La nation ivoirienne, en particulier le nord, se trouve face à l’imbrication de la triple menace de ses trafics (or, drogue, armes, esclaves…), de la volonté d’expansion des groupes armés terroristes sahéliens vers le golfe de Guinée et de ses propres frictions ethno-politiques internes. Cependant, la RSS (réforme du secteur de la sécurité) menée depuis 2017, semble doter progressivement le pays de forces capables de répondre à ces risques. Ces dernières, compte-tenu des tenants régionaux des menaces, profitent en outre de l’endiguement, vital, permis par l’opération Barkhane.
Dans la nuit du 28 au 29 mars 2021 deux postes militaires, situés à Kafolo et Kolobougou (Téhini), au nord de la Côte d’Ivoire (région de Savanes) subissaient une attaque meurtrière. Moins d’un an avant, le 11 juin 2020, Kafolo avait déjà subi une première attaque. Celle-ci avait coûté la vie à quatorze soldats ivoiriens. Non revendiquées, ces attaques seraient vraisemblablement le fait du groupe armé terroriste (GAT) de la Katiba Macina (franchise du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans – GSIM) probablement renforcé d’éléments du groupe Burkinabé Ansarul Islam. Une autre attaque, considérée comme n’étant pas de nature terroriste, a eu lieu dans l’intervalle : celle de Koguienou (Doropo) dans le nord-est du pays, le 31 décembre 2020. Les GAT interviennent ici cependant, comme dans le reste du Sahel, comme une cause seconde, dans le but explicite d’exploiter les tensions ethniques, et plus discrètement de sécuriser leurs flux de financements. Loin d’être les seuls acteurs en lice, ils pourraient agir comme un facteur aggravant dans un contexte de rivalités imbriquant des facteurs économiques (trafics et contrebande), politiques et communautaires. Dans cette situation l’État Ivoirien ne reste pas inactif et se distingue par une politique sécuritaire volontariste qui a su engranger certains succès. Même si les moyens manquent encore, on observe entre autres un renforcement de la lutte contre les trafics. Ces derniers ont un impact direct sur son économie (orpaillage illégal, contrebande de cacao…), sur sa sécurité (trafic d’armes) et sur celle de l’Afrique de l’Ouest (trafic de drogue : héroïne, tramadol, cocaïne). Dans cette situation, l’action de la France, via son partenariat militaire opérationnel, reste fondamentale, tout comme l’action de Barkhane qui contribue à contenir l’entropie de la menace dans toute la sous-région.
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Dynamique des trafics dans le Sahel et en Côte d’Ivoire
Les routes commerciales transahéliennes historiques sont aujourd’hui devenues des itinéraires de trafics et de contrebande importants. Comme par le passé, elles alimentent toujours les tensions et les affrontements interethniques dans le Sahel et sont dopées par la faiblesse des États de la zone et le dynamisme des échanges atlantiques (notamment mafieux). La lutte pour la maîtrise des points d’eau ayant été substituée par celle pour le contrôle des trafics[1]. Les itinéraires suivent majoritairement un axe sud-nord, ainsi qu’ouest-est avec comme hubs principaux le nord du Niger et le Fezzan libyen. La Côte d’Ivoire, même si elle se trouve en périphérie, est géographiquement intégrée à cet ensemble, et avant tout le nord du pays qui se place dans un continuum ethno-géographique avec le reste de la sous-région. Héritage de la guerre civile (2002-2011), de la donne ethnique et résultat du faible développement des régions « nordistes » ivoiriennes : les trafics dans la région trifrontalière (Côte d’Ivoire, Mali, Burkina Faso) semblent être constitués des mêmes causalités que dans le nord du Mali, la région du Liptako-Gourma (« trois frontières » : Mali, Niger, Burkina) et tout le reste du Sahel.
Le pays est concerné par les mêmes types de trafics que le reste du Sahel. C’est une voie de passages des réseaux de narcotrafiquants via le golfe de Guinée et depuis l’Amérique latine (cartels). Selon l’ONUDC le trafic et la consommation sont en hausse constante depuis quinze ans en Afrique de l’Ouest. La Côte d’Ivoire est également une source qui alimente une large part du trafic d’arme dans la zone trifrontalière : une conséquence des détournements des stocks de l’armée ivoirienne durant et au lendemain de la guerre civile. Le trafic d’armes est actuellement dopé, en Côte d’Ivoire, par des vecteurs qui s’entre-alimentent : banditisme, tensions intercommunautaires, djihadisme, orpaillage, etc. On compte actuellement en Afrique de l’Ouest dans les 400 millions d’armes en circulation.
