En décrochage industriel, la France rêve de se relancer. La concurrence américaine et surtout chinoise mène la vie dure à l’industrie européenne, en particulier dans le secteur automobile et technologique. Paris voit en l’Afrique une opportunité salutaire, tout en étant progressivement exclu du continent.
La France veut nouer des « partenariats industriels renforcés » avec l’Afrique « face aux stratégies commerciales agressives de la Chine et des États-Unis », a affirmé mardi la ministre déléguée au Commerce extérieur Sophie Primas à l’occasion d’une conférence à Paris.
Outre la diversification et la sécurisation des approvisionnements français, l’Afrique représente l’opportunité pour la France de « partenariats industriels renforcés et l’intégration de nos chaînes de valeur, notamment dans les secteurs de l’automobile, de l’électronique et de l’aéronautique », a indiqué la ministre à l’ouverture d’un forum économique baptisé « Ambition Africa » au ministère de l’Économie.
« Il s’agit d’une nécessité face aux stratégies commerciales agressives de la Chine et des États-Unis », a poursuivi la ministre, à l’heure où Pékin a pris des mesures de rétorsion notamment contre le cognac français après que l’UE a imposé des surtaxes douanières sur les véhicules importés de Chine. La réélection de Donald Trump avec la promesse d’imposer des droits de douane annonce aussi des jours compliqués pour les exportations européennes.
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« Concevoir et produire davantage ensemble : tel est l’horizon partagé de l’Union européenne, de la France et de l’Afrique, si nous voulons protéger notre souveraineté technologique et industrielle », a encore dit Mme Primas devant des responsables politiques et chefs d’entreprises africains réunis pendant deux jours à l’initiative de Business France.
Le gouvernement voudrait augmenter le nombre d’entreprises françaises exportatrices afin de résorber son déficit commercial qui a atteint des niveaux historiquement élevés en 2022 et 2023, et espère continuer à faire de la France une terre d’investissements étrangers.
Des repoussoirs, comme la fiscalité, freinent les ambitions gouvernementales et le développement d’un tissu entrepreneurial sur le territoire. Le cabinet EY a également constaté mardi que près de la moitié des investisseurs étrangers en France déclarent avoir reporté leurs projets d’investissements à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale.
Pour Sophie Primas, les opportunités de partenariats entre la France et les pays africains « ne concernent pas que les grandes entreprises. Nous voulons aussi qu’elles profitent à nos PME et à nos ETI auxquelles je suis très attachée ».
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