Europe – État islamique, aller-retour pour le djihad. Une carte qui montre les liens établis entre les populations, les aéroports de transit, les routes de circulation. Établie par Fabrice Balanche et Hugo Micheron, elle permet de comprendre les logiquesde connexion à l’œuvre dans le bassin méditerranéen.
La carte publiée ci-dessous a été réalisée par Fabrice Balanche et Hugo Micheron en 2019. Elle montre les espaces, que sont les pays concernés, ceux qui émettent des départs vers l’État islamique et ceux qui en reçoivent ; les points, qui sont les lieux de passage (aéroports, ports) ; les lignes, que sont les routes et les flux.
Les principaux pays de départ sont peu nombreux et concernent essentiellement ceux où la population musulmane est la plus nombreuse : Allemagne, Royaume-Uni, France, Belgique, Pays-Bas. Ce sont les mêmes qui ont connu la majorité des attentats islamistes.
Si pour rejoindre l’EI la route des Balkans est la plus logique, parce que la plus courte, le Maghreb joue lui aussi un rôle important, ses capitales servant d’aéroports de transit. Ce qui n’est pas le cas de l’Égypte, pourtant pays musulman et disposant d’un institut salafiste avant 2011. Le lien diasporique est donc essentiel dans les flux des personnes, les points de transit étant situés dans les pays d’où viennent les populations vivant en Europe et qui se rendent vers l’EI. Ce qui montre que derrière les flux il y a des réseaux de solidarité, de connaissances, de familiarité. La carte montre le rôle de plaque tournante du retour joué par la Turquie, ce qui n’est pas une surprise, mais aussi par la Tunisie, ce qui témoigne d’une certaine ambivalence de ce pays, qui a subi des actes terroristes, mais qui fut aussi un lieu de passage.
Cette carte rappelle ainsi les porosités, les liens de contact et de transmission et les défis de l’Europe face à la question des « revenants » et des populations réfugiées.
La Rédaction