L’attentat de Grenoble, prélude à de futures attaques sur le territoire français

27 juin 2015

Temps de lecture : 3 minutes

Photo : Villeneuve, quartier de l Arlequin. Grenoble, (Isère), le 22 octobre 2014 Auteurs  : Pascal Fayolle/SIPA Numéro de reportage  : 00696190_000025

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L’attentat de Grenoble, prélude à de futures attaques sur le territoire français

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[colored_box bgColor= »#f7c101″ textColor= »#222222″]Un communiqué de la chaire Nations Unies/Saint Cyr Coëtquidan sur le terrorisme.[/colored_box]

Acte de guerre, l’attentat du 26 juin 2015 s’inscrit dans la logique de conquête religieuse préconisée par l’État islamique. Cet attentat révèle les limites du système de surveillance mis en place contre les djihadistes, et pousse les armées à repenser leur rôle de garant de la sécurité intérieure. Sans réponse appropriée de leur part, cet attentat constituerait en effet le prélude à une déstabilisation plus forte. Pourtant, une solution technique au défi djihadiste n’est nullement suffisante. S’ils ne parviennent à élaborer une réponse culturelle, les pouvoirs publics pourront toujours discourir, leur action restera vaine. – Par Gregor Mathias, Thomas Flichy de La Neuville, Olivier Hanne

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Le système de surveillance français déjoué par la tactique djihadiste de la taquiyya

L’attentat de Grenoble, prélude à de futures attaques sur le territoire français

L’attentat de Grenoble, prélude à de futures attaques sur le territoire français

Identifié comme un danger potentiel par une fiche S (2006) en raison du maniement d’armes et d’explosifs, Yassin Salhi a fait l’objet de deux fiches supplémentaires en 2013 et 2014 par les services d’informations du Doubs en raison de ses absences répétées de 2 à 3 mois dans les pays sensibles au contact de musulmans salafistes adeptes du djihad. Sa perte de poids et le fait qu’il se soit rasé la barbe sont les signes habituels du djihadiste se préparant spirituellement à une attaque suicide. Ces actions s’inscrivent dans l’idéologie salafiste djihadiste de la taquiyya (sourate 3, verset 27), bien connue des juges antiterroristes, où le futur criminel cache ses intentions à sa famille. Yassin Salhi semble avoir caché son intention à son épouse et à ses proches. Il a modifié son apparence pour ressembler à un occidental. Il possédait un badge pour entrer sur le site chimique et y travailler. Ce type de stratégie est très difficile à détecter par les services de renseignement : au moment où ils transmettaient son dossier à la DGSI, en mai 2014, les services étaient incapables de surveiller Yassin Salhi, dépassés qu’ils étaient par l’ampleur des départs de djihadistes français vers la Syrie. Manquant de moyens humains, la DGSI n’a donc pu exercer une surveillance efficace sur l’individu. La surveillance statique ou mobile du Plan Sentinelle n’a eu aucun impact pour empêcher l’attentat de se faire. L’auteur a soigneusement évité des cibles religieuses, politiques ou militaires. Il a visé une cible économique, non surveillée par les forces de l’ordre. Le journal de l’EI, Dar-al-islam n°3 de mars 2015, demandait de « ne pas chercher de cibles spécifiques. Tuez n’importe qui. Tous les mécréants sont des cibles pour nous ». Le malheureux chef d’entreprise décapité par ce djihadiste a été une cible car il était considéré comme un mécréant. Or, en dispersant nos forces sur des cibles potentielles, en les épuisant et en ne les entraînant pas, nous les avons rendues plus vulnérables et peu préparées à réagir à une attaque sur une autre cible. Il est par conséquent nécessaire de redéfinir l’Opération Sentinelle à l’aune des expériences d’Ahmed Ghlam et de Yassin Salhi. Il faudrait que chaque commissariat ait des policiers entraînés en alerte 24h sur 24 et dispose d’armes automatiques. Les policiers et les gendarmes seraient alors aux premières loges pour intervenir, comme ils l’ont montré par quatre fois lors des attentats de janvier. L’infériorité de leur armement, malgré leur bravoure, a expliqué leur incapacité à réduire les terroristes.

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Crédit photo : DR

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