25 septembre 2022

Temps de lecture : 2 minutes

Photo : La mort de Talbot à la bataille de Castillon, le 17 juillet 1453. Enluminure du manuscrit de Martial d'Auvergne, Les Vigiles de Charles VII, vers 1484

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1453 : Victoire à Castillon

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Ultime affrontement de la guerre de Cent Ans, la bataille de Castillon voit s’opposer les armées d’Henri VI d’Angleterre et de Charles VII de France sur les plateaux de Guyenne. C’est lors de cette victoire mémorable que, pour la première fois, les soldats français utilisent massivement l’artillerie de campagne, conçue par les frères Gaspard et Jean Bureau.

Depuis le printemps 1451, Bordeaux est de nouveau dans le giron français. Mais les négociants bordelais conspirent : trop de restrictions sont imposées par le roi de France. Ils dépêchent alors un appel à l’aide de l’autre côté de la Manche. Grand seigneur, Henri VI leur envoie 3 000 hommes, placés sous la direction du vieux John Talbot, premier comte de Shrewsbury, surnommé « l’Achille anglais ». L’invincible guerrier parvient à reprendre le contrôle de Bordeaux et est accueilli en triomphateur dans la cité. Son armée est augmentée par plusieurs milliers de Gascons, ainsi qu’un renfort de 2 000 hommes venus d’Angleterre, sous la conduite du seigneur de l’Isle, propre fils de Talbot. Mais Charles VII ne s’avoue pas vaincu. Dès le printemps 1453, il envoie un corps d’armée de 9 000 hommes, sous les ordres des maréchaux de Lohéac et de Culant, de Dunois, et des frères Bureau. Le gros des troupes installe son campement entre la Dordogne et l’un de ses petits affluents, la Lidoire. Les Castillonnais, trop proches, supplient Talbot d’organiser au plus vite une sortie. Celui-ci finit par céder et, le 16 juillet, mène son armée jusqu’à Libourne. Le vin aurait-il trop coulé à flots durant la nuit ? Toujours est-il qu’à l’aube du 17, c’est une armée en désordre qui quitte ses quartiers pour se diriger vers Castillon, l’artillerie loin derrière, et les fantassins tentant de se frayer un chemin sur les sentiers détrempés. Alertées, les troupes du roi de France sont prêtes et renforcent les défenses de leur camp.

Les deux corps d’armée sont maintenant face à face. L’assaut commence, magnifique, puissant. L’affrontement dure plus d’une heure, aucun ne veut lâcher prise. Mais c’est sans compter la ténacité des artilleurs français qui, profitant de la mêlée, ajustent le tir de leur canon : cavalerie et piétaille anglaises sont foudroyées par la canonnade, les cavaliers sont obligés de mettre pied à terre pour poursuivre le combat au corps-à-corps. C’est maintenant aux Bretons de sauver la mise. Cantonnés au-dessus de la Lidoire, ils interviennent en fin de partie et mettent l’armée anglaise définitivement hors d’état de nuire. Talbot voit son cheval tué sous lui, des Français l’achèvent à la hache sans l’avoir reconnu, après avoir tué son fils. 4 000 Anglais et Gascons sont invalides, seulement une centaine du côté français.

Cette éclatante victoire des hommes de Charles VII permet de reconquérir la cité bordelaise et marque la fin définitive de la Guyenne anglaise.

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