Le déclin économique est à la mode. Si celui-ci peut se mesurer, il se manifeste aussi par un sentiment de déclassement. De mauvais choix économiques l’expliquent en partie, ce qui ouvre des possibilités de redressement pour les années à venir.
Le déclin français est à la mode. Il y a dix ans encore les positions « déclinistes » étaient largement brocardées ou contestées, mais elles ne le sont plus désormais. Il est difficile de trouver un observateur intelligent pour soutenir que le peuple français est plus heureux qu’il ne l’ait jamais été. Évidemment, chaque catégorie de spécialistes aborde la question sous son angle propre et porte un éclairage utile sur un déclin qui présente bien des aspects : social, moral, politique, démographique, économique, extérieur et puissance. Le versant économique n’est peut-être pas le plus abrupt, mais il est aussi relié à tous les autres dont il est une expression conjointe.
Le déclin économique se manifeste tant dans les grandeurs économiques au sens strict : revenu, endettement, taux de croissance, déficits extérieurs chroniques…que dans celles de l’utilité des individus. Dans ce dernier cas, les économistes ne peuvent évaluer l’utilité cardinale ou son évolution. L’appréciation du bonheur ne peut être faite qu’indirectement, au moyen de sondages ou par certains indicateurs. Ainsi, la consommation française d’antidépresseurs et de somnifères est de plus en plus élevée, sans doute un record mondial. De plus, on peut réunir des faisceaux de données concordantes telles que la poussée de la précarisation, la décadence du secteur industriel, la baisse du revenu disponible par habitant, la perte de qualité de l’éducation … tous éléments qui sont justement des causes ou des expressions du déclin.
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Voyons par exemple le taux de croissance du PIB réel du pays depuis 1961. Ce taux ne cesse de baisser en tendance et par paliers successifs. Comme la population et les prélèvements obligatoires augmentent, on devine que le revenu disponible par tête d’habitant a d’abord stagné puis a diminué, en gros depuis l’an 2000.
Source : Présentation de l’auteur sur données Eurostat
Première partie : une économie politique de la droite
Développement et anti-développement
Afin d’analyser l’anti-développement français nous bénéficions d’une théorie de croissance économique claire. Depuis le début des années 1980, elle porte le nom d’Économie de l’Offre (Supply-Side) et donne le cadre de la réflexion que nous allons poursuivre. Très récemment, j’ai entrepris de pousser sa logique et de la poursuivre jusqu’au développement dans le cadre du modèle à investissement effectif (MIE) dont les principales conclusions sont présentées en deux étapes :
Première étape ; la croissance économique est une question de progression des facteurs de production : le capital physique s’accroît par un maximum d’investissements, qui dépendent eux-mêmes des prises de risque des entrepreneurs ; le progrès technique qui repose sur des investissements en technologie, largement conditionnés par la culture scientifique globale ; le capital humain professionnel, qui progresse par la transmission éducative et l’apprentissage ; le travail qui se mobilise dans une offre optimisée reliée à la démographie. Pour bien organiser ces facteurs, une saine gestion des entreprises et des conditions juridico-réglementaires sont nécessaires. Des équipements publics doivent être financés en permanence. L’ouverture vers l’extérieur et la puissance nationale qui catalyse cette ouverture sont indispensables.
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Ainsi, la croissance économique dépend des investissements effectifs dans tous ces domaines et la politique économique idéale est celle qui les porte à leur maximum. La croissance économique est un phénomène de long terme où les progressions se succèdent et s’enchaînent parfois sur des décennies. On le comprend d’autant mieux quand on considère le temps de transmission des cultures et des mentalités, l’esprit d’entreprise par exemple. C’est une première étape à franchir vers le développement.
La deuxième étape nous fait passer de la croissance économique à l’utilité des personnes et à l’utilité « collective ». C’est justement la progression de cette utilité au niveau national qui constitue le développement d’un pays ; l’anti-développement en est la baisse. Outre la consommation des biens procurés par le revenu disponible, le développement se nourrit de la constitution du patrimoine des particuliers et du temps disponible non professionnel dont ils disposent pour en obtenir des satisfactions. Mais tous ces éléments se combinent aussi à une série de cultures humaines : culture privée de qualité de vie, culture religieuse et philosophique, santé, sécurité, fierté nationale, sentiment d’appartenance. Enfin, à l’inverse, l’État et d’autres entités exercent des pressions et contraignent les individus en limitant leurs choix.