L’orpaillage illégal est une source constante d’instabilité dans tout le Sahel depuis la découverte du filon « saharien »[2]. C’est peut-être l’un des plus gros facteurs de risques en Côte d’Ivoire. L’orpaillage constitue une source de financement autant qu’un facteur de rivalités intercommunautaires. Dans le Sahel, il est largement exploité par les GAT via le contrôle des sites d’extraction (Mali, Niger, Burkina) ainsi que via les réseaux de transports et d’escorte (Mauritanie[3]) ou encore la protection des sites. On note la volonté des GAT d’accentuer leur contrôle sur ce marché lucratif qui constitue également une réserve de recrutement. La production artisanale illégale concernerait près de 500 000[4]emplois informels (et le triple indirectement) en Côte d’Ivoire. Il s’agit d’une source de revenus capitale pour les communautés locales (et leurs chefs), qui pâtissent du manque de développement structurel du nord par rapport au sud du pays même si d’importants moyens sont engagés depuis dix ans en ce sens. L’orpaillage illégal enverrait sur le marché noir près de 30 tonnes d’or par an soit près de la moitié de la production totale du pays qui a produit, légalement, 32,5 tonnes en 2019. Alors même que l’extraction est encore considérée comme sous-exploitée. Un terrain propice à aggraver les tensions inter-ethniques et la métastase djihadiste.
Maîtriser les itinéraires de trafics et de contrebande
Outre une forte dimension communautaire, l’ensemble des dernières attaques (Kafolo, Tehini…) ont un point majeur en commun : elles se situent toutes sur un axe important de trafics et de contrebande de la zone tri-frontalière (Côte d’Ivoire, Mali, Burkina Faso) vers le Sahel[5]. Des caractéristiques que l’on retrouve dans le cadre d’affrontements interethniques ou de tentatives d’infiltration djihadiste antérieures. On retrouve ici une configuration, toute proportion gardée, similaire à celle du Sahel. La combinaison de luttes ethno-politiques se matérialisant notamment dans les conflits fonciers et la maîtrise des trafics, sur fond de la relative faiblesse – voire la contestation – de l’autorité de l’État dans la région.
En effet, Kafolo est située sur l’itinéraire frontalier de trafic Nasien-Mangodara, à proximité de l’axe majeur Ferkessédougou-Ouangolodougou. Cette dernière ville avait d’ailleurs fait l’objetde suspicions d’infiltration djihadiste en 2019, et cela juste après des faits similaires à Nasien : déclenchant alors l’opération « Frontières étanches » de l’armée ivoirienne. Les précédentes tentatives d’infiltration djihadiste, en 2015, menées par la Katiba Khaled (membre du GSIM et majoritairement Malinké), liée à la Katiba Macina, avaient porté leurs efforts sur la région de Tengrela (plein nord : un hub important de trafics vers le Sahel (notamment Sikasso au Mali). Si la Katiba Khaled semble avoir été démantelée depuis 2016, après l’arrestation de son chef, il est envisageable que certains de ses membres ou sympathisants soient toujours actifs dans d’autres katibas ou dans les réseaux de trafiquants. Un risque d’autant plus crédible que, selon des experts du Conseil de Sécurité des Nations-Unis (CSNU- 2016), les djihadistes auraient trouvé refuge au sein de populations de la région Tengrela après l’attaque de villages maliens frontaliers, par la Katiba, en 2015. Ces types d’attaques sont réguliers et ne sont pas toujours dus aux djihadistes. Ils peuvent être le fait de trafiquants classiques ou de « coupeurs de route » (bandits). Comme à Doropo (axe Varale-Doropo) où un soldat ivoirien est décédé après une attaque , visant à s’emparer d’armes, le 31 décembre 2020. En revanche la donne communautaire des filières de trafics, et les rivalités en découlant, sont susceptibles de favoriser l’adhésion opportuniste (mais aussi provisoire) aux groupes djihadistes. Sans compter la légitimité que peut apporter à des réseaux de banditisme, l’adhésion à l’islamisme.
