<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Les couleurs de la cocarde

9 novembre 2023

Temps de lecture : 4 minutes

Photo : Imprimerie du Timbre, Boulazac, Perigueux, Nouvelle-Aquitaine, 07/11/2023. DUPRATSTEPHANE_sipa.13668/Credit:STEPHANE DUPRAT/SIPA/2311071431

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Les couleurs de la cocarde

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Si la cocarde française est tricolore (bleu, blanc, rouge), le positionnement des couleurs a évolué au cours de la Révolution. Fixée en 1812, la cocarde tricolore française se distingue désormais de la cocarde anglaise.

Le nouveau timbre de La Poste orné de Marianne a surpris car cette dernière est affublée d’une cocarde tricolore aux couleurs anglaises. Si elle est bien bleu, blanc, rouge, le positionnement de ces couleurs diffère de chaque côté de la Manche.

En France, le rouge est à l’extérieur alors qu’en Angleterre, c’est le bleu. Une cocarde qui se retrouve sur les avions militaires, la garde républicaine, les uniformes de l’Institut de France, des régiments et de certaines écoles.

Mais si le choix des trois couleurs s’est rapidement fixé durant l’année 1789, le positionnement a varié, avant d’être arrêté par un décret de 1812.

La cocarde en 1789. Le bleu est à l’extérieur. Les drapeaux français ont un ordre des bandes qui correspond au drapeau hollandais d’aujourd’hui.

Le bleu et le rouge représentent la ville de Paris. La milice parisienne créée à l’été 1789 s’est donc tout naturellement ornée d’une cocarde bicolore aux couleurs de la capitale. L’insertion du blanc entre le bleu et le rouge s’est faite ultérieurement, pour une signification qui n’est pas évidente. Certains voient dans le blanc le symbole de la nation, d’autres y voient le symbole de l’armée, et donc le lien entre la nation et l’armée. Quoi qu’il en soit, la triade bleu, blanc, rouge est la couleur de la maison du roi, les valets portant une livrée dans ces couleurs. Un triptyque que l’on retrouve par ailleurs dans le drapeau du Royaume-Uni et des Etats-Unis, bien qu’organisé différemment. Ce sont donc trois couleurs qui sont appréciées et valorisées en cette fin de XVIIIe siècle.

Le 17 juillet 1789, quand Louis XVI se rend à l’Hôtel de Ville de Paris, il reçoit une cocarde tricolore appelée « cocarde royale et bourgeoise » où le bleu est à l’extérieur. Cocarde qui lui est donnée par La Fayette. Selon certaines sources, La Fayette aurait fait ajouter le blanc à la cocarde parisienne, en référence à la famille des Bourbons.

Louis XVI portant un bonnet phrygien orné de la cocarde tricolore (rouge-blanc-bleu, le bleu vers l’extérieur). Il porte la plaque de l’ordre du Saint-Esprit et, en rouge, la médaille et le cordon de l’ordre de Saint-Louis, devenu par la suite la Légion d’Honneur.

La cocarde bleu, blanc, rouge est ensuite celle de la 1ère République. Un ordre que l’on retrouve dans les bandes du drapeau, qui n’ont pas la même disposition qu’aujourd’hui. Sur ce portrait du marquis de La Fayette, en uniforme de lieutenant-général de 1791, il porte une cocarde où le rouge est à l’extérieur, suivi du bleu et du blanc. Le portrait, réalisé par Joseph-Désiré Court, date de 1834. Si ce sont bien les trois couleurs de la cocarde, l’ordre des couleurs n’est pas celui de 1812.

Sous l’Empire, on trouve des cocardes où c’est cette fois-ci le blanc qui est à l’extérieur. Il faut attendre un décret de 1812 pour que l’ordre rouge, blanc, bleu soit fixé ; un ordre qui est toujours le même aujourd’hui.

Le général Bonaparte lors de la première campagne d’Italie, par Édouard Detaille. La cocarde est doré, rouge, bleu, le doré vers l’extérieur.

Dans le tableau de David, Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard, la cocarde est cette fois rouge, bleu, blanc.

Sur cet Alpha Jet, la cocarde tricolore est cerclée de jaune.

Sur ce bicorne de l’école Polytechnique, la partie bleu, au centre, est beaucoup plus grande que les cercles rouge et blanc. La proportion est donc différente de celle des avions et des régiments.

Dans cette célèbre caricature du Petit Journal (16 janvier 1898), Marianne porte bien la cocarde française.

Le nouveau timbre de La Poste, avec une cocarde anglaise…

Imprimerie du Timbre, Boulazac, Perigueux, Nouvelle-Aquitaine, 07/11/2023. DUPRATSTEPHANE_sipa.13668/Credit:STEPHANE DUPRAT/SIPA/2311071431

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Photo : Imprimerie du Timbre, Boulazac, Perigueux, Nouvelle-Aquitaine, 07/11/2023. DUPRATSTEPHANE_sipa.13668/Credit:STEPHANE DUPRAT/SIPA/2311071431

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Fondée en 2014, Conflits est devenue la principale revue francophone de géopolitique. Elle publie sur tous les supports (magazine, web, podcast, vidéos) et regroupe les auteurs de l'école de géopolitique réaliste et pragmatique.

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