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Pour cette étape, on pourrait aussi parler de transmission, voire d’investissements, même si souvent les investissements en culture s’étalent sur une ou plusieurs générations.
Le rôle de l’État et les positions politiques
La présentation des forces de développement et des faiblesses de l’anti-développement fait ressortir l’importance des actions publiques pour les mouvements de croissance économique et de l’utilité sociale. Bien que d’essence libérale, l’Économie de l’Offre reconnaît cette réalité sans état d’âme. Des dizaines de points d’impulsion ou de freinage peuvent être repérés dans l’analyse : fiscalité, stabilisation macroéconomique, équipements publics, organisation juridique, accumulation des diverses formes de capital humain, politique démographique, ouverture et puissance, pressions et précautions …
Le poids de l’État dans le PIB le met évidemment au premier rang des acteurs les plus influents. Dès lors, il est légitimement placé sur la sellette en cas de mauvaise situation d’un pays et d’une économie.
La tâche des gouvernants « parfaits » est simplement définie comme celle qui maximise l’utilité collective des habitants. Comme cette maximisation est intertemporelle, elle doit être leur préoccupation pour le présent, mais aussi pour le futur. Cela coïncide pleinement avec la dynamique décrite par l’analyse du développement. Derrière cette vision technique en effet, on discerne des notions anciennes, du temps où les rois se préoccupaient du bonheur de leur peuple et prenaient les décisions pour assurer son avenir.
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Le modèle de développement économique recense une quantité d’actions publiques ayant des effets. On peut les classer selon (1) leur impact sur la croissance du PIB et du revenu disponible et (2) leur influence sur les autres déterminants de l’utilité et du développement.
(1) L’idée est simple : faire avancer tous les facteurs de production (travail, capital, progrès technique …) le plus vite possible pour connaître la meilleure croissance. C’est donc « booster » les fonctions d’investissement, en particulier en augmentant le rendement net d’impôt et plus généralement en modelant un système d’incitations favorables à l’action économique. Comme ce programme politique se déroule dans le temps long, il doit aussi promouvoir la progression de toutes les formes de capital humain utiles, parmi lesquelles la culture de puissance nationale occupe une place à part.
(2) Des mesures plus spécifiques concernant l’utilité collective sont aussi à prendre, en respectant les principes de soutien aux cultures humaines qui accroissent le bonheur des peuples et de réglage au plus bas des pressions et des contraintes.
Dans ce contexte, ce qui fait d’une politique de l’Offre une politique « de droite » c’est l’idée libérale selon laquelle l’État respecte le principe de subsidiarité. Il laisse l’économie privée en première ligne pour assurer la croissance et il laisse l’individu définir son propre bien-être. Comme on l’a dit plus haut cela n’empêche ni ne nie la présence et l’importance de l’État pour toute une série de tâches et d’impacts sur le développement. Dans le cas de la France par exemple, l’essentiel de la mission d’éducation est assuré directement par l’État ; il a donc d’emblée cette responsabilité qu’il doit assumer au mieux.
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Dès lors, on imagine qu’un gouvernement idéal fera son possible pour accroître les biens et le patrimoine dont disposent les citoyens et les diverses formes de cultures sur lesquelles ils s’appuient pour construire leur bonheur. Il doit aussi penser ce bonheur pour les générations futures, tout en ajustant ad minima les pressions qu’il exerce ou laisse exercer par d’autres.
Reste à comprendre pourquoi et comment les gouvernants peuvent se sentir incités à agir dans le bon sens et pourquoi finalement, en bien des circonstances, ils ne le font pas. L’État est impliqué dans le développement par action et par omission ! Avant de dérouler le film qui cherche à le démontrer pour la France, nous évoquons la théorie du comportement de l’État, en tirant parti des enseignements de l’École de Virginie (Public Choice) et de leur extension au sein du modèle d’Économie de l’Offre.
