Terrorisme en France. Une simple affaire d’incompétence. Cinq questions à Xavier Raufer

18 novembre 2015

Temps de lecture : 3 minutes

Photo : French police officers stand near Notre Dame church in Nice, southern France, Thursday, Oct. 29, 2020. French President Emmanuel Macron has announced that he will more than double number of soldiers deployed to protect against attacks to 7,000 after three people were killed at a church Thursday. (Eric Gaillard/Pool via AP)/NIC124/20303545924959/83552291/2010291600

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Terrorisme en France. Une simple affaire d’incompétence. Cinq questions à Xavier Raufer

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[colored_box bgColor= »#f7c101″ textColor= »#222222″]Depuis janvier 2015, des islamo-terroristes ont tué 19 fois en France* – bilan inouï depuis la guerre d’Algérie. Désemparé, le gouvernement accumule les mesures d’affichage en omettant l’essentiel : virer le patron du renseignement intérieur (DGSI) et son état-major, dont la durable incapacité a aggravé le présent désastre. Il suffirait ensuite de remettre l’appareil antiterroriste au combat, partant des orientations suivantes, résumées en cinq questions, parue dans le n°7 de Conflits (octobre-décembre 2015), actuellement en kiosque. *Note : ces cinq questions posées à Xavier Raufer ont été publiées dans le numéro 7 de Conflits, paru en octobre, raison pour laquelle ne sont pas mentionnés les événements du 13 novembre dernier.[/colored_box]

Conflits : « L’État islamique » est-il un « groupe terroriste » ?

Xavier Raufer

Xavier Raufer

Xavier Raufer : « L’État islamique » (EI) n’est pas un « groupe terroriste » comme le serinent divers médias, mais une troupe mercenaire sunnite, au service des pétromonarchies du Golfe. Preuve : en 2015, l’EI possède plus de tanks que l’armée française et six mille autres véhicules blindés. Une armée possédant plus de blindés que la cinquième puissance mondiale, aux ordres d’ex-généraux de Saddam Hussein, est-elle un « groupe terroriste » ? Non.

Conflits : Dans le reste de l’Europe, que reste-t-il du terrorisme ?

Xavier Raufer : Peu de chose. En 2014 (selon Europol), hors de la Corse et de l’Ulster, il y a eu 10 attentats ou tentatives dans l’Union européenne (comportant 500 millions d’habitants). 24 pays sur 27 de l’UE sont hors terrorisme depuis cinq ans. Fin 2014, l’UE compte 0,03 attentats pour 100 000 habitants, un nombre infime.

Conflits : Djihadis rentrant en Europe : quel danger réel ?

Xavier Raufer : Les djihadis rentrant de Syrie ou d’Irak rêvent-ils tous de frapper les « infidèles » ? Non. Selon des sources de terrain, nombre de ces revenants sont terrifiés des scènes d’une « bestialité préhistorique » qu’ils ont vues : décapitations en masse, femmes enceintes éventrées, etc. Partis pour le djihad, d’autres échouent en pleine guerre de gangs – or tuer des musulmans, c’est risquer l’enfer. Arrêtés dans le Midi, trois djihadis ont ainsi déclaré préférer la prison en France à retourner un seul jour en Syrie…

Conflits : Quel est alors le vrai danger ?

Xavier Raufer : Le vrai danger émane des « recalés » du djihad, instables, voire simplets, comme Merah ou Nemmouche, renvoyés en Europe pour y frapper, car inutiles sur le terrain. Ou assez rusés pour rester en France et tromper la surveillance. Tous les islamistes ci-après nommés entrent dans cette catégorie.

Conflits : La DGSI : quel bilan ?

Xavier Raufer : Maigre. Contre le terrorisme, la DGSI a raté l’affaire de Tarnac, puis Merah. Ensuite : le « Bilal » de Joué-lès-Tours, les frères Kouachi, deux Coulibaly successifs, Sid Ahmed Ghlam en avril et Yassin Salhi récemment. Que le gouvernement exige désormais du renseignement intérieur qu’il cherche les vrais terroristes là où ils sont vraiment – non selon des schémas dépassés – telle est la seule voie pour sortir du présent chaos.

Photo : Siège de la DGSI à Levallois-Perret. Crédit : NemesisIII via Wikimedia (cc)

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