Loin de connaître une « démondialisation », le monde connaît une nouvelle mondialisation, qui place l’Eurasie et l’Asie au cœur de la production et des échanges mondiaux. Les sanctions contre la Russie et la tentative d’isolement de la Chine ont eu pour effet de contourner le monde occidental et de générer une croissance schumpétérienne en Asie.
Article paru dans le numéro 50 de mars 2024 – Sahel. Le temps des transitions.
En 1453, Constantinople tombe aux mains des Ottomans. C’est une mauvaise nouvelle pour le monde chrétien de l’époque. En effet, les Ottomans contrôlaient désormais la majeure partie de la mer Méditerranée (qui avait été jusqu’alors le berceau de la civilisation occidentale) et la majeure partie de la route de la soie. Si les Européens voulaient des épices, du poivre, de la soie…, ils devaient désormais payer le prix exigé par les Ottomans. À moins, bien sûr, qu’une autre route ne soit trouvée pour relier l’Europe à l’Inde et à la Chine. C’est ainsi que Christophe Colomb a découvert les Amériques en 1492 et que Vasco de Gama a contourné l’Afrique et navigué vers l’Inde en 1498. Avec le départ des navigateurs portugais, espagnols et italiens vers le grand inconnu, le centre de gravité économique du monde s’est rapidement déplacé de la mer Méditerranée vers l’océan Atlantique. L’Empire ottoman a progressivement sombré dans l’insignifiance économique et, au xixe siècle, il était décrit comme « l’homme malade de l’Europe ». Pour quelqu’un qui se trouvait alors à Constantinople, le monde avait très probablement l’impression d’être en train de se « démondialiser ». Mais pour quelqu’un assis à Londres, Rio de Janeiro ou au Cap, cette notion même aurait été risible.
L’une des conclusions de l’histoire ci-dessus est que si le commerce est bloqué quelque part, il peut réapparaître ailleurs et être d’autant plus puissant, avec peut-être des conséquences inattendues à la clé. Dans le cas présent, le corollaire direct de la capture par les Ottomans de la mer Méditerranée et de l’ensemble de son commerce a été la colonisation par les Européens des Amériques, puis de l’Afrique, la saisie de la majeure partie de l’or mondial, l’achat d’esclaves et leur transport vers les Amériques pour y travailler dans de vastes plantations. Ces grandes plantations ont fini par constituer la première étape de l’industrialisation. Les Ottomans ne le savaient peut-être pas, mais en bloquant le commerce de la route de la soie, ils ont donné le coup d’envoi de l’ère moderne et ont progressivement transformé la mer Méditerranée en un marigot économique. Les Ottomans ont scié la branche sur laquelle ils étaient assis. La loi des conséquences involontaires à l’œuvre.
Pourquoi rappeler cette histoire ancienne aujourd’hui ? Parce que ces dernières années, nous avons vu que :
1/ Le monde occidental a tenté de déclencher un effondrement de l’économie russe en bloquant l’accès aux systèmes de paiement en dollars, euros, livres sterling ou francs suisses. Sans surprise, la Russie a immédiatement commencé à vendre ses marchandises en monnaies chinoises, indiennes et autres et les échanges entre la Russie et les principaux marchés émergents du monde sont montés en flèche.
2/ Les États-Unis encouragent les producteurs nationaux à rapatrier leur production hors de Chine, un pays communiste non démocratique. Ou, à l’inverse, à déplacer leur production dans des pays qui ne sont pas démocratiques et nominalement communistes, comme le Viêt Nam par exemple.
Le résultat final ? L’excédent commercial de la Chine a pratiquement triplé au cours des dernières années.