Les comportements publics : une analyse politico économique
Les travaux de l’École du Public Choice (Pat Buchanan, Gordon Tullock, William Niskanen...) soulignent le fait que les choix publics tendent à maximiser l’utilité des gouvernants. Ce ne sont pas des acteurs au-dessus de la mêlée ! Prévoir leurs décisions implique donc de découvrir leur utilité personnelle, une fonction dont les arguments principaux sont comme le disait Thomas Sowell : « Premièrement, se faire élire, deuxièmement se faire réélire ! ».
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Le cadre institutionnel est celui de la démocratie, tel qu’en général il leur faut obtenir des majorités pour atteindre leurs objectifs ; dès lors, l’un des résultats les plus concrets de ces travaux c’est l’insistance mise sur le contrôle de l’électeur médian, celui qui fait basculer la majorité.
Pierre Lemieux (2008) parle de « tyrannie de l’extrême centre ». Pour le déclin français, c’est une clef d’explication ouvrant quelques portes.
L’École de Virginie met ainsi la politique intérieure sur la même ligne que la géopolitique des États, dans un monde réel où le pragmatisme et le cynisme dominent le folklore naïf des « valeurs républicaines » et le postulat de bénévolence a priori des gouvernants.
Mais la théorie des choix publics, si florissante dans les années soixante-dix et quatre-vingt du XXèmesiècle, a perdu une part de son lustre ; elle suppose la démocratie sous sa forme américaine et insiste particulièrement sur les stratégies de groupes de pression dans ce contexte précis. Elle ne peut convenir telle quelle à la multitude des autres situations. Au sein même des pays dits « démocratiques », beaucoup de choix importants ou graves ne sont pas faits par adhésion majoritaire claire, même si les procédures légales sont respectées. La démocratie véritable implique l’adhésion, ou au moins le non-rejet de la part des gouvernés, et diffère du banal « État de Droit » où les Politiques et les Juges peuvent dominer l’électeur. La théorie du « Public Choice » ne fait pas assez référence au cadre culturel, aux mentalités complexes et surtout à l’environnement médiatique, tous éléments prépondérants dans l’analyse contemporaine des économies et des sociétés. Elle laisse aussi de côté le problème de la participation aux votes. Selon la gravité des sujets, l’enjeu et les personnalités en cause, un scrutin peut mobiliser plus ou moins ; l’électeur médian n’est pas forcément au même endroit dans tous les cas.
Les décideurs politiques ne sont pas des individus stéréotypés. Chacun porte une culture et des convictions personnelles qui sont le reflet de leur foi, de leur éducation et de leur expérience. En forçant le trait si l’on imagine que Mère Teresa avait gouverné l’Albanie à la place d’Enver Hodja on peut au minimum penser que le développement de ce pays aurait été différent. C’est en grande partie pour cette raison que l’histoire nationale importe beaucoup pour le destin d’un peuple. Au début du XXe siècle, la société « produisait » des milliers de personnalités portant des valeurs positives pour le pays, sa survie et sa grandeur. Georges Clemenceau et le général de Gaulle ne furent pas des accidents de l’histoire, mais des « probabilités » tout sauf marginales. Ce fut aussi la culture nationale qui, venue de loin, « produisit » les dizaines de millions de Français capables de supporter héroïquement le choc de la Grande Guerre.
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Les gouvernants dépendent donc de la société qui les porte ; leurs intentions, éventuellement résumées dans une « fonction objectif » propre à chacun, expriment d’où ils viennent, ce qu’ils sont et ce qu’ils deviennent par l’expérience. En gros, « les pays ont les gouvernements qu’ils méritent … depuis quelque temps parfois ! ». L’analyse des choix publics doit forcément tenir compte de ce phénomène de sélection des élites politiques à long terme, venant d’un vivier plus ou moins riche produit par la culture nationale.