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Rivalités inter-ethniques
L’attribution de diverses attaques, depuis juin 2020, à la Katiba Macina, par les services de renseignement ivoiriens et burkinabés semble fondée. Cette dernière appelle de longue date, tous les Peuls à rejoindre le djihad, par la voix de son prédicateur Amadou Kouffa. Un appel qui correspond à la volonté des GAT, dont le GSIM, de métastaser leur action vers le golfe de Guinée et ses débouchés (principalement financiers).
Le nord de la Côte d’Ivoire (Mandés, Sénoufos, Dioula, Lobi, Koulango, Peuls…) se prête à ce genre d’instrumentalisation communautaire ; même si la complexité historique des rapports ethniques est aussi susceptible de digérer très rapidement les tentatives de détournement islamistes. On peut citer la région de Savanes (nord) qui concentre une large part des itinéraires de trafics identifiés. Terre d’immigration depuis la période coloniale, la première déstabilisation d’ordre ethnique date de la présence française qui favorisa le déplacement de grandes populations Lobi, au détriment de l’ethnie des Koulango, historiquement dominante. Une tendance qui s’est poursuivie après l’indépendance, via l’émigration burkinabé, qui a vu les Lobi (anciens esclaves) accroître leur poids démographique et foncier (et donc politique via le vote). Un renversement social fort dans la mesure où les Koulango se considèrent toujours comme des dirigeants traditionnels et toujours propriétaires de jurede terrains appartenant de factoaux Lobi[6]. Le foncier, facteur de subsistance ou de revenus (agricoles, aurifères, droits de passages…) est une cause de nombreux conflits communautaires en Côte d’Ivoire[7]. Par exemple en avril 2020, les autorités ivoiriennes avaient dû arbitrer un conflit menaçant de dégénérer entre Koulango et Lobi dans la région du Bounkani autour d’un différend foncier portant notamment sur l’exploitation d’un site d’orpaillage[8].
Dans cet environnement les Peuls (environ un demi-million d’individus en Côte d’Ivoire), majoritairement apatrides, sont aussi rapidement rentrés en conflit avec les Lobi à mesure que l’accès aux terres – et au passage du bétail – se raréfiait sous la pression démographique. Une confrontation dans laquelle les Koulango prirent parti pour les Peuls, considérant que les terrains contestés aux Lobi étaient sous leur patronage. Ces tensions culminèrent en mars 2016, avec un massacre de Peuls à Bouna, malgré des tentatives récurrentes de pacification du gouvernement. Les attaques de Kafolo et de Kolobougou, situées dans la région de Bouna, ne semblent donc pas être le fruit du hasard. Elles correspondent non seulement aux zones d’affrontement entre Lobi, Koulango et Peuls, mais aussi géographiquement aux implantations géographiques (parc de la Comoé) les plus notoires de la Katiba Macina. Une opération conjointe, menée aves succès, sur la zone frontalière, entre les forces ivoiriennes et burkinabés, avec pour but de neutraliser les établissements de la Katiba, avait d’ailleurs eu lieu en mai 2020 : un mois avant l’attaque de Kafolo.
L’objectif de la Katiba Macina semble donc clair : déloger les forces de sécurité ivoiriennes et s’imposer comme les protecteurs des Peuls pour une implantation durable. Et par corollaire, prendre l’avantage dans la lutte pour le contrôle des trafics. Ce tout dernier aspect est fondamental, car toutes les ethnies sont parties prenantes dans cette lutte. Les djihadistes ne sont qu’un facteur aggravant, même si particulièrement agressif et avec des conséquences sur la stabilité de toute la sous-région. Des alliances ou des tractations avec d’autres groupes ethniques sont par ailleurs envisageables. Car les trafics peuvent aussi avoir pour effet de faire imploser les solidarités ethniques et voir émerger des alliances d’apparence contre-intuitives[9].
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Tensions avec une partie des ex-rebelles nordistes
Quelques semaines après l’attaque de Kafolo, fin mars 2021, la base militaire de N’Dotré (Abobo-Abidjan) repoussait, dans la nuit du 20 au 21 avril, une attaque menée par un groupe d’anciens mercenaires libériens. Leur interrogatoire par les services ivoiriens a révélé que leur but était de voler des armes et surtout de démontrer la faiblesse de l’État ivoirien. Cette attaque pose plusieurs questions, dont celle de l’identité du commanditaire. Car, une opération menée en autonomie par d’ex-mercenaires, sur une base abritant des unités d’élites, semble en effet peu probable. Un début d’hypothèse pourrait résider dans la conjonction de l’action gouvernementale contre les trafics et le basculement dans l’opposition d’une partie de ses anciens alliés des forces nouvelles (guerre civile).
