En 2023, quel engagement patriotique pour les Français ?

12 octobre 2023

Temps de lecture : 3 minutes

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En 2023, quel engagement patriotique pour les Français ?

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Ce jeudi 12 octobre, la Retraite Mutualiste du Combattant fête ses 100 ans en organisant un colloque-anniversaire, intitulé : « L’engagement patriotique en 2023 : quelle reconnaissance, quel avenir ? ». L’objectif : montrer qu’en 2023, l’engagement patriotique en France garde tout son sens.

Carac, France Mutualiste et Mutuelle Épargne Retraite, les mutuelles historiques du monde combattant, ont décidé d’unir leurs forces pour célébrer le centenaire de la RMC. Animé par Bernard de la Villardière, le colloque tient à rappeler le fondement de ce produit d’épargne unique en son genre. Le droit à la réparation, ainsi que la reconnaissance de la nation envers le combattant et sa famille sont les deux aspects fondamentaux de ces mutuelles, et même les maîtres-mots.

À l’occasion, une étude inédite de l’IFOP fut dévoilée, fondée sur les moteurs de l’engagement aujourd’hui. 23 ans après la suppression du service militaire, et le retrait des derniers appelés de leurs casernes, et à la suite de la forte mobilisation des forces de l’ordre dans le cadre des émeutes de juin dernier, ressort une forte confiance dans les institutions régaliennes. Si 9 Français sur 10 prétendent avoir confiance dans l’armée, une majorité souhaite un retour du service militaire obligatoire. Un sondage qui a l’intérêt de mettre en exergue de nets effets générationnels.

Les 4 enseignements de l’étude

De ce sondage IFOP, quatre points ressortent, qui méritent d’être analysés individuellement.

1/ Un large soutien aux institutions régaliennes.

C’est la jeunesse qui fait pencher la balance. 97 % de la population déclare faire confiance aux pompiers, 89 % à l’armée, 85 % à la gendarmerie, et enfin 75 % à la police. La confiance dans l’armée progresse depuis 2008. Mais, la confiance dans la police est plus partagée : plus de la moitié des jeunes la nie, tout comme 65 % des sympathisants de La France Insoumise. Mais depuis la mort de Nahel, et les émeutes qu’elle a provoquées, ainsi que la mise en détention provisoire du policier soupçonné d’avoir roué de coups un homme de 21 ans à Marseille, la police conserve une défiance minoritaire parmi les Français.

Le sondage révèle également que 70 % des Français se disent favorables à la création d’une armée européenne, projet sans doute légitimé par la guerre qui sévit en Ukraine. Le soutien à cette armée est représenté sur tout le territoire, et en particulier en région parisienne. Les moins enthousiastes sont, sans surprise, les moins europhiles, et en particulier Le Rassemblement National et Reconquête.

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2/ Une reconnaissance envers l’engagement patriotique très répandue mais perçue comme insuffisante.

Une nette majorité des Français considère que l’engagement dans les armées n’est pas assez reconnu sur le plan symbolique comme sur le plan financier, par les pouvoirs publics et la société. Aujourd’hui, une personne sur deux considère que les anciens combattants et engagés ne sont pas assez reconnus sur ces mêmes plans. Les électeurs d’Éric Zemmour et les personnes âgées sont aussi les plus catégoriques là-dessus.

Dans ce contexte, 81 % des Français sont reconnaissants vis-à-vis des personnes s’engageant dans l’armée. Les effets de générations sont ici perceptibles : plus l’âge augmente, plus la reconnaissance est large, puisque 87 % des plus de 65 ans se disent concernés, contre 73 % des 18-24 ans, ce qui reste d’ailleurs un taux assez élevé. Ce sentiment de reconnaissance est transpartisan, moindre parmi les LFI dont deux tiers sont tout de même concernés.

3/ L’engagement dans l’armée est deux fois plus considéré par les hommes que par les femmes.

Aujourd’hui, un quart des Français âgés de 30 ans ou moins envisagerait la possibilité de s’engager dans l’armée dans les prochaines années. Parmi eux, les hommes sont plus de deux fois plus nombreux. Et en particulier les plus diplômés. La réserve opérationnelle attire davantage, surtout les plus jeunes et les ouvriers. Les intérêts ne sont pas les mêmes selon les hommes et les femmes.

4/ La majorité des Français désire le retour du service militaire obligatoire, exceptée la tranche d’âge potentiellement concernée.

Plus de 20 ans après la suppression du service militaire, deux tiers des Français déclarent le regretter. Une proportion qui augmente doucement mais de manière continue depuis 2006. Mais seuls 27 % des 18-24 ans réclament son retour. Plus l’âge augmente, plus la proportion augmente. Les partis de droite sont les plus favorables à une remise en place du service militaire obligatoire, avec en tête les partisans des Républicains.

De même, près de deux tiers des Français considèrent que le Service National Universel (SNU) devrait être obligatoire, et non plus seulement fondé sur le volontariat, comme il l’est aujourd’hui. Les jeunes sont en revanche majoritairement opposés à cette obligation, tandis que les sympathisants de droite y sont le plus attachés.

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