Graphique 1
L’essor du commerce chinois
L’excédent commercial de la Chine n’a pas triplé parce que les consommateurs d’Amérique du Nord ou d’Europe ont décidé d’acheter trois fois plus de jouets en plastique pour leurs enfants, de paires de chaussettes ou de chaussures de course. L’augmentation de l’excédent de la Chine est plutôt liée à l’ouverture de nouveaux marchés pour ses produits, la nécessité étant la mère des inventions. Prenons l’exemple de l’Asie du Sud-Est. En 2017, la valeur des exportations chinoises vers cette zone représentait 60 % des exportations chinoises vers les États-Unis. Aujourd’hui, les exportations de la Chine vers l’Asie du Sud-Est représentent environ 120 % des exportations de la Chine vers les États-Unis :
Graphique 2
La Chine y est parvenue en remontant la chaîne de valeur et en exportant des biens d’équipement de qualité décente, à des prix agressifs, ainsi que d’autres produits à plus forte valeur ajoutée. L’exemple le plus visible est la façon dont la Chine, partie de nulle part il y a cinq ans, est soudain devenue le premier exportateur mondial de voitures. Les voitures que la Chine vend soudainement ne sont pas destinées aux États-Unis, ni même à l’Europe : elles sont vendues en Asie du Sud-Est, au Moyen-Orient, en Amérique latine. Tout aussi important, si les voitures ont capté l’imagination du grand public, on peut établir un parallèle avec les centrales électriques, les engins de terrassement, les tracteurs, les commutateurs de télécommunications, les turbines, les machines-outils, etc.
Ce boom des exportations chinoises explique en partie pourquoi l’économie chinoise est parvenue à maintenir le cap. Il faut se rendre à l’évidence : au cours des cinq dernières années, la Chine a connu un effondrement de l’immobilier qui, selon de nombreux investisseurs, allait sceller le sort de l’économie chinoise. Un raisonnement qui avait du sens puisque, au cours des trente dernières années, tous les grands krachs immobiliers, que ce soit au Japon en 1990, en Suède en 1992, en Thaïlande en 1997, en Corée en 1998, aux États-Unis en 2008, en Europe du Sud en 2011 ont fini par déclencher des crises bancaires nationales et des krachs déflationnistes gargantuesques. Prédire que les mêmes causes (chute de l’immobilier) conduiraient aux mêmes conséquences (faillite des banques et effondrement de l’économie) semblait donc aller de soi. Mais nous savons aujourd’hui qu’en dépit d’une contraction significative de l’immobilier, qui a entraîné l’implosion de la plupart des grands promoteurs immobiliers chinois du secteur privé, l’économie chinoise est parvenue à garder la tête hors de l’eau.
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Comment cela est-il possible ? Comment la Chine pourrait-elle résister à la fois à une attaque frontale des États-Unis (un pays qui contrôle les flux financiers mondiaux encore plus que l’Empire ottoman ne contrôlait la mer Méditerranée) et à un ralentissement de l’immobilier ? La réponse, comme pour Colomb et Vasco de Gama, est que la nécessité est la mère de toutes les découvertes et inventions. Le commerce a tendance à circuler, soit là où il est le plus rentable, soit, si des murs et des barrières sont érigés, à contourner ces murs et à trouver de nouvelles destinations.
Tout cela nous ramène aux concepts fondamentaux de Gavekal que sont la croissance ricardienne et la croissance schumpétérienne.
D’où viendra la croissance ricardienne ?
Depuis ses débuts, Gavekal a toujours décrit la croissance comme étant soit ricardienne, lorsque la réduction des barrières commerciales, les nouvelles routes, les percées dans le domaine des transports (exemples : Boeing 747, invention du conteneur, etc.), les améliorations des communications… permettent une utilisation plus efficace des ressources existantes (que ce soit la terre, le travail ou le capital). Soit schumpetérienne, lorsque de nouvelles inventions entraînent de fortes améliorations de la productivité.
Cela étant, pendant la plus grande partie de ma vie, la suppression des barrières commerciales semble avoir été un moteur constant de la croissance. Lorsque j’ai grandi en France dans les années 1980, la création de l’Union européenne, la chute du mur de Berlin et l’intégration plus large des différentes économies européennes dans un ensemble plus cohérent et plus productif constituaient des événements passionnants.
