<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> La « jeune école » de la géopolitique

30 septembre 2014

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La « jeune école » de la géopolitique

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Normalien, agrégé d’histoire, Martin Motte vient d’être élu directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études. Il enseigne par ailleurs la stratégie à l’École de Guerre et codirige avec Georges-Henri Soutou la collection « Bibliothèque stratégique » chez Economica. Ses premiers travaux avaient concerné la « Jeune école », un courant de la pensée navale française de la fin du XIXe siècle. Un terme qui correspond à la carrière de l’un des meilleurs espoirs de la géopolitique française.

Conflits. Vous avez d’abord suivi des études d’histoire. D’où vient votre intérêt pour cette discipline ?

MARTIN MOTTE : J’ai voulu devenir historien vers huit ans. La question « D’où venons-nous ? » me passionnait déjà, sans doute en raison de ses liens avec les questions « Qui sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? ». J’insiste sur le pluriel : le « je » n’est pas entièrement réductible au « nous », mais il en procède dans une très large mesure.

CONFLITS. Et votre intérêt pour la géopolitique ?

MARTIN MOTTE : Elle est une autre façon d’appréhender ces mêmes questions, mais sous l’angle spatial plus que sous l’angle temporel. Étant d’ascendance à la fois normande, picarde, bourguignonne et provençale, j’ai été dès l’enfance très sensible au mélange de diversité et d’unité qui caractérise l’espace français, même si j’étais évidemment incapable à l’époque de formuler les choses en ces termes. J’ai dû attendre pour cela les excellents cours de géographie que j’ai eus en prépa et la lecture de L’Identité de la France, de Fernand Braudel, qui date de 1986. Quant à la géopolitique des relations internationales, je l’ai découverte grâce à des livres comme les Questions de géopolitique de Lacoste, l’Atlas géopolitique de Marenches et l’Atlas stratégique de Chaliand et Rageau, tous trois parus en 1988.

CONFLITS. Pourtant, reçu à l’ENS-Ulm en 1988, vous vous êtes d’abord orienté vers l’étude de la stratégie navale. C’est plus tard que vous avez abordé la géopolitique. Comment s’explique cette évolution ?

MARTIN MOTTE : La stratégie m’a intéressé de bonne heure, au point que j’ai lu Sun Tzu à treize ans. Cependant, lorsque je suis entré rue d’Ulm, je me passionnais surtout pour l’identité provençale (une passion qui m’est d’ailleurs restée). J’ai donc consacré mes premières recherches au mouvement fédéraliste provençal des années 1890, fondé par de jeunes disciples du poète Frédéric Mistral, dont Charles Maurras. À l’époque, j’avais abordé ce mouvement sous l’angle de l’histoire politique et j’étais largement passé à côté de ses enjeux géopolitiques. Ils n’étaient pourtant pas quelconques, puisque le fédéralisme provençal a exercé une lointaine influence sur la création des régions dans les années 1950, notamment par l’intermédiaire du géographe Jean-François Gravier.

Après, il y a eu l’agrégation, que j’ai passée en 1991. La guerre était très présente dans les questions au programme cette année-là, ce qui a réactivé mon intérêt pour la chose militaire. C’est pourquoi je me suis ensuite lancé dans l’étude de la stratégie navale. Cependant je n’ai pas vécu cela comme un choix entre stratégie et géopolitique, puisque le point de départ de mes réflexions en la matière fut l’œuvre de l’amiral américain Mahan qui relève des deux disciplines. Au détour de ma thèse, j’ai retrouvé Maurras, qui a donné des analyses intéressantes de la politique navale française et plus généralement de la géopolitique européenne. Mon directeur, Georges-Henri Soutou, m’a incité à poursuivre mes recherches de ce côté et cela a été le point de départ d’un livre que nous avons codirigé sur Maurras, la politique étrangère et la Défense nationale. Nous y étudiions entre autres l’influence que ce penseur a exercée sur De Gaulle et Pompidou.

Dans le même temps, Hervé Coutau-Bégarie et moi avons conçu le projet d’une grande enquête collective sur la géopolitique. Il s’agissait à la fois d’explorer la généalogie intellectuelle de cette discipline finalement mal connue, de passer au crible son épistémologie et de comprendre les raisons de son succès. Les premiers résultats de cette enquête sont parus en 2013, mais il y a encore beaucoup à faire.

CONFLITS. Quelle influence ont sur vous Hervé Coutau-Bégarie et Georges-Henri Soutou ?

MARTIN MOTTE : Leur souci de précision intellectuelle m’a prémuni contre « l’ivresse de l’altitude » que donnent les grands systèmes géopolitiques ou stratégiques, stimulants mais souvent fallacieux. Ils m’ont appris à ne pas rester dans le monde des idées, mais à les confronter aux faits. Ce fut aussi le cas de Paul Claval, dont j’ai notamment suivi le cours d’histoire de la géopolitique et qui a figuré dans mon jury de thèse.

