L’Italie des cocktails

19 mai 2024

Temps de lecture : 4 minutes

Photo : Un spritz à Venise (c) Wikipédia

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L’Italie des cocktails

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Nombreux sont les cocktails à avoir été créés dans la péninsule italienne. Chacun raconte une histoire de la gastronomie et des villes où ils sont nés.  

 Venise. Lieu de naissance du Bellini, créé au mythique Harry’s Bar en 1948 par Giuseppe Cipriani. Le Harry’s Bar a vu défiler tous les grands écrivains du XXe siècle, à l’époque où la Sérénissime était la ville de la culture et des arts. Le cocktail porte le nom du peintre vénitien Giovanni Bellini (1425-1516), grand maître de la Renaissance. Il est néanmoins plus simple à réaliser qu’une Madone à l’Enfant.

Recette

2 mesures de Prosecco sec, glacé
1 mesure de purée de pêche blanche fraîche
Ajoutez la purée de pêche dans une flûte à champagne et versez doucement le Prosecco par-dessus tout en remuant doucement pour mélanger.

Cocktail Bellini (c) Wikipédia

La Vénétie est le berceau de naissance du spritz, qui témoigne de l’époque où la région était sous domination autrichienne. Les soldats de l’armée impériale autrichienne allongeaient le vin de la région, fort et rugueux, avec de l’eau gazeuse (spritzen en allemand). Moins alcoolisée et plus désaltérante, cette boisson a traversé les années. Sa version actuelle est toutefois différente de l’originale puisqu’il s’agit d’Apérol (créé à Padou en 1919) agrémenté de Prosecco. Depuis quelques années, c’est le cocktail phare de toutes les capitales européennes, à tel point qu’on le trouve facilement sur les terrasses de Rome et de Naples.

1 mesure d’Aperol
1 mesure de Prosecco
Un trait d’eau gazeuse
Tranche d’orange pour garnir.

Un spritz à Venise (c) Wikipédia

Milan. C’est à Gaspare Campari que l’on doit l’invention du bitter Campari qui porte son nom. Les Italiens raffolent de ces alcools amers, dont un trouve une grande variété dans les bars et les cafés. Campari associe donc son amer (le Campari), au vermouth fabriqué à Turin. Le cocktail nait dans les années 1860. A l’origine, le cocktail s’appelait Milano-Turino, pour évoquer les deux villes associées : Milan pour le Campari et Turin pour le vermouth.

Il prend le nom d’Americano dans les années 1920 : les touristes américains qui viennent dans la région des lacs italiens trouvaient le Milano-Turino trop fort. De l’eau gazeuse fut donc ajoutée afin de l’alléger, et le cocktail pris le nom d’Americano. Plus tard, cette base donna naissance au Negroni.

Recette :
1 mesure de Campari
1 mesure de vermouth doux
Un trait d’eau gazeuse (pour l’Americano)
Tranche de citron pour garnir

Campari citron (c) Wikipédia

Turin : le Martini. C’est l’une des marques d’alcools les plus connues au monde, fondé en 1863 par Alessandro Martini. Depuis, on trouve ce vermouth sur toutes les tables du monde, en blanc, rouge et rosé. À la fois simple pour lui permettre de remplir les rayons des supermarchés et suffisamment marqué pour être apprécié. L’un des nombreux cocktails réalisés avec le Martini est le célèbre Dry Martini, bu entre autres par James Bond. Le Bianco tonic est le plus simple à réaliser, avec la bonne olive.

Recette

5 cl de Martini blanc
8 à 12 cl de tonic

1 quartier de citron vert

Martini tonic (c) Wikipedia

Florence, la ville du Negroni. Célèbre cocktail italien, l’Americano ne trouve plus grâce aux yeux du comte Camillo Negroni. Un soir de 1919, il demande au barman du Caffè Casoni de remplacer l’eau gazeuse habituelle par du gin. Voilà comment naît la légende.

Recette :
1 mesure de Campari
1 mesure de vermouth

1 mesure de gin
Une tranche d’orange

Negroni (c) Wikipedia

Tous ces cocktails proviennent du nord de l’Italie, là où se trouve à la fois des vignes (essentielles pour réaliser le vermouth) l’outil industriel qui a permis de mécaniser la production et une bourgeoisie qui a pu consommer et faire connaitre ces cocktails.

Pas de cocktail pour le sud mais des digestifs, notamment la myrte et le limoncello.

Naples : le limoncello. Ce n’est pas à proprement parler un cocktail, mais de la liqueur de citron, qui peut se consommer telle qu’elle, avec des glaçons, ou en cocktail. Inventé à Naples, il est produit tout au long de la côte Amalfitaine, là où les citrons sont gorgés de soleil et en Sicile.  À consommer le plus frais possible. Les meilleurs limoncellos ne doivent pas être trop sucrés, mais disposer d’un très bon équilibre entre le sucre et l’acide. Il permet de nombreuses déclinaisons à ceux qui ont l’imagination bar tender.

Limoncello de Ravello (c) Wikipedia

La liqueur de myrte, ou tout simplement myrte, est très populaire en Corse et en Sardaigne. Issue de la macération des baies de la plante, elle est typique des boissons du maquis. A prendre en digestif, à température ambiante ou glacée.

Macération des baies de myrte (c) Wikipédia

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Photo : Un spritz à Venise (c) Wikipédia

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À propos de l’auteur
Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé

Docteur en histoire économique (Sorbonne-Université), professeur de géopolitique et d'économie politique à l'Institut Albert le Grand. Rédacteur en chef de Conflits.

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