Le terrorisme suicide est une arme utilisée avec un objectif précis et visant à déstabiliser son adversaire. Benoit Schnoebelen a consacré un ouvrage à ce sujet, dans lequel il analyse la conceptualisation de cette arme et son usage dans les nouvelles formes de guerre.
Entretien réalisé par Jean-Baptiste Noé.
Le terrorisme suicide répond à une action et à une pensée. Il n’est ni incontrôlé ni improvisé. Il est l’arme du plus faible pour déstabiliser les armées conventionnelles. Il vise à polariser l’opinion pour la braquer contre l’adversaire à abattre, généralement un étranger perçu comme violent un sanctuaire sacré.
Il vise l’efficacité, notamment par l’émotion médiatique. Loin d’être irrationnel ou pratiqué par des fous, il sait très bien s’adapter à l’Occident et à son mode de fonctionnement, en créant les conditions d’un spectacle et d’un théâtre de la forme d’information.
Le terrorisme suicide répond aussi à une logique révolutionnaire et une praxis. Il n’est pas qu’une arme mais la continuation d’un discours. D’où la difficulté, pour les armées conventionnelles, de le contrer et de le vaincre.
Dans son ouvrage, Benoît Schnoebelen montre toute la complexité et l’intensité du terrorisme suicide et son rôle dans les conflits d’aujourd’hui.