[colored_box bgColor= »#f7c101″ textColor= »#222222″]Cette recension a été publiée dans le numéro 2 de Conflits. Si vous souhaitez acheter ce numéro au format numérique, rendez-vous sur la e-boutique de Conflits en cliquant ici.[/colored_box]
Prix Anteios-EDF du prix du jeune auteur de géopolitique
Récompensé par le prix Anteios-EDF du jeune auteur de géopolitique, l’ouvrage de Jean-Baptiste Vouilloux, diplômé de Saint-Cyr et chef de bataillon, décrit les effets de la réduction continue et générale des budgets qu’allouent à leur Défense l’ensemble des pays européens. Allant d’un examen de la place de l’Europe militaire dans le monde à une analyse des causes profondes du désarmement européen, pour évaluer, enfin, les conséquences à long terme du processus, l’auteur constate que les budgets de défense des États membres de l’Union européenne ont diminué depuis 2009, alors que les dépenses militaires ne cessaient de s’accroître dans le reste du monde. C’est ce particularisme qu’il se propose d’élucider.
L’auteur y voit la trace des traumatismes du xxème siècle, le contrepoint de la confiance qu’accordent les Européens à leur allié américain et l’effet inhibiteur d’une mythification du soft power. Indifférence à l’histoire, rejet aveugle de la logique des rapports de force, tels sont les facteurs qui, dans un contexte de crise économique, conduisent les pays européens à imposer les restrictions les plus sensibles à leurs budgets de défense.
Le phénomène affecte toutes les sociétés européennes au gré d’un illusoire « éloignement de la guerre » et de la dévalorisation relative d’une « identité militaire » que l’auteur croit « en danger ».
La construction européenne n’y a pas remédié, même à considérer son volet militaire. En effet, dès lors qu’un grand nombre de pays se trouvent associés dans un programme, la multiplication croisée de leurs exigences respectives, loin de permettre les mutualisations attendues, entraînent de nombreux retards et des surcoûts. Seuls, des programmes de coopération concernant un petit nombre d’États et n’entamant pas leur souveraineté auraient prouvé leur efficacité.
En dépit des effets de ce « suicide stratégique », Jean-Baptiste Vouilloux croit qu’une conversion est possible. Celle-ci dépendra de la capacité des États d’Europe à se forger une vision stratégique et à assumer, enfin, un destin politique.
O. C.
Jean-Baptiste Vouilloux, La Démilitarisation de l’Europe. Un suicide stratégique ? Argos, 2013, 160 p., 12 €
Crédit photo : pathien via Flickr (cc)
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