<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> L’influence des Francs en Orient

29 novembre 2023

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Photo : Le Krak des Chevaliers, ou "la forteresse imprenable". (c) wikipédia

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L’influence des Francs en Orient

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En près de trois siècles de présence en Orient, les Francs ont laissé des traces juridiques et politiques mais aussi architecturales et artistiques. Des monuments civils et religieux qu’il est possible de visiter encore aujourd’hui.

Article paru dans le numéro 48 de novembre 2023 – Espagne. Fractures politiques, guerre des mémoires, renouveau de la puissance.

La fondation des États francs d’Orient

Au tournant des XIe et XIIe siècles, le mouvement religieux et mystique dénommé « croisade » à partir de 1475, entraîna la formation de quatre États francs en Orient, le comté d’Édesse (1098-1144), la principauté d’Antioche (1098-1268), le royaume de Jérusalem (1099-1187 et 1191-1291) et le comté de Tripoli (1109-1289).

L’essor de ce mouvement s’explique par la ferveur religieuse en Europe, doublée d’un élan mystique lié aux tensions politiques du temps (querelle des Investitures, 1076-1122, qui marque le début du conflit pluriséculaire entre la papauté et l’empire), par les exactions islamiques aux dépens des sanctuaires chrétiens vers l’an mil (sac de Compostelle en 997, destruction du Saint-Sépulcre en 1009), exactions remontant aux origines mêmes de l’Islam, mais s’aggravant dans la seconde moitié du XIe siècle dans le contexte de la conquête turque (chute du royaume d’Arménie et destruction de sa capitale, Ani, en 1064, élimination de la population chrétienne de Jérusalem lors de la reconquête de celle-ci par les Égyptiens sur les Turcs en 1098).

Les croisades du tournant des XIIe-XIIIe siècles conduisirent à la naissance de deux nouveaux États francs : le royaume de Chypre (1191-1489) et l’empire latin de Constantinople (1204-1261), dont les grands fiefs furent le royaume de Thessalonique (1204-1227), la principauté de Morée (1205-1417) et le duché de Naxos, dit aussi de l’Archipel (1205-1537). Le comté d’Édesse ayant déjà disparu, cela donna au XIIIe siècle cinq États francs d’Orient.

Les structures politiques de royautés féodales

Dans un Orient habitué depuis longtemps aux États administratifs plus ou moins centralisés (empire grec, califat arabe), les Francs introduisirent leurs institutions et coutumes politiques plurielles. Les Assises de Jérusalem, compilées au XIIIe siècle, nous font connaître les institutions du royaume et furent adaptées à Chypre et imitées dans la principauté de Morée (Assises de Romanie, XIVe siècle).

Le roi conservait un domaine royal constitué essentiellement des seigneuries de Tyr, d’Acre, de Naplouse et de Jérusalem, administrées en son nom par des vicomtes. Le reste du territoire du royaume fut réparti en seigneuries qui imitaient plus ou moins l’administration royale.

Conformément à la mentalité coutumière qui caractérisait le monde occidental d’alors, les Francs maintinrent en place les institutions locales, en se contentant de les aménager. Tous les autochtones devaient verser la capitation, la gizya, alors qu’elle pesait sur les seuls non musulmans en Islam du fait de la discrimination systémique qui caractérise la société islamique. Les affaires religieuses étaient jugées dans des tribunaux propres à chaque communauté (rabbins pour les juifs, cadis pour les musulmans) selon le droit religieux concerné.

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La politique franque vis-à-vis des chrétiens d’Orient

La population franque resta toujours très minoritaire : les États latins d’Orient n’auraient jamais pu perdurer sans une politique de tolérance envers les populations autochtones. Rares furent les révoltes, à la différence de ce qui se passait en Islam ou à Byzance : par exemple, aucune révolte notable dans la Chypre franque en trois siècles alors qu’il y en avait eu deux sous les Byzantins rien qu’au XIe siècle. Les Francs recrutèrent leurs forces de police parmi les autochtones (muhtasib), sous les ordres des vicomtes, dans le domaine royal, ou des seigneurs, dans le reste des États chrétiens. Ils recrutèrent également une partie de leurs troupes, les turcopoles (archers à cheval, servant également d’espions) parmi les « poulains » (enfants de Francs et d’Orientales) et parmi les chrétiens orientaux et les musulmans convertis à la religion chrétienne.

Les communautés autochtones avaient à leur tête des raïs, chargés de la justice et de la perception des impôts. Dans les campagnes, les villages étaient propres à telle ou telle communauté et le raïs en était naturellement issu. En revanche, les villes orientales mêlaient toujours plusieurs communautés : les Francs y installèrent des raïs catholiques, neutres entre les diverses communautés autochtones dont ils tranchaient les litiges dans les « cours des Syriens » exclusivement composées d’Orientaux.

