Fruit de conjonctions météorologiques particulières, la tempête Alex a touché une partie de l’Europe, frappant durement les vallées de la Vésubie et de la Roya. Les dégâts matériels et humains furent lourds, avec dix morts et huit disparus en France et des centaines de foyers touchés. Cédric Fernandez et Yvon Bertorello, dans une bande dessinée dont Conflits est partenaire, retrace le drame de cette tempête et la reconstruction qui a suivi.
Tous les indicateurs météorologiques semblaient rassemblés pour conduire à un drame. Formée au-dessus de l’Atlantique Nord, Alex a touché le Morbihan le 1er octobre 2020 avec des rafales à 186 km/h et au-dessus de 100 km/h à l’intérieur des terres. En se décalant vers l’est, la tempête provoque un épisode méditerranéen au niveau des Alpes-Maritimes. À partir du 2 octobre, ce sont des trombes d’eau et des rafales de vent qui s’abattent sur le département, principalement dans les vallées de la Roya et de la Vésubie.
A lire également :
Quelles menaces le réchauffement climatique fait-il peser sur l’Afrique ?
Épisode méditerranéen
Phénomène météorologique très particulier, l’épisode méditerranéen (parfois appelé épisode cévenol) résulte de la rencontre des masses d’air chaud issues de la mer et des masses d’air froid qui descendent depuis le nord, provoquant des séquences orageuses brèves, mais très violentes. Les eaux méditerranéennes, chauffées tout au long de l’été, connaissent une montée des masses chaudes qui se meuvent vers le continent. Bloquées par les premiers reliefs montagneux, les Cévennes ou les Préalpes, elles entrent en confrontation avec les masses d’air froid qui descendent des pôles ainsi que les premières tempêtes hivernales de l’Atlantique. S’ensuivent des tempêtes maritimes, des vents violents, des orages répétés avec fortes précipitations localisées. Rivières et fleuves reçoivent en quelques heures des volumes d’eau très importants, qu’ils ne peuvent pas évacuer à la mer puisque la houle et les vents bloquent leur sortie en soufflant de la mer vers la terre. Cela génère des crues soudaines qui provoquent des inondations très souvent meurtrières. Nîmes (1988), Vaison-la-Romaine (1992), Saint-Martin-Vésubie (2020) furent des villes fortement touchées par ces phénomènes météorologiques, qui n’ont rien d’exceptionnel et sont habituels à cette époque de l’année, mais qui, compte tenu de leur violence et de l’étalage de l’occupation humaine, provoque des drames majeurs.
Alex, le drame d’une tempête
Glissements de terrain, ponts et routes endommagés, cimetières emportés par les eaux, maisons détruites ou abîmées, la tempête Alex a lourdement touché les Alpes-Maritimes. Les dégâts publics et privés s’élèvent à 1 milliard €, pour ce qui est la plus grande catastrophe naturelle de l’après-guerre. S’appuyant sur une enquête de terrain et les témoignages des habitants ayant vécu la tempête, Yvon Bertorello et Cédric Fernandez retracent le drame de ces journées dans un album dessiné par Franck Perrot. Le tome 1 est paru à l’automne 2021, le tome 2, dont Conflits est partenaire, paraît cette année. Un album pour rendre hommage aux victimes et fixer dans l’histoire les drames de cette tempête.
A lire également :
Du désert à l’Amazonie : l’urgence environnementale latino-américaine
