de l’activité économique sont ainsi en cours de réalisation en Artsakh à l’heure actuelle.
Pensez-vous opportun de poursuivre le combat pour la reconnaissance internationale de l’Artsakh (en s’inspirant du précédent kosovar ou du Timor oriental) dans la conjoncture actuelle ?
Nous sommes pour l’instant concentrés sur la résolution des problèmes humanitaires urgents surgis à la suite de la dernière guerre. Ce qui est impérieux surtout c’est la question du retour rapide des prisonniers de guerre et autres personnes arméniennes illégalement détenus en Azerbaïdjan. Bakou, en violation de la déclaration trilatérale du 9 novembre et au mépris des normes reconnues du droit international humanitaire, refuse de remettre à la partie arménienne, ne faisant pas mystère de son intention, y compris publiquement, de s’en servir comme d’une monnaie d’échange politique. Le sort de ces personnes nous préoccupe très profondément et les tortures quotidiennes pratiquées contre elles, en raison de leur origine ethnique, sont bien documentées.
Pour revenir à votre question, le statut du Haut-Karabagh a été et demeure une des questions cruciales du règlement du conflit et elle n’est pas résolue à ce jour. L’Arménie poursuivra avec détermination ses efforts en vue du règlement de la question du statut du Haut-Karabagh sous l’égide de la coprésidence du Groupe de Minsk de l’OSCE et promouvra sans relâche la nécessité de la réalisation du droit du peuple d’Artsakh à l’autodétermination et de son droit à une existence dans la paix et dans la dignité dans sa patrie ancestrale.
Je voudrais rappeler dans ce contexte que la résolution historique du Sénat français « portant sur la nécessité de reconnaissance de la République du Haut-Karabagh » aura bientôt un an. Cette résolution, de même que la résolution similaire adoptée par l’Assemblée nationale française, ainsi que les vœux adoptés par des dizaines de villes, régions et départements français, ont montré que la France et le peuple française ne souhaitent pas rester indifférents face à l’agression des forces azerbaïdjano-turques contre le peuple arménien et défendent une voie juste et pacifique du règlement du conflit. Ces résolutions ont une grande importance pour la reconnaissance du droit à l’autodétermination de la population du Haut-Karabakh et la définition du statut final internationalement reconnu pour le Haut-Karabagh.
Votre Premier ministre Nikol Pachinian a échangé avec le président Erdogan des « messages positifs » visant à une normalisation des relations arméno-turques. L’Arménie a-t-elle émis des pré conditions à cette normalisation (reconnaissance du génocide de 1915 par exemple) ? Pourquoi ?
Depuis le début de son indépendance, l’Arménie n’a jamais posé de conditions à la normalisation des relations avec la Turquie, insistant sur la nécessité d’un établissement sans préalables des relations diplomatiques et d’ouverture des frontières entre les deux pays. Contrairement à cette position constructive de l’Arménie, la Turquie a adopté et mené des décennies durant une politique de préconditions, raison pour laquelle ces relations ne sont pas normalisées à ce jour. Aujourd’hui encore, la position de l’Arménie reste inchangée : malgré l’implication directe de la Turquie dans la récente guerre et son rôle déstabilisateur dans la région, nous sommes toujours prêts à une normalisation des relations avec la Turquie sans condition préalables ce qui répondrait aux intérêts de sécurité et de développement économique de toute la région.
Quant à la reconnaissance du Génocide des Arméniens, nous considérons cette question dans une autre dimension, en dehors de la question de la normalisation des relations diplomatiques arméno-turques. Cette année, la reconnaissance du Génocide des Arméniens par les États-Unis d’Amérique a donné un nouvel élan et conféré une dimension nouvelle au processus de reconnaissance de ce génocide. Nous pouvons l’affirmer avec certitude : la plupart des principaux acteurs internationaux comme d’ailleurs la communauté scientifique internationale qualifient sans équivoque de génocide les événements qui se sont produits dans l’Empire ottoman en 1915. Aussi, la balle se trouve-t-elle dans le camp de l’État turc. Nous sommes convaincus que les avancées dans le processus de reconnaissance du Génocide des Arméniens ne feront que contribuer à l’atténuation des tensions dans la région et au renforcement du système de sécurité régional.