CONFLITS. À quoi sert l’histoire pour le stratège ?

MARTIN MOTTE : Ce qui menace en permanence la stratégie, c’est de se diluer dans la tactique, laquelle risque elle-même de se diluer dans la technique. Dans les deux cas, le « pourquoi » de l’action est occulté par le « comment », qui est important bien sûr, mais doit rester subordonné. Or, l’histoire montre que les grands capitaines sont ceux qui ont su mettre la technique au service de la tactique et la tactique au service de la stratégie, laquelle est au service de la politique.

D’autre part, comme l’ont bien vu le maréchal de Saxe et Ardant du Picq, l’histoire apprend à connaître les réactions des hommes. Bien entendu, celles-ci présentent des variantes d’une époque et d’un peuple à l’autre, mais c’est secondaire par rapport à un patrimoine génétique commun qui n’a guère évolué depuis l’apparition d’homo sapiens il y a 200 000 ans. On peut donc repérer des analogies frappantes entre des événements séparés par plusieurs millénaires, comme la guerre du Péloponnèse et la grande guerre européenne de 1914-1945. Ces analogies  ne fournissent certes pas de recettes de victoire clés en main, car toute configuration historique est unique, mais elles constituent quand même des aides à la décision. Elles ouvrent l’esprit du stratège au vaste champ des possibles en ajoutant à son expérience personnelle, nécessairement limitée, celle des millénaires antérieurs.

L’histoire est donc au cœur de cette culture générale que De Gaulle considérait comme « la véritable école du commandement ».

CONFLITS. Et pour le géopoliticien ?

MARTIN MOTTE : L’histoire l’immunise contre sa propension récurrente à tout expliquer par le facteur géographique.

Prenons l’exemple des Dardanelles : il y a bien sûr plus qu’un hasard dans le fait que l’on se soit battu pour le contrôle de ce détroit pendant la guerre de Troie – ce que les découvertes archéologiques de Manfred Korfmann et Ernst Pernicka semblent bien confirmer –, puis pendant la guerre du Péloponnèse, à l’époque byzantine, à l’époque ottomane et en 1915. On est tenté d’en conclure que les Dardanelles attirent la guerre comme l’aimant attire le fer et d’en faire un principe explicatif, une loi historique. Mais l’image de l’électro-aimant est plus pertinente, car cette attraction n’est pas constante : elle est activée ou inhibée par des dynamiques politiques, sociales, démographiques, économiques, religieuses ou idéologiques ne relevant pas directement de la géographie, quoique conditionnées par elle. Mieux encore, ces dynamiques peuvent faire surgir de nouveaux enjeux géopolitiques en aménageant l’espace : l’isthme de Suez est objectivement plus important depuis le percement du canal, comme le Koweït depuis qu’on y a trouvé du pétrole.

L’histoire est donc première. La bonne géopolitique est celle qui en tient compte. La mauvaise, beaucoup plus fréquente hélas, tend au contraire à croire et faire croire que le relief, le tracé des côtes, le climat, etc. déterminent le cours des événements, ce qui revient à résorber l’histoire dans la géographie. C’est l’une des raisons de son succès, car il est beaucoup plus facile de débiter de pseudo-évidences déterministes que d’étudier l’interaction complexe entre les dynamiques historiques et leur substrat géographique. D’autre part, le déterminisme incite à croire que l’on peut prévoir l’avenir : en cela, la géopolitique est la version scientiste de l’astrologie. Force est de reconnaître que le cimetière des prophéties géopolitiques est plein à ras bord ! En fait, la géopolitique peut au mieux énoncer des probabilités. Au-delà, elle sombre dans le charlatanisme.

CONFLITS. À quoi tient votre intérêt pour la stratégie navale ? À l’idée que la puissance naît des flots ?

MARTIN MOTTE : Outre un goût pour les bateaux entretenu dès l’enfance par la lecture de Jules Verne, il y a eu le désir de travailler sur le sujet le plus large possible afin d’avoir des ouvertures sur un maximum d’autres problématiques. La mer, qui connecte tous les continents, répondait bien à ce critère.

