On jurerait que Djibouti n’est qu’un petit bout de terre perdu au cœur de la Corne d’Afrique, sans prétention internationale et même régionale. Et pourtant, ce territoire surpasse ses voisins en s’inscrivant dans un processus d’échange commerciaux et de coopération avec les puissances occidentales. Sonia le Gouriellec nous livre les clés de la diplomatie djiboutienne.
Djibouti, s’étend sur 23 200 km² et abrite une population proche de 950 000. Malgré l’absence de ressources naturelles, sa position géographique au cœur de la Corne de l’Afrique, sur une ligne de navigation primordiale, lui permet de jouer un rôle international bien au-dessus de ses dimensions. Ce petit territoire, se situe au cœur d’une scène régionale tumultueuse, la Corne de l’Afrique, où en vingt ans, le nombre des entités étatiques est passé de quatre à sept avec l’indépendance de l’Erythrée, du Somaliland (non reconnu) et du Soudan du Sud. Chacun de ces Etats est une menace pour l’autre.
En dépit de cet environnement, Djibouti est parvenu en quelques années à acquérir une notoriété internationale, en accueillant la première base militaire américaine sur le continent africain, puis la première base militaire chinoise à l’étranger, (pour un loyer annuel de 28 millions de $) suivie d’une base japonaise et même d’une implantation italienne. Les forces françaises implantées de longue date restent pourtant les seules à disposer de tout le spectre des capacités militaires et possèdent des avantages que les autres forces ne possèdent pas (champs de tir et espaces de manœuvre). L’activité portuaire de Djibouti, autre de ses caractéristiques représente 65% de son PIB, et la rattache à la route de la Soie, d’où le slogan djiboutien de « carrefour entre trois continents ». Petit Etat en surface, Djibouti est devenu, un grand Etat en termes de puissance indirecte.
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