Avec 209 millions d’habitants en 2017, le Brésil figure à la sixième place du palmarès des pays les plus peuplés. L’ancienne colonie portugaise se distingue par sa langue dans une Amérique latine très majoritairement hispanophone.
Le pays se définit par un mélange d’unité et de diversité. Sur le plan de l’unité, la population est à très grande majorité chrétienne, à l’instar de ses voisins. Ce qui fait du pays la première nation catholique au monde (avec des résurgences de cultes africains et un net progrès du protestantisme) et la deuxième nation chrétienne (derrière les États-Unis majoritairement protestants). En termes de diversité, la population brésilienne, constituée à partir de plusieurs migrations en provenance de divers endroits du globe, se caractérise par la pluralité des origines et des cultures.
Les Amérindiens, premiers habitants de ces espaces, sont très minoritaires. Ils représentent moins de 0,5 % de la population. Les Asiatiques comptent pour plus de 1 % du total. Les Noirs, ou « Afro-Brésiliens », pour la plupart de lointains descendants des anciens esclaves importés d’Afrique subsaharienne, représentent près de 8 % de l’ensemble de la population. La population qui progresse le plus fortement est celle des métis. Environ 45 % des Brésiliens se déclarent ainsi aujourd’hui métis, contre moins de 40 % en 2000. Les Blancs, en déclin significatif, représentent aussi environ 45 % des Brésiliens, contre 54 % en 2000.
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Le pays a connu sa transition démographique. Son indice conjoncturel de fécondité atteint de faibles niveaux, à l’européenne, à 1,8 enfant par femme. De ce fait, la population, dont l’image est celle de la jeunesse et de l’exubérance des carnavals, connaît un début de vieillissement important. Selon les projections de l’ONU, elle pourrait atteindre un sommet en 2040, à 224 millions d’habitants, et décliner ensuite, avec des rythmes très différenciés selon les régions.
Le pays des inégalités
Si le pays est connu pour son immensité dont témoigne l’Amazonie, avec une densité moyenne de 20 habitants au km² (soit le cinquième de la France), ses habitants vivent d’abord dans des villes. Les Brésiliens sont devenus majoritairement urbains dans les années 1960. C’est le cas maintenant des quatre cinquièmes d’entre eux. C’est cependant la polarisation qui prévaut. De grands bidonvilles – dont les célèbres repères de narcotrafiquants que sont devenues les favelas de Rio – côtoient des résidences fermées où se rassemblent les plus aisés, mais aussi les segments supérieurs des classes moyennes.
Nourries par la croissance des années 2000 et l’affirmation du Brésil parmi les champions des pays émergents (n’est-il pas la première lettre de l’acronyme BRICS ?), ces classes moyennes connaissent depuis quelques années avec les contre-chocs économiques et politiques, une nouvelle déstabilisation. Sur un quart de siècle, leur renforcement a accompagné un tassement des inégalités tout relatif. Le Brésil demeure un pays très inégalitaire. Son indice de Gini (1) reste l’un des plus élevés du monde, à 0,52 en 2015, contre 0,60 à la fin des années 1990. Cet indice est d’environ 0,3 en France, 0,4 en Chine, moins de 0,5 au Nigeria comme au Kenya.
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Le Brésil se stratifie socialement autour d’une élite riche, de classes moyennes à aspirations grandissantes mais déçues (notamment en termes de sécurité et de couverture sociale, d’accès à une éducation de qualité) et d’une partie de la population concentrée dans des zones urbaines défavorisées et violentes. En 2017, six villes brésiliennes figurent parmi les vingt villes les plus dangereuses au monde. La criminalité avait été contenue et certaines favelas pacifiées à Rio avant les jeux Olympiques de 2016. La criminalité violente a ensuite repris à des niveaux intenses. À Rio, les forces de police sont placées, depuis 2018, sous l’autorité de l’armée.
La situation d’insécurité de la population brésilienne fait incontestablement mentir la devise du pays, « Ordem e Progresso », inspirée d’une formule de Auguste Comte « l’ordre pour base ; le progrès pour but ». La grande question est de savoir si les années à venir feront ou non mentir une autre maxime, attribuée souvent à Clemenceau : « Le Brésil est un pays d’avenir et le restera longtemps. »
- L’indice de Gini permet de mesurer les inégalités globales dans un pays. 0 correspond à une égalité parfaite (par exemple, si l’on mesure l’inégalité des revenus, 0 signifie que tous les habitants reçoivent le même revenu) et 1 correspond à une inégalité totale (un seul habitant confisque tous les revenus).