Quant aux Occidentaux, ils étaient justiciables des « cours citoyennes », que ce fût dans les villes comme Césarée ou Acre, ou dans les colonies rurales : ainsi La Grande Mahomerie, fondée par le chapitre du Saint-Sépulcre en 1120, ou la Petite Mahomerie, fondée par les mêmes chanoines en 1164, et fouillée par les archéologues : c’était un village-rue avec église, tribunal et halles, constitué de maisons dotées de caves, à l’européenne. Ces deux villages francs ont été détruits par les musulmans lors de la conquête du royaume de Jérusalem par Saladin en 1187.

Dans l’ensemble, et contrairement à ce que prétend l’historiographie anti-occidentale, les chrétiens d’Orient apprécièrent l’arrivée des Francs. Les Arméniens étaient leurs alliés. Les Maronites du Liban, qui s’étaient rapprochés de Rome dès le pontificat de Léon IX (1049-1054), optèrent pour le catholicisme avec leur patriarche d’Antioche, Pierre de Lehfed, qui reconnut l’autorité du pape en 1182. Quant aux Jacobites, de longtemps hostiles aux Grecs, ils se montraient également favorables aux Francs. En effet, ces derniers respectaient leurs us et coutumes, leur droit, et ne cherchaient pas à leur imposer le catholicisme à la différence des Byzantins qui avaient toujours voulu leur imposer l’orthodoxie, que ce soit avant la conquête arabo-musulmane du VIIe siècle ou lors de la reconquête grecque sous la dynastie macédonienne (Xe-XIe siècles). Ainsi, le 17 février 1130, Josselin de Courtenay, comte d’Édesse, assista avec ses barons, en l’église latine de Tell-Beshir, au sacre de Jean Maudiana comme nouveau patriarche jacobite d’Antioche sous le nom de Mar Jean X.

Les vestiges des Francs d’Orient

L’influence culturelle la plus notable des Francs en Orient, celle qui reste la plus visible aujourd’hui, touche l’architecture. En effet, les objets d’art ont disparu : l’on conserve un seul manuscrit enluminé du xiie siècle (le Psautier dit de Mélissende) et quelques livres composés à Acre au temps du séjour de saint Louis.

L’on sait que les Francs construisirent de nombreux monuments en Orient : des châteaux et des églises principalement. Mais les premiers ont subi les aléas des guerres et les secondes ont souvent été détruites ou converties en mosquées après la conquête islamique.

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L’architecture militaire

Le premier château franc est le Mont-Pèlerin, construit par Raymond de Toulouse en 1104 : il n’en reste que le mur occidental. Le plus célèbre est le Krak des Chevaliers, édifié par l’ordre de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem à 51 km à l’ouest de Homs, à l’emplacement d’un petit fortin musulman gardé par une garnison kurde, d’où son nom arabe, al-Akrad, à l’origine du nom franc Krak. Il couvre une superficie de 2,5 ha et se signale par une double enceinte, qui est finalement assez rare dans l’architecture militaire des États francs d’Orient.

Il s’agit bien d’un apport franc en Orient. L’on a autrefois fantasmé sur une prétendue origine orientale des châteaux qui couvrent l’Occident dans les derniers siècles du Moyen Âge, avec l’idée que les Francs auraient ramené d’Orient la fortification en pierre, parce que l’on croyait que les plus anciens donjons occidentaux dataient du XIIe siècle. En réalité, les archéologues ont montré que les premiers donjons de pierre (Loches par ex.) sont du XIe siècle, donc antérieurs à la croisade : cela conduit l’historien à inverser la perspective.

En effet, ces châteaux sont une nouveauté en Orient, où le château byzantin était l’héritier du camp fortifié romain : c’était une forteresse à vocation purement militaire, une position à défendre, certes, mais facile à évacuer.

Le château occidental introduit par les Francs en Orient est bien sûr un site défensif, mais c’est aussi le lieu d’habitation du seigneur et de son entourage, et le lieu d’exercice de son pouvoir. On privilégie la position sur un relief, plus défensive sur le plan tactique, mais aussi symbole d’un pouvoir de domination sur une population. Ses défenses sont renforcées (murs plus forts, plus hauts, construction plus ramassée), car il y a des familles à protéger, difficiles à évacuer.

Dans les deux États créés au tournant des XIIe et XIIIe siècles aux dépens des Byzantins, les Francs construisirent aussi beaucoup. Mistra fut fondée à 5 km à l’ouest de Sparte par Guillaume II de Villehardouin comme capitale de son fief, la principauté de Morée. Mais il dut la céder dès 1263 à titre de rançon après avoir été capturé en 1259 par l’empereur Michel VIII Paléologue, qui fit de Mistra le siège d’un despotat. Nous pouvons aussi mentionner Makropoulos (25 km au nord-est d’Athènes), la mieux conservée de la trentaine de tours édifiées par les Francs en Grèce.

