S’il demeure présomptueux d’affirmer que « we now know » (« maintenant, nous savons »), comme le faisait l’historien américain J. L. Gaddis dès 1997, cet atlas rend compte, par les cartes et les textes qui les accompagnent, de cette nouvelle histoire de la guerre froide, alors même que les enjeux contemporains des relations internationales disent, jusqu’au réemploi même du terme, combien elle fut décisive pour notre monde actuel.
La mise en cartes permet en outre de gagner en intelligibilité, tant les terrains et les domaines de la guerre froide sont variés et ses géographies complexes. Les deux premières parties visent à montrer le passage d’un conflit Est-Ouest à une guerre froide globale. La troisième partie s’attache à visualiser les guerres et les crises mais aussi les résistances au sein des deux camps. La quatrième partie insiste sur la dimension culturelle du conflit. La cinquième partie rend compte de la manière dont la guerre froide a pris fin.
En prenant de la hauteur la guerre froide n’a-t-elle pas été en définitive, un chapitre particulièrement aigu et concentré de la lutte séculaire menée par les principales puissances de leur époque pour l’hégémonie. Ce qui constitua longtemps un des éléments de l’équilibre européen s’est étendu par étapes à l’échelle mondiale, après 1919, 1945 et 1990. Nous voici entrés dans une nouvelle ère marquée par l’antagonisme sino -américain. Durera-t-elle aussi longtemps que la guerre froide et quelle en sera l’issue ? S’il est bien sûr impossible de répondre à cette question, cet Atlas offre quelques clefs d’analyse et de débuts de réponse.