Quant à l’idée que la puissance naît des flots, c’est un raccourci trop déterministe. Par les facilités qu’elle offre au commerce et à la projection de forces, la mer est un formidable multiplicateur de puissance, mais encore faut-il qu’il y ait quelque chose à multiplier : c’est à terre que se trouve ce noyau initial de la puissance, qui résulte d’atouts naturels bien sûr, mais aussi et surtout des dynamiques historiques permettant de les mettre en valeur. Ce n’est pas uniquement parce que l’Angleterre est une île qu’elle est devenue une grande puissance maritime. Au Moyen Âge d’ailleurs, l’Angleterre n’était guère plus tournée vers la mer que les autres pays d’Europe occidentale. Sa maritimisation progressive a résulté de multiples facteurs : une croissance démographique soutenue, des troubles politiques, sociaux et religieux nourrissant de forts courants d’émigration, la conviction protestante d’être le nouveau Peuple élu, l’abondance du charbon dans son sous-sol, atout majeur lors du passage de la marine à voiles à la marine à vapeur, etc.

De même, lorsqu’on attribue au Sea Power la puissance des États-Unis, on oublie qu’ils étaient un formidable État-continent avant même leur maritimisation. La clé du problème est donc à chercher du côté des dynamiques expansionnistes qui, à partir des treize colonies de la côte atlantique, conduisirent à la formation de cet État-continent.

CONFLITS. Les États-Unis semblent aujourd’hui contrôler les océans. Quels sont les fondements de cette supériorité ? La Chine peut-elle la remettre en cause ?

MARTIN MOTTE : Le Sea Power américain est très différent du Sea Power britannique d’antan. Celui-ci reposait sur la première flotte de combat mondiale, sur la première marine marchande mondiale et sur le premier empire colonial mondial, qui constituait l’assise économique de l’ensemble et où se trouvaient les bases extérieures de la Royal Navy. Mais cet empire a fini par être source de faiblesse, car sa défense exigeait des sommes énormes. C’est pourquoi Mahan, aux alentours de 1900, s’est prononcé contre l’impérialisme direct, estimant que les États-Unis pouvaient obtenir les mêmes avantages grâce à des formes de domination moins coûteuses : pénétration économique, exportation de l’American Way of Life, etc. Il a été entendu sur ce point.

Mais Mahan maintenait que flotte de guerre et marine marchande sont indissociables, la seconde servant de force auxiliaire et de pépinière de marins. Or, le tonnage marchand américain n’arrive aujourd’hui qu’au 23e rang mondial, car le commerce extérieur des États-Unis recourt à quantité d’autres pavillons. La domination maritime américaine repose donc essentiellement sur la supériorité quantitative et qualitative de l’US Navy. La Chine, au contraire, étoffe à la fois sa flotte de guerre, aujourd’hui au 3e rang mondial en tonnage, et sa marine marchande, au 9e. On ne peut exclure que la première rattrape l’US Navy d’ici vingt ou trente ans. Beaucoup de choses dépendraient alors de l’attitude du Japon, dont la flotte de guerre est au 4e rang mondial.

CONFLITS. Existe-il encore une stratégie navale proprement dite en France ou, hormis la dissuasion et la lutte contre la piraterie, la marine est-elle devenue une simple plateforme logistique au service des forces terrestres ?

MARTIN MOTTE : Mais la marine a toujours été une plateforme logistique ! C’est la plus ancienne de ses fonctions – voir la guerre de Troie – et l’une des plus pérennes – voir la guerre du Golfe. En effet, l’homme est un mammifère terrestre ; c’est donc à terre que se trouvent généralement les enjeux des conflits. 

CONFLITS. Vous avez donné à Saint-Cyr un cours sur les grands penseurs stratégiques. Quels sont ceux qui vous semblent les plus pertinents aujourd’hui ?

MARTIN MOTTE : Clausewitz n’est nullement périmé, contrairement à ce qu’on entend souvent. Beaucoup d’Anglo-Saxons, en particulier, considèrent que la fameuse trinité clausewitzienne peuple-armée-État ne peut plus rendre compte des guerres d’aujourd’hui car, en Afghanistan par exemple, on n’a pas eu affaire à une lutte entre deux peuples ayant chacun un État et une armée, mais entre des factions non étatiques et une coalition alignant des armées de métier, donc sans implication directe des peuples occidentaux. Mais c’est oublier que la trinité originelle de Clausewitz se compose des passions meurtrières, des calculs stratégiques et des buts politiques. La trinité dérivée peuple-armée-État n’est qu’une expression datée de cette trinité première qui, elle, conserve une valeur intemporelle.

Un autre classique auquel je reviens volontiers est La Conduite de la guerre, de Fuller, qui étudie l’évolution de la stratégie sous l’effet des grandes mutations politiques, économiques, sociales et idéologiques ayant eu lieu du XVIIIe au XXe siècle. Cette approche historique est précieuse, parce qu’elle empêche de figer la stratégie dans une forme donnée, qui deviendrait rapidement anachronique.