Dans les années 1990, j’ai déménagé aux États-Unis pour aller à l’université, au moment où l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) était en cours de négociation. D’où l’intensification des échanges, la baisse des droits de douane, l’augmentation de la productivité, etc.
Dans les années 2000, je vivais à Hong Kong et l’entrée de la Chine dans l’OMC a fini par faire naître la conviction que la Chine et les États-Unis deviendraient interdépendants sur le plan économique au point de former une entité économique gargantuesque appelée « Chinamérique ».
C’était à l’époque.
Les choses ont évolué de manière spectaculaire ces dernières années, au point que le mot à la mode ces dernières années est devenu la démondialisation. Un mot qui évoque la baisse de la productivité et du niveau de vie, la hausse de l’inflation, les conflits géopolitiques (Frédéric Bastiat a écrit un jour que « si les marchandises ne traversent pas les frontières, alors les armées le feront »). Un mot qui annonce la mort de la croissance ricardienne après une période impressionnante de quatre décennies.
Cependant, et comme le montrent les chiffres de l’excédent commercial de la Chine ci-dessus, ce mot à la mode correspond-il à une véritable réalité économique ? Heureusement, ce n’est pas le cas. En fait, ces dernières années, le commerce mondial a continué de progresser, principalement grâce à une accélération soudaine des échanges entre les marchés émergents.
À tel point que si les années 1980 ont été l’ère de l’intégration européenne, les années 1990 celle de l’ALENA et les années 2000 celle de la Chinamérique, la prochaine décennie sera celle de l’intégration du grand continent eurasien dans un ensemble économique plus intégré. Dans cet esprit, il ne se passe guère de mois sans que l’on annonce la construction d’une nouvelle route, d’un chemin de fer, d’un canal ou la conclusion d’un accord de libre-échange reliant les économies de l’axe Istanbul-Jakarta décrit dans les rapports susmentionnés (si l’on trace une ligne entre Istanbul et Jakarta, on trouve une population d’environ 3,5 milliards d’habitants – sans compter la Chine – qui croît de 1 % par an et dont la croissance des revenus est parmi les plus élevées au monde).
La construction de nouvelles routes, de voies ferrées et de canaux apparaît aujourd’hui sur l’ensemble des marchés émergents, car les pays du « Sud global » ont désormais les moyens d’agir : acheter les produits de base nécessaires à leur croissance dans leur monnaie locale, en provenance de Russie ; acheter à la Chine les biens d’équipement nécessaires à leur croissance, soit dans leur monnaie locale (si les régimes locaux sont favorables à la Chine), soit en renminbi (RMB).
La combinaison de ces deux facteurs change radicalement la donne pour de nombreux grands marchés émergents (Indonésie, Inde, Brésil…), qui peuvent désormais s’affranchir de la tyrannie de la contrainte du dollar. Cela explique pourquoi, pour la première fois de mémoire d’homme, nous venons de traverser un important cycle de resserrement de la FED et qu’aucun marché émergent n’a fait faillite. Bien au contraire : au cours des dernières années, les rendements totaux, en dollars, de la plupart des marchés obligataires des marchés émergents ont absolument surpassé les rendements des bons du Trésor américain (ainsi que des Bunds allemands).
À tel point que, pour la première fois dans l’histoire, le rendement de la dette souveraine des marchés émergents de qualité est désormais inférieur à celui des bons du Trésor américain.
Un événement qu’un récent titre de Bloomberg a qualifié « d’aberration ». Il est amusant de constater que lorsque les rendements des obligations allemandes sont tombés en dessous des rendements américains en 1977, cela a été considéré comme une absurdité, bien que cela soit devenu la nouvelle norme (temporairement perturbée par la réunification de l’Allemagne).