L’Arménie assume la présidence tournante de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC). Cette dernière ne s’est pas empressée d’aider votre pays alors que l’Azerbaïdjan multiplie depuis le mois de mai les incursions militaires dans votre territoire souverain internationalement reconnu… Pourquoi ?
L’Arménie considère l’OTSC comme l’un des piliers essentiels de son architecture sécuritaire. Par conséquent, l’Arménie continuera à s’intégrer activement dans les activités de cette organisation, tout en mettant en avant les problèmes liés notamment au renforcement de sa propre sécurité. L’Arménie saisira l’occasion de sa prochaine présidence à l’OTSC pour insister sur le renforcement des institutions de l’organisation au profit de la consolidation des systèmes de sécurité de ses États membres.
Le Groupe de Minsk est perçu comme moribond, dans la mesure où il n’est pas parvenu à éviter la guerre. L’Azerbaïdjan et la Turquie ne veulent plus en entendre parler. Pourtant, il poursuit ses activités. Quel bilan peut-on faire de son action ?
Il est vrai que malgré les efforts déployés par la coprésidence du Groupe de Minsk pour un cessez-le-feu, celui-ci n’a pas réussi à y prévenir ni à faire cesser rapidement la guerre entreprise contre l’Artsakh par l’Azerbaïdjan avec la participation de la Turquie et l’emploi de terroristes internationaux. Nonobstant ce fait, des conditions favorables existent aujourd’hui pour une reprise entière de l’action de la coprésidence dans son format actuel, ce que salue l’Arménie. Les coprésidents du Groupe de Minsk sont mandatés par la communauté internationale pour trouver un règlement au conflit du Karabagh et l’un des sujets cruciaux de ce règlement demeure la question du statut du Haut-Karabagh, question non résolue à ce jour. Aussi, la coprésidence a-t-elle encore un rôle important à jouer à cet égard. La rencontre, sous les auspices des coprésidents du Groupe de Minsk, des ministres des Affaires étrangères de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan à New York en septembre a été un premier pas vers un rétablissement complet du processus de règlement du conflit. L’Arménie salue la tenue de cette rencontre et espère que les contacts, avec la participation des coprésidents, se poursuivront.
Quels sont les points forts de la relation bilatérale franco-arménienne en dehors de la culture ? Quels sont les domaines à fort potentiel ?
Les relations entre la France et l’Arménie s’appuient sur un dialogue politique étroit et intense et qui se nourrissent des liens culturels et d’une amitié pluriséculaire qui unissent nos peuples, fondés sur de profondes affinités et sur une communauté de valeurs. Dans le même temps, nous avons clairement conscience que tout le potentiel de ces relations bilatérales n’a pas été entièrement exploité au cours des dernières années. Surtout après la guerre de l’année dernière nous sommes dans une situation où des opportunités réelles existent aujourd’hui pour orienter l’énergie positive des relations franco-arméniennes vers la mise en œuvre de projets concrets. Il s’agit avant tout d’un approfondissement des relations économiques. Sur ce plan, aussi bien la partie française que la partie arménienne se sont exprimées en faveur de la mise en œuvre de vastes projets économiques et l’augmentation des investissements français en Arménie. Nous saluerons tout projet qui contribuera à renforcer et rendre plus conséquente la présence économique de la France en Arménie, y compris dans le domaine de construction d’infrastructures dédiées au transport. Il faut rappeler dans ce contexte le programme de subvention de 2,6 milliards d’euros proposé à l’Arménie par l’Union européenne et nous espérons que la France participera activement à la réalisation de certains de ses volets.
