La vente d’avions Rafale à la Grèce est une bonne nouvelle à la fois pour l’industrie française et pour les liens économiques et politiques entre les pays membres de l’UE. Plusieurs enseignements sont à retirer de cette vente, afin de concrétiser et de poursuivre ce succès national.
Le Groupe d’Intérêt Économique Rafale a signé ce lundi 25 janvier 2021 un contrat de fourniture de 18 avions de combat Rafale à la Grèce. Une fois n’est pas coutume pour un membre de l’opposition dont l’ambition n’est pas uniquement de s’opposer, mais surtout de gouverner, je salue ce très beau succès diplomatique et commercial français. J’en félicite les acteurs, et je souhaite qu’il en appelle d’autres.
Ce succès prouve, à bien des égards, la qualité de l’industrie de défense française, l’importance et la place qui doivent lui être données dans les politiques publiques, et il nous permet de tirer plusieurs enseignements, rassurant sur nos capacités, et éclairant sur l’avenir.
Premier enseignement : ce contrat offre un démenti cinglant à ceux qui prédisaient que la France seule n’avait plus d’influence dans le monde. La France reste une puissance productrice et exportatrice d’armement de qualité. Malgré l’absence d’accents mis sur le budget de la défense dans le plan de relance, malgré les attitudes navrantes de certains de nos dirigeants (la catastrophique décision de François Hollande en 2014 de ne pas livrer les Bateaux Mistral à la Russie est encore lourde de conséquences), notre savoir-faire industriel en matière d’armement s’exporte tant bien que mal.
Deuxième enseignement de ce contrat : pour que la France soit de nouveau entendue et forte, il suffit simplement qu’elle parle avec sa propre voix – celle d’une diplomatie libre, non alignée sur l’OTAN, l’Union européenne ou l’Allemagne – et qu’elle exporte de manière souveraine et active son savoir-faire national développé sur ses propres crédits. Ce succès commercial est le désaveu complet de la politique du Gouvernement français, pro-européenne et pro-allemande dans la diplomatie, la défense et l’armement.
Je souligne fortement le paradoxe mis en exergue ici : la Grèce démontre la réussite d’une politique contraire à celle promue par Emmanuel Macron, et ce n’est pas un cas isolé : l’Inde, le Brésil, l’Égypte en sont également des exemples et non des moindres pour qui sait la valeur régionale de ces pays.
Cette bonne nouvelle prouve, s’il en était besoin, l’importance de la souveraineté, qu’elle soit celle de la dissuasion, de la diplomatie, de l’industrie et de la politique étrangère en général, et dans le commerce des armes en particulier.
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