Le pays qui garde le plus de vestiges francs est Chypre, en raison de la durée de la domination occidentale, quatre siècles en comptant la domination vénitienne. L’on citera le château fort de Saint-Hilarion, fortin byzantin du XIe siècle agrandi par les Francs, et surtout le donjon de Kolossi, construit dès 1210 pour les hospitaliers par le roi Hugues Ier et devenu le siège de leur ordre après la chute d’Acre en 1291 (le bâtiment actuel est de 1454).

L’architecture religieuse

Après la destruction du Saint-Sépulcre en 1009, les Byzantins réédifièrent sur les lieux plusieurs chapelles, au Sépulcre proprement dit, au Golgotha et à la grotte de l’invention de la Croix. À la suite d’un séisme en 1114, le roi de Jérusalem fit construire un grand sanctuaire pour les envelopper toutes, consacré le 15 juillet 1149, lors du cinquantenaire de la reconquête chrétienne de la Ville sainte. Le sanctuaire fut saccagé lorsque Jérusalem tomba définitivement aux mains des musulmans.

De la cathédrale de l’Annonciation à Nazareth, détruite par Baïbars en 1263, ne subsistent plus que des statues. L’église Saint-André d’Acre, construite dans le style gothique au XIIIe siècle, est détruite par les musulmans, sauf le porche occidental intégré à une mosquée.

Dans leur capitale, Nicosie, les rois Lusignan de Chypre bâtirent une cathédrale dont la construction, à laquelle participa saint Louis, traîna en longueur de 1209 à 1326. C’est une église gothique dédiée à Sainte-Sophie dont l’intérieur est doté de quatre colonnes de marbre apportées de la cité antique, voisine, de Salamine. Elle a été transformée en mosquée lors de la conquête de Chypre en 1571 et pourvue de deux minarets.

La cathédrale catholique Sainte-Sophie de Famagouste a été construite de 1298 à 1326 à l’imitation de celle de Reims, avec également une influence de Saint-Urbain de Troyes. C’est là que les Lusignan étaient couronnés rois de Jérusalem. Convertie en mosquée également en 1571, ses deux tours furent détruites, ainsi que toutes représentations figurées, et un minaret fut ajouté.

La construction de l’abbaye prémontrée de Bellapaïs commença dès le début du XIIIe siècle avec le chevet, mais l’essentiel fut bâti sous le roi Hugues III (1267-1284) et le réfectoire sous Hugues IV (1324-1359).

Mistra, fondée en 1249 par Guillaume II de Villehardouin, prince d’Achaïe.

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L’influence politico-culturelle sur les chrétiens d’Orient

Au-delà des traces directes laissées par les Francs en Orient, il convient d’évoquer également leur influence sur les Grecs, les Syriaques et les Arméniens.

Influence sur les Grecs

L’influence franque sur les Grecs se voit d’abord dans l’architecture chypriote. La cathédrale orthodoxe Saint-Georges des Grecs de Famagouste a été construite du début du XIVe siècle sur le modèle occidental, dans le style gothique, avec une nef centrale. Située naguère au cœur du quartier grec de la ville, elle se trouve depuis 1974 dans la partie turquisée de l’île, livrée à l’abandon et interdite d’accès au public.

Mais le plus remarquable reste sans doute l’introduction du sacre impérial. Dans le monde latin, le sacre du souverain, d’inspiration biblique (sacres des rois d’Israël), était apparu au VIIe siècle en Espagne et au siècle suivant dans le monde franc. Pendant des siècles, dans la continuité de l’Empire romain, les empereurs byzantins n’étaient pas sacrés, mais seulement couronnés par le patriarche de Constantinople. Mais ils le furent à partir de la fin du XIIe siècle comme l’a montré Marc Bloch. Le plus ancien sacre grec connu est celui d’Alexis III Ange en 1195, selon le récit de Nicétas Nicomatas composé vers 1210. Cette année-là, Alexis usurpa le trône aux dépens de son frère cadet Isaac II et il s’agissait pour lui de légitimer cette usurpation.

L’introduction du sacre impérial à Constantinople est donc antérieure à la prise de la ville par les Francs en 1203. Ceux-ci avaient été sollicités l’année précédente par le neveu et homonyme d’Alexis Ange et fils d’Isaac II dans le but de restaurer son père. Cela démontre une influence politique des Francs à Byzance dès avant la fondation de l’empire latin de Constantinople en 1204 (à la suite de la seconde prise de Constantinople par les croisés excédés par la mauvaise foi d’Alexis IV), sans qu’il soit possible de discerner si cette influence venait du royaume de Jérusalem ou directement d’Occident.