À lire également
L’Arménie à travers les âges ; Histoire d’une résilience
Au-delà des programmes économiques, je pense que de réelles opportunités existent pour approfondir davantage la coopération décentralisée, déjà forte d’une trentaine de projets de coopération en cours entre les collectivités françaises et arméniennes. La 4e conférence de la coopération décentralisée franco-arménienne qui se tiendra l’année prochaine ouvrira des horizons pour de nouveaux projets de coopération.
L’agenda de la coopération bilatérale comprend un certain nombre de programmes nouveaux dans les domaines de l’éducation et de la culture. Des mesures sont prises également pour accélérer la coopération dans les domaines de la Défense et de l’enseignement militaire.
En résumé je pourrais affirmer que l’Arménie est déterminée à donner un nouvel élan et une meilleure qualité aux relations franco-arméniennes bilatérales. À ce titre je voudrais attirer votre attention sur le fait que pour la première fois, le plan quinquennal du gouvernement arménien, récemment adopté, définit comme une priorité le renforcement des relations privilégiées avec la France en soulignant la nécessité d’approfondissement du volet économique de ces relations.
Est-ce que Paris peut jouer un rôle d’apaisement de la tension en dehors du cadre du groupe de Minsk dont la France est coprésidente ?
Je pense qu’il serait plus judicieux que nos partenaires français répondent à cette question. Je me contenterais de souligner l’importance que l’Arménie attache à la participation de la France à la coprésidence du Groupe de Minsk. Dans ce format la France a une position particulièrement constructive et équilibrée dans le processus de règlement du conflit du Karabagh, ce qui est très important à nos yeux.
Un an après la guerre, la tension est toujours à son comble. Pensez-vous qu’une troisième guerre est imminente comme le prévoient de nombreux observateurs ?
Je ne tiens pas à faire des pronostics. Mais je peux dire, en revanche, que la situation dans notre région reste extrêmement tendue, voire explosive. Dans ces conditions, alors que les autorités de l’Azerbaïdjan refusent toute discussion sur la paix, même après la guerre sanglante de l’année dernière, ne renoncent pas à la politique belliqueuse et expansionniste et continuent à exacerber une haine anti-arménienne dans la société azerbaïdjanaise, parler d’une stabilisation rapide de la situation dans notre région me paraît difficile. L’Arménie prend toutes les mesures nécessaires pour promouvoir la paix dans la région. Par ailleurs, pour mettre fin aux manifestations extrêmes de la haine anti-arménienne de la part des autorités azerbaïdjanaises, l’Arménie a été obligée d’user des mécanismes judiciaires internationaux.
Ainsi, l’Arménie a saisi la Cour internationale de Justice des Nations Unies pour violation par l’Azerbaïdjan de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, en pointant les manifestations criantes de haine perpétrées par l’Azerbaïdjan des décennies durant contre l’Arménie et les Arméniens. La sonnette d’alarme contre ces manifestations est tirée aussi bien par l’Arménie que la communauté des experts internationaux qui est unanime dans ses conclusions et affirment que toute une génération d’Azerbaïdjanais a grandi avec un discours haineux à l’égard des Arméniens.
Les manifestations de cette haine sont audibles et évidentes aussi bien dans la quasi-totalité des discours que dans les actes des autorités azerbaïdjanaises. Il suffit de mentionner la détention illégale à Bakou de prisonniers de guerre et autres civils arméniens depuis près d’un an, ou encore les cas d’exécution de prisonniers de guerre et d’assassinat et de décapitation de civils arméniens pendant la guerre. Je crois que vous conviendrez que l’un des moyens essentiels de parvenir à la paix dans la région et d’y éviter une nouvelle guerre reste la renonciation ferme et définitive aux manifestations et au discours de haine ainsi que la recherche de la paix comme objectif. Hélas, notre voisin n’en affiche pas pour l’instant la moindre volonté.