La combinaison de coûts de financement plus faibles et d’un plus grand choix devrait entraîner une baisse des prix pour le consommateur final (à condition que la production se maintienne). Il en va de même pour les accords de libre-échange. Ces derniers créent à leur tour leur propre demande pour plus de dépenses d’infrastructure. Des dépenses d’infrastructure qui peuvent être financées grâce à une baisse des dépenses militaires, ce qui nous ramène à un autre vieux classique de Gavekal, à savoir la formule (N*(N-1))/2.
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La formule (N*(N-1))/2
Si une économie contient deux villes, elle a besoin d’un lien (par exemple, une ligne de chemin de fer) pour les relier. Si une économie contient trois villes, elle a besoin de trois liaisons pour relier chaque ville aux deux autres. Si une économie contient quatre villes, le nombre de liaisons nécessaires passe à six.
Pour un nombre quelconque de villes, N, le nombre de liens nécessaires pour relier chaque ville à toutes les autres est donné par la formule (N*(N-1))/2. Au fur et à mesure que des villes/pays rejoignent le système, le nombre de liens nécessaires pour les relier augmente à un rythme accéléré. Par exemple, à partir du début des années 2000, l’activité économique mondiale a été massivement stimulée non seulement en connectant la Chine au reste du monde, mais aussi en connectant les villes chinoises entre elles, avec toutes les constructions de liaisons ferroviaires, aériennes, routières, de télécommunications et d’électricité que cela implique.
Et ce qui s’est produit en Chine se produit maintenant sur le continent eurasien au sens large. Certes, ce n’est pas au même rythme, mais c’est tout de même ce qui se passe. Prenons l’exemple de l’Inde. Au cours des dernières années, l’Inde a ouvert 70 nouveaux aéroports et elle prévoit actuellement de démarrer la construction de 70 autres. Et comme de plus en plus de villes commencent à communiquer directement entre elles, cela devrait se traduire par une croissance accrue, une plus grande productivité, des prix plus bas, etc.
Tout cela nous ramène à un autre élément essentiel de Gavekal, à savoir le phénomène d’accélération.
Le phénomène d’accélération
Le concept d’accélération a été développé pour la première fois par l’économiste français Albert Aftalion (1874-1956). L’accélération n’est pas facile à traiter mathématiquement, ce qui peut expliquer qu’elle n’ait pas eu l’écho qu’elle mérite. De plus, c’est un outil qui est surtout utile dans les ajustements brusques. Quoi qu’il en soit, voici une tentative de résumé :
La plupart des variables socio-économiques sont distribuées selon la loi « normale », la fameuse courbe gaussienne en forme de cloche.
C’est particulièrement vrai pour les revenus : dans un pays « normal », un grand pourcentage de la population a un revenu proche du revenu « moyen ». Il y aura peu de personnes avec un revenu très bas et peu de personnes avec un revenu très élevé. Aux deux extrémités de la courbe (les queues), on trouve une population très faible en pourcentage.
Lorsque les revenus augmentent sur une période de quelques années, la partie droite de la queue croît beaucoup plus rapidement (phénomène d’accélération) que la croissance des revenus. C’est là que les choses se compliquent, car l’esprit humain est habitué à penser en termes de modèles linéaires, mais entre-temps, le nombre de personnes gagnant un certain montant croît en réalité de manière exponentielle.
La raison pour laquelle tout cela est important est que lorsqu’il s’agit de l’achat de certains biens et services, l’histoire semble suggérer l’existence de seuils. Par exemple, si le revenu moyen dans un pays est inférieur à 1 000 dollars, personne ne possède de télévision ; lorsque le revenu dépasse 1 000 dollars, presque tout le monde en achète une. Pour les smartphones, le niveau semble se situer autour de 2 500 dollars. Pour l’industrie automobile, le seuil critique semble être de 10 000 dollars par an. Pour l’enseignement universitaire, 15 000 dollars. Pour les produits financiers tels que l’assurance-vie, les comptes de courtage ou les fonds communs de placement, le niveau semble être de 30 000 USD.