Le gouvernement, qui collabore avec plusieurs multinationales minières, tente de développer l’activité via l’exploitation de nouveaux gisements dans le nord (région de Tengrela, Boundiali, etc.) et l’ouest du pays (Seguela, etc.). Dans cette optique, l’État lutte contre l’orpaillage illégal en démantelant des centaines de sites (plus de 200 en 2019). Au risque de perturber les revenus de plusieurs communautés, mais aussi les affaires de nombreux chefs traditionnels ou d’anciens rebelles. En effet, la guerre civile avait vu les rebelles « nordistes », les Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN), mettre en place un découpage territorial, au profit de seigneurs de guerres locaux, nommés « com’zones ». Or les com’zones se livrèrent, pour se financer, à de nombreux trafics, prioritairement d’or et d’armes : comme le Colonel Wattao (Koulango) voire l’ancien leader de la rébellion, Guillaume Soro (Sénoufo), accusé par l’ONU de s’être livré à ce genre de trafics illégaux. Ces com’zones, qui obtinrent des postes dans l’administration ou dans l’armée après la guerre civile, ne cessèrent pas pour autant leurs trafics. Il furent même rejoints par d’autres rebelles qui se reconvertirent, après une décennie de conflits, dans l’orpaillage. Le manque de fiabilité politique, comme la mutinerie des soldats ex-rebelles en 2017, et technique, des anciens rebelles finît par consommer leur rupture avec leur ancien allié : le président Ouattara. Une situation accélérant leur mise à l’écart (comme celle du colonel Wattao ou de Chérif Ousmane[10]) des affaires publiques ou de leurs postes de commandement dans l’armée. Et cela au profit d’ancien pro-Gbagbo modérés, souvent mieux formé.
Dès lors, l’action de rationalisation de l’État et de développement économique du président Ouattara nuitde factoaux intérêts des anciens rebelles et par corollaire une partie de leurs communautés respectives. Un contexte qui pourrait les incliner à entreprendre des actions violentes contre l’armée ou les représentants de l’autorité de l’État.
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Or la nature de l’attaque de N’Dotré, implique que les assaillants aient été suffisamment renseignés pour la mener. Peut-être via des réseaux impliquant d’anciens FAFN mutins ? Des milliers d’entre eux ont été poussés à la retraite depuis 2017 dans le cadre de la loi de programmation militaire. Il est en effet difficile de ne pas relier cette attaque, à l’objectif politique assumé, aux mutineries de 2017, ainsi qu’aux appels à la rébellion de Guillaume Soro en novembre 2020, après l’élection d’Alassane Ouattara.
Il est évident que les ressorts de l’attaque restent très mystérieux, ce qui nécessite une prudence dans l’analyse. Mais il n’en demeure pas moins que les risques liés aux activités trafiquantes des anciens rebelles restent un facteur crédible : surtout compte tenu de la politique d’ordre du gouvernement. On est alors en droit de craindre des tractations ou des négociations ponctuelles avec des djihadistes. Un risque d’autant plus probable que certaines armes récupérées après les attaques de la Katiba Khaled en 2015 au Mali viendraient, selon les experts du CSNU, de caches de contrebande de la région de Tengrela voire de stocks de l’armée ivoirienne. Ce dernier étant censé avoir été détruit dans le cadre du processus de démobilisation (DDR) post guerre civile qui vit de nombreux ex-FAFN rejoindre les FACI[11].
Peut-on considérer que ces tensions sont aussi le marqueur d’un retournement d’alliance ethnique ? C’est une possibilité, surtout si l’on se réfère au rapprochement, certes opportun, voire conjoncturel, entre Laurent Gbgabo et Guillaume Soro, contre Alassane Ouattara, pendant la présidentielle de 2020. Un retournement, très putatif, serait-il pour autant largement exploitable par les djihadistes ? C’est moins sûr dans la mesure ou les com’zones appartiennent aussi à des ethnies rivales. Une fois de plus le complexe maillage d’alliances ethniques, mouvantes, qui caractérise le nord, limite les risques de métastases d’ampleur ; mais ne supprime pas pour autant les risques d’instabilité. Plus qu’à un retournement du nord du pays dans son ensemble ou d’un groupe ethnique particulier, la région pourrait surtout risquer de sombrer dans la guerre du tous contre tous. Un tel scénario avantagerait par ricochet les GAT au détriment de la Côte d’Ivoire et de tout le Sahel.