L’influence franque sur les Grecs se remarque enfin dans la littérature. Alors que les deux grands monuments de la littérature grecque antique, l’Iliade et l’Odyssée, relèvent du genre épique, celui-ci n’a rien produit dans les premiers siècles byzantins. Il faut attendre l’époque de la présence franque en Orient pour voir rédiger (du XIIe au XVe siècle) la seule épopée proprement byzantine, Digenis Akritas, qui narre les luttes entre les Akritai, gardiens des frontières de la Cappadoce avec la Cilicie, et les Sarrasins, et les brigandages des Apélates aux dépens des uns et des autres. Le sujet semble s’inspirer des guerres entre Byzantins, Turcs, Arméniens et Francs dans la région. Le roman courtois français du XIIe siècle Floire et Blancheflor, à travers sa version toscane Cantare di Fiorio e Biancafiore, est adapté en grec dans la seconde moitié du XIVe siècle sous le titre Phlorios et Platziaphlorè. De même, le Roman de Troie de Benoît de Sainte-Maure (1160/1170) est traduit directement en grec au XIVe siècle (La Guerre de Troie).

Influence sur les Syriaques

L’époque des États francs d’Orient favorisa la renaissance chrétienne syriaque des XIIe-XIVe siècles avec, au XIIe siècle, les chroniqueurs Michel le Grand et l’Édessénien anonyme ; au XIIIe siècle, le chroniqueur Bar Hebraeus et le médecin et philosophe Théodose d’Antioche, qui approcha l’empereur Frédéric II, roi de Jérusalem, et transmit le Secret des Secrets attribué à Aristote. Au XIVe siècle, Sliwa bar Yuhanna, réfugié à Chypre, rédigea en arabe le Livre des mystères.

Influence sur la Cilicie arménienne

Pour terminer, il faut mentionner les liens noués entre les États francs d’Orient (spécialement Édesse et Antioche, puis Chypre) et la Cilicie arménienne. Cette Petite Arménie fut fondée par les Arméniens expulsés de leur patrie lors de la conquête byzantine de la Grande Arménie (966-1045) vers la Cappadoce, ou réfugiés après la conquête turque. La dynastie issue de Rouben (1076-1095) s’allia bientôt avec les Francs du comté d’Édesse et de la principauté d’Antioche contre les Byzantins orthodoxes et contre les Turcs musulmans. Léon le Grand (1187-1219) fut reconnu roi par le pape Innocent III et l’empereur du Saint-Empire en 1198. Le royaume disparaît en 1375, dernier État arménien avant la naissance de la république au XXe siècle.

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Conclusion

Le 9 décembre 1156, la princesse Constance d’Antioche et le prince, Renaud de Châtillon, assistaient à la consécration de l’église Mar Barsauma, cérémonie présidée par le patriarche latin catholique Aymeri de Limoges et le patriarche arabe jacobite Athanase bar Qatreh ; le chroniqueur syriaque Michel le Grand y participait et nous relate la cérémonie dans sa Chronique. Imagine-t-on un basileus orthodoxe assistant à la consécration d’une église monophysite ou latine concélébrée par le patriarche orthodoxe de Constantinople et un prélat monophysite ou latin ? Ou un sultan sunnite assistant à la fondation d’une mosquée chiite avec, côte à côte, un mufti sunnite et un ayatollah chiite ? Cela témoigne de la tolérance qui marquait les États francs d’Orient à la différence de l’Empire byzantin et des dominations musulmanes.

Bibliographie

L’Atlas des croisades, dir. Jonathan Riley-Smith, Autrement, 1996.

Marc Bloch, Les Rois thaumaturges : étude sur le caractère surnaturel attribué à la puissance royale particulièrement en France et en Angleterre, Strasbourg/Paris/Oxford, 1924.

Jean Richard, Histoire des croisades, Fayard, 1996.

Steven Runciman, Histoire des croisades, Dagorno, 1998.

Florence Sampsonis, « L’Empire latin de Constantinople, 1204-1261 : l’ombre d’un empire », in Les empires médiévaux, dir. Sylvain Gouguenheim, Perrin, 2019.

Georges Tate, L’Orient des croisades, « Découvertes », Gallimard, 1991.

Ephrem-Isa Yousif, Les Syriaques racontent les croisades, L’Harmattan, 2006.

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Photo : Le Krak des Chevaliers, ou "la forteresse imprenable". (c) wikipédia

À propos de l’auteur
Bruno Saint-Sorny

Bruno Saint-Sorny

Docteur en Histoire médiévale, chargé de cours à l'ICR

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