Imaginons donc un pays où le revenu moyen s’élève aujourd’hui à 10 000 dollars et imaginons en outre que, dans ce pays, la croissance du revenu augmente de 25 % en cinq ans. Dans ce pays, la demande d’enseignement universitaire n’augmentera pas de 25 %. Au contraire, elle sera multipliée par sept.
Graphique 3
Imaginons maintenant un certain nombre de choses, à savoir que :
Alors que les revenus augmentent, le prix des biens livrés aux consommateurs, qu’il s’agisse de voitures, de smartphones ou d’ordinateurs, diminue en réalité.
Lorsque les revenus augmentent, les taux d’intérêt appliqués aux consommateurs diminuent (« on ne prête qu’aux riches », etc.).
Tout d’un coup, on peut être confronté à un phénomène d’accélération à double ou triple charge. C’est ce qui s’est passé en Chine dans les années 2000. Par exemple, les constructeurs automobiles vendaient 2 millions de voitures par an en Chine en 2000. Dix ans plus tard, ce chiffre s’élevait à 18 millions de voitures par an. Le phénomène d’accélération à l’œuvre.
Graphique 4
Comme on pouvait s’y attendre, lorsque les voitures ont remplacé les bicyclettes dans les rues de Pékin, Shanghai et Chengdu, la demande d’énergie de la Chine s’est également accélérée.
Graphique 5
Des événements similaires pourraient-ils se produire en Asie du Sud-Est ? L’Inde ? Le Moyen-Orient élargi ? Compte tenu de la croissance des revenus, du fait que la Chine propose désormais des voitures de haute qualité à moins de 10 000 dollars, et du financement de ces achats, ne s’agit-il pas de la voie de la moindre résistance ?
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Conclusion
La chute de Constantinople n’a pas déclenché « la fin de la mondialisation ». Au contraire, elle a déclenché une hausse soudaine et brutale du commerce mondial. Dans cette optique, la même chose pourrait-elle se produire en conséquence directe des sanctions contre la Russie et des tentatives des États-Unis de « dé-chiniser » les chaînes d’approvisionnement mondiales ? En fait, il semble que ce soit précisément ce qui est en train de se produire. Ces deux événements ont permis à des pays comme l’Indonésie, le Brésil, l’Arabie saoudite, l’Inde et la plupart des autres pays émergents d’avoir accès aux matières premières dont ils ont besoin pour alimenter leur croissance et aux machines-outils dont ils ont besoin pour s’industrialiser, dans leur propre monnaie. Ou, à tout le moins, plus en dollars américains. L’année dernière, pour la première fois, la Chine a accordé plus de prêts aux pays émergents en RMB qu’en USD.
Aujourd’hui, l’idée que le monde pourrait être en train de se démondialiser serait considérée comme une plaisanterie par toute personne vivant à Dubaï, Singapour, São Paolo ou Bombay. En réalité, le monde traverse une nouvelle vague de mondialisation. Mais il s’agit d’une vague différente de celles qui l’ont précédée. Pour la première fois depuis que Christophe Colomb a mis le cap sur les Amériques, le monde connaît une vague de mondialisation qui n’a pas besoin de financiers, ingénieurs et modes de transport occidentaux, de monnaies ou de technologies occidentales. Pire encore, depuis la saisie des actifs des oligarques russes, les bénéfices de cette mondialisation sont de moins en moins susceptibles d’être recyclés dans des actifs occidentaux, qu’il s’agisse de bons du Trésor américain, de biens immobiliers parisiens ou de clubs de football anglais. Au contraire, les bénéfices du boom de la mondialisation des marchés émergents seront probablement recyclés dans les marchés émergents eux-mêmes. Voilà une raison supplémentaire de penser que le marché haussier des marchés émergents n’en est qu’à ses débuts.