[colored_box bgColor= »#f7c101″ textColor= »#222222″]Cette recension a été publiée dans le numéro 15 de Conflits. Si vous souhaitez acheter ce numéro, rendez-vous sur la e-boutique de Conflits en cliquant ici.[/colored_box]
L’exception libanaise peut-elle durer ?
Le Liban est une exception. Telle est la thèse de François Costantini. Ou plutôt il l’a été. Au milieu d’un Moyen-Orient de plus en plus dominé par l’islam sunnite (à l’exception notable d’Israël), il est né de l’association de nombreuses minorités religieuses qui avaient trouvé refuge dans ses montagnes (chiites, druzes, chrétiens).
L’épine dorsale de cette exception est constituée par les maronites, chrétiens directement rattachés à Rome (à l’inverse des chrétiens orthodoxes) qui avaient toujours refusé d’être des dhimmis. L’exception a vécu tant que ces différentes communautés ont été regroupées derrière des chefs charismatiques comme l’émir druze Fakhreddine II (au tournant des XVIe et XVIIe siècles) ou Bachir Gemayel pendant les trois semaines qui séparent son élection à la présidence et son assassinat.
Bachir défendait l’idée d’un rapprochement entre chiites et chrétiens, un projet qui peut surprendre mais qui se concrétise avec l’élection de Michel Aoun en 2016 grâce au soutien du Hezbollah.
Cet événement redonne confiance à l’auteur : l’exception n’est pas encore morte. Elle a pourtant souffert de l’intrusion des puissances étrangères (Syrie, Israël, Arabie), des divisions entre communautés, en particulier entre chrétiens, et de la guerre civile provoquée par l’installation armée des Palestiniens dans le pays du Cèdre. Aujourd’hui, les Palestiniens ont été en grande partie chassés, les chrétiens sont réconciliés, la Syrie a d’autres soucis. Une raison d’espérer ?
P.G.
François Costantini, Le Liban : Histoire et destin d’une exception, Perspectives libres, 2017, 478 p., 25,50 €