La réponse de l’État ivoirien
Si la situation est périlleuse, avec des risques de déstabilisation réels, il serait erroné d’avancer que le pays est à la veille de basculer. Le président Ouattara n’est pas démuni de leviers malgré la dangerosité de la situation. Sa politique de réconciliation ethnique entre le nord et le sud (fracture moins pertinente que par le passé) semble avoir porté certains fruits. De factole score de l’élection présidentielle (95% pour un taux de participation de 54%), témoigne d’un ancrage intercommunautaire fort pour ce membre d’une ethnie nordiste minoritaire (Dioula). Par ailleurs, l’armée ivoirienne, pilier de stabilité du pays, profondément réformée par l’ex-Premier ministre et ministre de la Défense, Hamed Bakayoko (mort en mars 2021), a prouvé sa fiabilité. Mieux commandées et organisées, les armées n’ont pas cédé aux tentatives de déstabilisation politique récentes. Et les attaques de mars/avril, repoussées avec succès (et peu de pertes), témoignent de la montée en puissance de l’instruction et de l’équipement, mais aussi de la présence des FACI dans le nord. En outre, les FACI disposent du plus gros budget de défense d’Afrique de l’Ouest avec 608 millions d’euros[12](2019) et d’un partenariat militaire opérationnel (PMO) resserré avec la France. Cette dernière dispose sur place de forces de présence qui s’organisent autour d’un dispositif composé d’une base opérationnelle et d’une réserve d’intervention de près de 1 000 hommes. La coopération entre les deux pays a d’ailleurs permis de concrétiser la création d’une académie internationale de lutte contre le terrorisme (AICLT)[13]. Une institution qui sera dédiée à la réflexion doctrinale et à l’entraînement des forces.
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La RSS ivoirienne, sur son volet militaire, comme policier et douanier, est cependant encore insuffisant, mais sa dynamique actuelle permet d’être optimiste. À terme elle devra être en mesure d’apporter tout son concours à la contention de la menace au Sahel et en Afrique de l’Ouest. À condition que l’opération Barkhane soit toujours en place d’ici là.
Notes
[1]LUGAN Bernard, Les Guerre du Sahel, Bernard Lugan Éditeur, Saint-Just-La-Pendue 2019
[2]BENSIMON Cyril…, « En Afrique de l’Ouest, une ruée vers l’or à haut risque », Le Monde, 14 avril 2021.
[3]d’HERBES Pierre-Charles, « Cet or mauritanien qui finance le djihad au Sahel »,Valeurs Actuelles, 27 octobre 2020.
[4]BENSIMON Cyril, « En Côte d’Ivoire, la fièvre de l’or », Le Monde, 08 juillet 2020.
[5]SOLLAZZO Roberto et NOWAK Mathias, Transit Transfrontalier,Rapport Small Arms Survey, octobre 2020.
[6]GROS Michèle Gros, Quentin Megret, « Chroniques ethnographiques d’un conflit entre orpailleurs et autochtones lobi du Sud-Ouest burkinabè », Afrique Contemporaine, 2018, n°267-268, p. 113-134.
[7]JACOB Étienne,Sécurité en Côte d’Ivoire, Les menaces hybrides, L’Harmattan, France, 2020.
[8]TETI José, « Les communautés Lobi et Koulango sur le pied de guerre », La Dépêche d’Abidjan, 28 avril 2020.
[10]DUHEM Vincent, « Côte d’Ivoire : Lassina Doumbia, le général qui met l’armée au pas », Jeune Afrique, 2 avril 2019.
[11]SOLLAZZO Roberto et NOWAK Mathias, op.cit
[12]Transparençy International, Defense&Security, 2020
[13]https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/securite-desarmement-et-non-proliferation/actualites-et-evenements-lies-a-la-securite-au-desarmement-et-a-la-non/2018/article/afrique-l-academie-internationale-de-lutte-contre-le-terrorisme-au-programme-de