Tous les projets ou toutes les carrières politiques passent désormais une batterie d’examens médiatiques préalables et s’élaborent souvent plus en fonction de ces examens qu’en rapport avec les bénéfices collectifs qu’on espère en tirer. Les médias reflètent et forgent tout à la fois la culture « à la mode », celle qui peut ouvrir ou obstruer la carrière politique. L’analyse des choix publics devrait donc s’élargir à considérer les intérêts et comportements des « journalistes » et faiseurs d’opinions, en amont de ceux des hommes politiques, et ainsi de suite si nécessaire. Cette séquence « culture-médias-politique » est l’une des clefs de compréhension de l’évolution de la politique française depuis 1975 et des conséquences pour son anti-développement. Elle utilise autant la notion de « média médians » que celle de l’ « électeur médian ». Dans le cas de la France, on soulignera que les « socialistes » et plus généralement les gens de gauche se sont forgés en soixante ans une « ligne Maginot » médiatique que les « libéraux » et les « nationaux » n’ont été en mesure de transpercer ni de contourner qu’en un nombre infime d’occasions. La plupart des personnalités de la droite institutionnelle se sont épuisées sur leur image face aux « média médians » en permanence de gauche et ont été réduites à l’impuissance sur une majorité de sujets concernant le développement. Ce n’est pas un hasard si l’on utilise l’expression « politiquement correct » comme un synonyme de « gauche socialiste » tant la référence médiatique domine le fond du débat.
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Vient ensuite le problème lié à la nature temporelle de l’objectif. L’action publique promouvant le développement passe par la transmission forte de cultures diverses, productrices de biens et d’utilité pour les agents. Mais ces cultures ne sont pas créées rapidement et ne disparaissent pas non plus à grande vitesse. Elles sont plutôt inertes dans le temps et les résultats des politiques sont lents à apparaître. Par conséquent, l’action publique pour le développement n’est ni facile à tester par l’opinion ni à sanctionner dans les urnes. Par exemple, les pannes de transmission éducative en rapport avec la pandémie de 2020-2021 sont rarement envisagées comme un affaissement futur de cultures professionnelles ou privées. Pour les élèves et étudiants, le gouvernement français préfère mettre l’accent sur les conséquences sociales et de répartition immédiate : garde des enfants, lien social, perte des « petits boulots », inégalités accrues, santé … Il communique uniquement sur cette ligne et il ne dit jamais que les « trous de formation » et la baisse de crédibilité des diplômes dans tous les ordres d’enseignement, de la maternelle à l’université, seront encore ressentis dans dix ans. Il ne dit pas non plus qu’ils mettront le pays en situation pire pour maîtriser les techniques nouvelles et les défis culturels du futur. Bref, « il se moque » du long terme et de la nécessaire transmission et il mise seulement sur le fait que les élections présidentielles de 2022 n’en dépendront pas. L’opinion publique suit docilement parce qu’en effet, les médias et la population ne disent et ne ressentent pas les choses autrement.
Enfin, la médiatisation de la vie politique a encore pour conséquence d’attirer beaucoup plus les gouvernants sur le règlement des problèmes de croissance économique au sens strict que sur celui des questions de développement positionnées en aval, c’est-à-dire le bonheur des citoyens dans leur vie privée. Ils se sentent plus observés sur les problèmes les plus aisément mesurables comme le pouvoir d’achat, les chiffres du chômage … Les aspects culturels et de vie personnelle comme la liberté du quotidien les intéressent très peu ou alors ils s’en servent pour étaler leurs bons sentiments et rehausser leur image de marque : sauver des vies, la santé, la planète… tout en exerçant de plus en plus de pressions, d’interdits et d’obligations. Ceci pose la question des relations affectives entre gouvernés et gouvernants, relations qui finissent toujours par s’inviter dans la sphère médiatique elle-même.
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En conclusion, le déclin français depuis 1975 pourrait s’expliquer par le fait que la Gauche a réussi à écarter médiatiquement et concrètement les thèmes de long terme qu’il aurait fallu traiter, mais que la « droite institutionnelle » a constamment renoncé à défendre. En témoigne l’extraordinaire « effet de cliquet » qui conduit cette « droite institutionnelle », revenant au pouvoir, à ne jamais remettre en cause a posteriori les lois votées par la gauche, même quand elle les avait combattues dans l’opposition. L’anomalie française n’est pas la présence des idées de gauche, mais l’abstention intellectuelle et morale des partis de droite, dans un contexte d’affrontement entre ceux qui pensent le long terme de l’économie du développement et ceux qui se laissent enfermer dans une succession de choix à court terme imposés par la mise en scène de la lutte politique.