Enfin, je m’intéresse aux stratégistes suisses contemporains, car leur totale indifférence au politiquement correct leur permet d’examiner l’hypothèse d’une Europe sombrant dans le chaos. Je souhaite de tout cœur que ce scénario ne se réalise pas, mais il n’est nullement inutile de réfléchir aux stratégies qu’il faudrait alors déployer.

CONFLITS. Pour certains, la vraie source de la puissance est aujourd’hui l’économie, ou encore l’influence (le soft power). Quel rôle garde le hard power, et en particulier la force armée ?

MARTIN MOTTE : La remise en cause du hard power par le « doux commerce » – au double sens économique et culturel du terme – n’est pas une théorie très neuve : on en parlait déjà vers la fin du XVIIIe siècle et au début du XXe siècle, ce qui n’a empêché ni les guerres de la Révolution et de l’Empire, ni les deux guerres mondiales. Moralité, il est très dangereux d’extrapoler à l’infini l’état présent des choses, car l’histoire rebat souvent les cartes à l’improviste.

Quant à « l’impuissance de la puissance » évoquée par Bertrand Badie, elle repose entre autres sur le constat que les armées conçues pour des conflits interétatiques ne sont guère efficaces contre des forces non étatiques, comme on l’a vu en Irak et en Afghanistan. Mais on ne peut nullement en conclure que ces armées sont devenues inutiles, car la menace de guerre interétatique persiste et même s’amplifie dans d’autres régions du monde. « L’impuissance de la puissance » est un cache-misère commode pour une Europe en plein déclin stratégique, mais dans la crise de Crimée, cette Europe a surtout démontré l’impuissance de l’impuissance. Et pendant ce temps, les pays émergents augmentent frénétiquement leurs budgets militaires…

Je note enfin que Joseph Nye, le théoricien du soft power, préfère aujourd’hui parler du smart power ou « puissance intelligente », qui combine soft power et hard power. Cela me semble beaucoup plus réaliste, mais là non plus pas très nouveau, puisqu’on trouve des idées analogues chez les stratèges chinois de l’Antiquité !

[encadre]Le questionnaire de Lacoste

Inspiré du questionnaire de Proust, ce questionnaire, élaboré avec l’aide d’Yves Lacoste, est adressé à toutes les personnalités invitées dans les grands entretiens de Conflits pour servir de base à l’entretien.

Votre définition de la géopolitique ?

Idéalement, elle devrait être l’étude objective des interdépendances entre géographie et politique. Mais comme personne n’est objectif en matière politique, elle est une tentative toujours précaire pour articuler la subjectivité d’un regard politique sur le monde et l’objectivité de la démarche scientifique.

Vous sentez-vous d’abord géopoliticien, géographe, historien, économiste, autre chose ?

Je suis un historien de la géopolitique et un historien tenté par la géopolitique, quoique sceptique sur ses prétentions oraculaires.

La vertu cardinale d’un géopoliticien ?

Rester lucide sur le caractère nécessairement bâtard et incertain de la géopolitique.

Le péché capital pour un géopoliticien ?

Prendre les concepts géopolitiques – Sea Power, Heartland, Rimland, etc. – pour les réalités dont ils ne sont que des modélisations plus ou moins adéquates.

Votre maître (ou vos maîtres) ?

Hervé Coutau-Bégarie et Georges-Henri Soutou, deux esprits sensibles au charme des grandes synthèses, mais trop épris de précision pour y céder complètement.

Quel géopoliticien vous a le plus influencé ?

Sans doute Mackinder, moins pour ses conclusions que pour la hardiesse et la poésie de ses fresques géohistoriques.

Votre voyage le plus instructif ?

Je suis incapable de répondre à cette question, parce que je trouve tous les voyages instructifs. La Suisse, par exemple, me paraît aussi exotique que l’Égypte ou Israël.

Votre sujet d’études de prédilection ?

Les identités collectives telles qu’elles s’expriment à travers les postures géopolitiques et géostratégiques. Dis-moi quelle est ta géopolitique, je te dirai qui tu es…

Le fondement de la puissance selon vous ?

Le dynamisme démographique couplé à un grand projet collectif.

La nation la plus puissante aujourd’hui ? Et dans 20 ans ?

Aujourd’hui, les États-Unis. Demain, normalement la Chine, mais l’Histoire est remarquablement anormale.

Le pays ou la région dont l’évolution vous inquiète ?

Le monde arabo-musulman, qui sombre dans un nihilisme sanguinaire, mais aussi l’Europe, qui sombre dans un nihilisme tranquille. [/encadre]

[encadre]Bibliographie succincte

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Fondée en 2014, Conflits est devenue la principale revue francophone de géopolitique. Elle publie sur tous les supports (magazine, web, podcast, vidéos) et regroupe les auteurs de l'école de géopolitique réaliste et pragmatique.
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