La filière agroalimentaire italienne, c’est 4 millions d’employés et un chiffre d’affaires généré de 575 milliards d’euros, soit presque un quart du PIB, dont 52 Mds€ d’exportation. Dans le monde, la cuisine italienne a atteint une valeur de 229 milliards d’euros, soit environ 10 % de la valeur totale de la restauration mondiale. Que ce soit par ses chaînes de restaurants, ses marques ou ses produits, la cuisine italienne a su conquérir le monde.
La gastronomie italienne est devenue la référence pour les consommateurs comme pour les experts et son attrait va au-delà d’une simple mode passagère. Rien qu’à Paris, on compte 1 500 établissements italiens et celle-ci est présente aujourd’hui sur l’ensemble des continents. Symbole de qualité et de salubrité, la gastronomie italienne doit son succès à la grande qualité de ses produits qui sont les moins transformés par l’industrie alimentaire, donc les plus sains. À cela s’ajoutent quatre facteurs culturels qui expliquent le succès de ce secteur de l’économie transalpine.
Diète méditerranéenne
La gastronomie italienne est le symbole de la diète méditerranéenne, reconnue dans le monde entier pour sa salubrité. C’est n’est pas un hasard : les Italiens sont, avec les Japonais, le peuple du monde avec la plus grande espérance de vie.
Le mouvement Slow Food
Fondé en 1986 par Carlo Petrini et conçu comme une réponse à la propagation de la restauration rapide, de la malbouffe et des habitudes frénétiques, le mouvement Slow Food étudie, défend et diffuse les traditions agricoles, gastronomiques et œnologiques du monde entier. Le Slow Food s’engage à défendre la biodiversité et les droits des peuples à la souveraineté alimentaire, en luttant contre la standardisation des saveurs, l’agriculture massive et la manipulation génétique. Né en Italie, ce mouvement a essaimé dans le monde entier.
Culture du produit et attachement au terroir
L’attachement à son terroir et à ses traditions a estompé l’avancée des « produits mondialisés ». L’Italie se classe en tête des pays d’Europe avec 316 AOC et IGP enregistrées, 526 vins AOC et IGP et plus de 5 000 produits traditionnels.
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Agriculture biologique
L’Italie est le premier pays en Europe par nombre d’entreprises certifiées bio (80 000), avec 15,5 % de sa superficie totale agricole cultivée en bio, soit deux millions d’hectares. Pour un pays qui a seulement 23 % de plaines – car très montagneux – c’est un excellent résultat.
Le poids du secteur dans le PIB national
La filière agroalimentaire qui comprend la production agricole, l’industrie de transformation, la distribution et la restauration est aujourd’hui le premier secteur économique et social du pays. Sa valeur ajoutée est de 65 Mds€ soit 4 % du PIB, ce qui représente la plus haute contribution à l’économie du pays. Quant aux exportations, elles ont atteint une valeur de 52 Mds€ en 2021, en hausse de 9 % par rapport à 2020. En tête du classement se trouve le vin italien qui, à son tour, atteint son plus haut niveau historique, franchissant le plafond des 7 Mds€ de valeur. On observe notamment un véritable boom des demandes étrangères de vins effervescents italiens (+23 %). Les principaux clients sont les États-Unis, suivis de l’Allemagne et de la France. Vers la Grande-Bretagne, en revanche, les ventes ont stagné, en raison des difficultés douanières plus importantes liées au Brexit. Même les tensions internationales n’ont pas ralenti les exportations de produits alimentaires italiens en Russie et en Chine, qui ont augmenté de 16 % et 27 % respectivement.
La valeur de la gastronomie italienne dans le monde
Le chiffre d’affaires de la gastronomie italienne dans le monde s’élevait en 2018 à 229 Mds€, soit environ 10 % de la restauration mondiale (qui pèse elle-même 2 563 Mds€). La Chine, avec 71 Mds€, est le premier marché, avec une pénétration de 15,8 %. Quant aux États-Unis, ils affichent le taux de pénétration le plus élevé, égal à 35,7 %, et un chiffre d’affaires total de 69 Mds€. L’Inde et le Brésil affichent également une forte pénétration de la cuisine italienne (respectivement 24,9 % et 28,2 %). L’objectif d’atteindre 300 milliards en 2021 est tout à fait envisageable, si on calcule les nouvelles demandes en provenance d’Asie, de Russie, et du Moyen-Orient. Pâtes, pizzas, fromages, vins et légumes d’Italie ont donc un bel avenir dans le monde.
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