1- Certes l’épidémie et les mesures sanitaires sont passées par là, mais elles ont plus été des révélateurs (insuffisances de l’État, trous dans l’organisation et la production sanitaire, faiblesses morales des individus) que des causes principales d’une situation de déclin avancé. 2- L’utilité serait cardinale si l’on pouvait en débattre comme d’une grandeur arithmétique, par addition et soustraction. Les économistes savent ne pas pouvoir raisonner de cette façon et se bornent à dire qu’un individu peut ordonner ses préférences (utilité ordinale) 3- L’anti-développement est juste l’inverse du développement, un mouvement vers le bas de l’utilité collective du pays. 4- Georges Gilder (1981) et Irving Kristol en sont les auteurs les plus connus. On pourra approfondir à l’aide de mon livre « Le Monétarisme » (1987) Economica. 5- Bernard Landais [(2020a), (2020b) (2021)]. 6- Les « Supply-Siders sont connus pour avoir relié fortement le comportement d’investissement et celui de l’offre de travail à leur rentabilité réelle nette d’impôt. Ils ont été les inspirateurs de la politique Reaganienne de baisse des taxes du début des années 80. 7- Dans les années soixante du siècle dernier, les Français modestes ont pu assez rapidement se doter de biens durables emblématiques tels l’automobile, le téléphone, la télévision … Ce fut une période où la progression de l’utilité (développement) fut particulièrement intense. En 1968, les jeunes bobos de l’époque l’ont dénoncée comme« société de consommation » avant de s’y ruer. 8- Cette culture regroupe toute une série d’habitudes et de coutumes, de qualité des relations familiales ou sociales, d’art de vivre. Par exemple, les Français sont des amateurs de gastronomie et de bons vins, ils aiment à former des associations…Les mesures sanitaires liées à la pandémie risquent bien d’avoir eu des effets dévastateurs durables sur cette forme de culture humaine, les relations conviviales en particulier. 9- Ces pressions multipliées sont les grandes responsables du déclin du développement depuis les années 2000. Une pression particulière limitant drastiquement la prise de risque est appelée « principe de précaution ». 10- La (longue) liste des cultures humaines composant le capital humain est donnée dans Bernard Landais (2020b) 11- Parmi lesquelles figure la culture de puissance. La puissance nationale est un levier important pour la croissance économique et le développement du pays. C’est une intuition vieille comme le monde qu’il est possible d’expliciter dans le modèle d’économie de l’offre. 12- «Ce théorème de l’électeur médian explique pourquoi les partis politiques tendent vers le centre, et pourquoi la démocratie préfère les solutions médiocres : éducation médiocre, système de santé médiocre, etc. Et notez bien que tous les électeurs à part l’électeur médian sont insatisfaits : ils préfèrent une autre politique et c’est pour limiter les dégâts qu’ils ont voté pour la moins pire de celles qui leur étaient proposées. Il semble donc que l’intérêt général défini par les urnes s’identifie soit à des politiques incohérentes et instables, soit au pouvoir de l’électeur médian. On a le choix entre la tyrannie d’une majorité instable ou la tyrannie de la minorité d’extrême-centre. » Pierre Lemieux (2008). 13- La bénévolence des hommes d’État est encore trop souvent acceptée par les sociétés occidentales, mentalement soumises. Cela tient sans doute à une surévaluation des bienfaits de la démocratie et peut-être aussi à un inconscient collectif forgé par la mémoire des grands hommes de l’Histoire. Dans d’autres parties du monde, ces illusions jouent peu ou pas du tout. 14- L’URSS était un État de Droit ! Un état totalitaire a intérêt à être un État de Droit, car il criminalise ainsi la résistance et renforce son emprise sur ses forces de police. 15- Pendant les confinements, le seul espoir de libération est venu de l’évocation des conséquences économiques à court et moyen termes par une partie des responsables gouvernementaux. 16- Certes, il y a eu des exceptions de gouvernants sensibles. Ainsi Georges Pompidou disait à ses collaborateurs : « Arrêtez d’emmerder les Français ! ». Peu de gouvernants aiment les gens ; on l’a bien vu avec les « Gilets Jaunes » ! 17- Le rôle tenu par la monarchie anglaise et plus précisément par Elizabeth II, en souligne l’importance.