[colored_box bgColor= »#f7c101″ textColor= »#222222″]Cette recension a été publiée dans le numéro 20 de Conflits. Si vous souhaitez acheter ce numéro, rendez-vous sur la e-boutique de Conflits en cliquant ici.[/colored_box]
Pierre Conesa revient sur un thème qui lui est cher : la fabrication de l’ennemi, ou des « méchants » comme on le dit dans le cas du cinéma. Hollywood est une usine à stéréotypes, ces « figure[s] majeure[s] de l’idéologie » selon Barthes : le Noir, l’Indien, le « basané », le nazi ou le communiste, l’Arabe et même le Français lors de la guerre d’Irak. Parti de l’étude de 3 000 films, Pierre Conesa a rassemblé la matière pour analyser ces stéréotypes. Il en profite pour démontrer l’apport d’Hollywood au soft power américain.
Il n’échappe pas cependant au risque qu’il dénonce. Hollywood n’est pas d’une pièce. Faire d’American Sniper de Clint Eastwood le symbole du film de propagande militariste est pour le moins rapide, la cruauté de la guerre n’étant pas dissimulée : le héros la vit mal, son couple est menacé d’éclatement et il finit par mourir de ses conséquences.
De même, l’ouvrage évoque à peine les films déviants du courant mainstream. Il signale tout juste qu’il n’existe pratiquement pas de films pro-maccarthystes (pourquoi ?), il reconnaît l’existence d’un cinéma critique de la guerre du Vietnam dans les années 1970 (pourquoi toujours ?), il mentionne à peine la montée des acteurs issus de la diversité ni les conséquences du « politiquement correct » sur les récits depuis quelques années (en témoignent les « remakes » d’anciens succès qui se contentent de remplacer la vedette blanche par une vedette noire), il affirme que « les scénaristes américains sont désormais partis dans un délire trumpien » : on n’avait pas remarqué qu’Hollywood s’était rallié massivement à la candidature du Président.
À l’ouvrage, séduisant dans ses analyses du passé, il manque une vision des évolutions en cours.
P.G.
[colored_box bgColor= »#DCEDC8″ textColor= »#222222″]Pierre Conesa, Hollywar, Robert Laffont, 2018, 215 pages, 18 euros.[/colored_box]
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